Ce ne sont pas les Rimes familières qui ont fait la renommée de Camille Saint-Saëns (1835-1921), mais ce grand musicien a taquiné la muse post-romantique avec bonheur. Quelquefois une saveur parnassienne (Le Fouji-Yama) ou verlainienne (En Espagne)… Ces quelques courts poèmes méritent de sortir de l’oubli.
« Pourquoi craindre la mort ? pourquoi s’effrayer d’elle ?
La mort est chose naturelle :
Naître, vivre et mourir, c’est tout l’homme en trois mots.
Comme aux flots succèdent les flots,
Comme un clou chasse l’autre, un homme prend la place
De celui qui vivait hier, et qui n’est plus ;
On s’en va sans laisser de trace.
C’est la loi. Les derniers venus
Reprennent le fardeau qui tombe de l’épaule
Des anciens fatigués par le rude chemin
Qui va de l’un à l’autre pôle.
Ils ont marché longtemps ; le repos vient enfin. » (Mors)
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.