Suite et fin d’Agathoclès, ou Lettres écrites de Rome et de Grèce au commencement du quatrième siècle (1808).
Extrait de ce Tome 4 : « Que la-nature, des lois, la religion même aient donné le premier rang à l’homme, qu’il ait sur la femme des droits (dont bien des esprits grossiers abusent), c’est sur quoi je ne veux pas disputer ; mais la réunion de deux êtres intelligens, sentant et pensant de même, forme un ensemble de bonheur et de perfection, lorsqu’ils tendent au même but et s’aident mutuellement pour y parvenir ; la seule différence de leur sexe met de la diversité dans leurs devoirs et dans leurs actions , et s’il y en a dans les caractères, s’il leur arrive d’être en dispute , qui décidera lequel des deux doit céder ? Sera-ce l’usage reçu de la prééminence de l’homme ? la femme sera donc constamment la partie opprimée, et elle aura tort lors même qu’elle aurait raison ? sera-ce la vérité et la justice ? mais comment savoir de quel côté elles sont, lorsque chacun d’eux envisage la chose sous un point de vue différent, et soutient son opinion par des argumens d’égale force ? — L’amour, oui, l’amour seul peut les accorder, et toujours il y réussit ; il rapproche les esprits par mille moyens, il nous montre le point de vue sous lequel l’objet aimé envisage le monde et les choses, comme le plus juste ; il nous rend cher ce qu’il aime ; et sans sacrifice, sans qu’il soit question de céder, la volonté des deux n’en fait plus qu’une. »
Peinture numérique de Daniel Luttringer.
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