La tristesse nous saisit quand nous lisons la plupart des contes du Pays des cigales de Camille Allary (1852-1889), le poète marseillais mort jeune. Les cigales sont là, certes, et le soleil de Provence inonde le jeune homme mais ses souvenirs sont la plupart du temps orientés vers la fragilité de la vie. On ne sort jamais indifférent d’un de ses poèmes-souvenirs en prose.
La Légende des trois larmes :
« Ah ! la fière ville qu’était Avignon à l’époque où les papes l’habitaient ! On ne vit jamais tant d’entrain, tant d’animation, tant de gaieté. C’était du matin au soir des processions qui n’en finissaient plus, des cardinaux à longues robes, des dais empanachés, des chasubles, des mitres étincelantes, d’interminables files d’enfants de chœur et de pénitents bleus chantant latin dans les rues tortueuses jonchées de fleurs effeuillées, des pages aux costumes bigarrés jouant aux osselets sur les remparts, tandis que, couchés près de là, les grands lévriers suivaient leurs mouvements du coin de l’œil… »
Thérèse est un récit extrêmement émouvant : « Elle s’appelait Thérèse, c’était ma sœur, et je ne l’ai vue que trois fois dans ma vie. Elle est morte à huit mois. »
Le Mal du pays :
« Ô Paris, grand faiseur de révolutions, grand démolisseur de trônes, tu ne vaux pas, malgré ta renommée, le petit village où je vins au monde, un jour de beau soleil. Je suis bien loin de lui, pourtant je vois d’ici son clocher pointu et ses maisons blanches… »
Ce livre audio est lu par un autre DDV, ici.
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