Catherine Pozzi est l’auteur d’une nouvelle autobiographique, Agnès (NRF, 1927) et de six Poèmes (Mesures, 1935), que l’on compara à ceux de Louise Labbé. Elle travailla également à un essai philosophique Peau d’âme (Édition Correa, 1935), resté inachevé. De 1913 à sa mort en 1934, elle tint son Journal : une quarantaine de cahiers écrits avec une intransigeance, une intelligence et une difficulté d’être absolues. Elle entretint pendant quelques années une liaison amoureuse avec Paul Valéry. Le texte lu ici correspond aux dernières années : 1933 et 1934.
Catherine Pozzi est née en 1882. Elle a grandi dans le giron du Tout-Paris aristocratique et bourgeois. À 25 ans, elle épouse Édouard Bourdet, futur « auteur applaudi des Boulevards ». Très rapidement, le couple se déchire. Quelques années après la naissance, en 1909, de son fils Claude, elle devient tuberculeuse. Elle divorce et rencontre en 1920 celui qui fut sa plus belle chance et son plus dur échec, son « très haut amour », son enfer, Paul Valéry.
Photographie de Catherine Pozzi.
Bonjour Alice Lym, je viens de terminer l’écoute du journal entier de Catherine Pozzi dans votre enregistrement que j’apprécie beaucoup et dont je vous remercie. J’y ai mis du temps parce que c’est un peu comme de l’alcool fort, il faut y aller mollo. La fin est poignante puisqu’elle en écrit les derniers mots quatre jours avant sa mort. Je suis fascinée par sa personnalité, j’admire son don d’écriture, et le portrait qu’elle trace de la vie littéraire et mondaine du début du XXe siècle est passionnant. J’avais l’intention de me précipiter sur le journal d’Anna de Noailles pour continuer sur la même époque mais la présentation que vous en faites m’a découragée. Je crains de ne pas apprécier son romantisme exacerbé, trop lyrique et trop doloriste (pour moi bien sûr). Justement Catherine Pozzi, passionnée de sciences, est une analyste rigoureuse, même dans la souffrance, et c’est cela qui me plaît.
Je voudrais vous poser deux questions :
– Je ne trouve pas d’enregistrement d’Agnès, le roman de ‘Karine’ que j’aurais beaucoup aimé écouter. Comment cela se fait-il ? Y a-t-il quelque impossibilité ?
– Dans quelles oeuvres, mémoires ou romans, pourrait-il être fait allusion à Catherine Pozzi ? Y en aurait-il trace chez Anna de Noailles ? Je crains que non.
En tout cas merci de nous faire connaître cette oeuvre que je ne serais jamais allée dénicher. Et bravo pour votre interprétation.