Hyacinthe Rigaud - Jacques-Bénigne Bossuet (1698)
: &

Oraisons funèbres

Passage célèbre de l’oraison funèbre d’Henriette Anne d’Angleterre

Oraison funèbre d’Henriette Anne d’Angleterre duchesse d’Orléans

Oraison funèbre de Henriette Marie de France, reine de la Grande Bretagne

« Mais que dirons-nous de Bossuet comme orateur ? à qui le comparerons-nous ? et quels discours de Cicéron et de Démosthène ne s’éclipsent point devant ses Oraisons funèbres ? C’est pour l’orateur chrétien que ces paroles d’un roi semblent avoir été écrites : L’or et les perles sont assez communs, mais les lèvres savantes sont un vase rare et sans prix. Sans cesse occupé du tombeau, et comme penché sur les gouffres d’une autre vie, Bossuet aime à laisser tomber de sa bouche ces grands mots de temps et de mort, qui retentissent dans les abîmes silencieux de l’éternité. Il se plonge, il se noie dans des tristesses incroyables, dans d’inconcevables douleurs. Les cœurs, après plus d’un siècle, retentissent encore du fameux cri : Madame se meurt, Madame est morte ! Jamais les rois ont-ils reçu de pareilles leçons ? jamais la philosophie s’exprima-t-elle avec autant d’indépendance ? Le diadème n’est rien aux yeux de l’orateur ; par lui le pauvre est égalé au monarque, et le potentat le plus absolu du globe est obligé de s’entendre dire devant des milliers de témoins que ses grandeurs ne sont que vanité, que sa puissance n’est que songe et qu’il n’est lui-même que poussière. » (François-René de Chateaubriand, Génie du christianisme : Bossuet orateur)


Remarques :

La mention « (Version 2) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1.

Consulter les versions textes de ce livre audio : Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans, Oraison funèbre de Henriette-Marie de France, reine de la Grand’Bretagne.

Références musicales :

Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans :
Wolfgang Amadeus Mozart, Requiem, Introïtus et Kyrie, Agnus Dei et Communio, interprété par les ensembles Westminster Choir et New York Philharmonic, dirigés par Bruno Walter (1956, domaine public).

Oraison funèbre de Henriette-Marie de France, reine de la Grand’Bretagne :
Henry Purcell, Music for the Funeral of Queen Mary, Z.860, interprété par Michele Basile (licence Cc-By-Nc-Sa-3.0).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 09/12/2012.

14 Commentaires

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  1. Quelle belle langue que celle de Bossuet ! Merci cher Georges pour votre appréciation. Les écrivains du XVIIe siècle ont porté la langue française à son apogée, et Bossuet mieux que tout autre a excellé dans l’art oratoire. On pourrait même dire que dans ce domaine l’Aigle de Meaux les survolait tous !

    Amitiés,

    Ahikar

  2. Bonjour cher Masque de chair,

    Je vous soupçonne d’être un bretteur hors pair et d’aimer les joutes verbales. Je me méfierai de votre coup de Jarnac pour ne pas finir le jarret fendu comme ce pauvre La Châtaigneraie. 🙂

    Quant à mon pseudo, vous en trouverez les raisons dans la présentation – un peu longue – que j’avais rédigée à mon arrivée sur le site :
    https://www.litteratureaudio.com/forum/presentation/ahikar-presentation/page-1

    Au plaisir de vous retrouver au détour d’une de vos pérégrinations sur le site,

    Ahikar

  3. Bonjour, cher Ahikar
    Mon pseudo a été forgé, si j’ose dire, de mes propres mains ! Il s’agit d’un masque parfois polémique et ferrailleur, mais que je voulais cependant humain. J’ai découvert ensuite par Google qu’il était porté par d’autres.
    Et à propos de pseudos, le vôtre – si c’en est un – ne m’a pas moins intrigué, avec sa consonance un peu “persane”…
    Cordialement

  4. Bonsoir très cher Masque de chair.
    Quel pseudo impressionnant !
    Une compagnie de théâtre porte ce nom. Peut-être en faites-vous partie ? Dans tous les cas je vous remercie du fond du cœur pour votre commentaire. Je pense continuer à explorer la langue du XVIIe siècle, peut-être avec le Traité du Sublime de Longin traduit par Boileau.

    Bien amicalement,

    Ahikar

    Bonne année à tous !

  5. Un grand merci pour votre lecture presque parfaite, avec un rythme et un timbre de voix adaptés non seulement à la lettre mais aussi à l’esprit de cet orateur inspiré.
    N’hésitez pas, comme on dit, à récidiver avec d’autre oraisons…
    Cordialement

  6. Bonsoir Mr AHIKAR ,

    Par quoi commencer ? je tiens à noter que à chaque lecture une introduction , un information et une histoire… des idées et autre indication et une lecture d un ERUDIT …

    Merci infiniment .

    AHMED

  7. Bonjour,

    Bien que n’étant pas latiniste, je me suis toujours passionné pour l’étymologie des mots. Mais que de difficultés quand il s’agit de le prononcer ! Entre le latin classique et le latin ecclésiastique il y a parfois des abîmes. J’ai essayé d’être cohérent dans mes choix, et ai opté pour le latin ecclésiastique en considérant que c’est certainement celui qui se rapprochait le plus de celui qu’on entendait au XVIIème siècle. Un site m’a beaucoup aidé pour cela :
    http://la.raycui.com/alphabet.html

    Toutefois, le résultat ne me satisfait pas vraiment, et je pense qu’à l’avenir il serait plus judicieux que je fasse appel à un vrai latiniste. Un passage de Saint-Simon m’a néanmoins fait sourire :
    « L’archevêque de Tolède m’avait engagé à loger chez lui, où j’allai descendre. Céreste, le comte de Lorges, mes enfants, l’abbé de Saint-Simon et son frère, l’abbé de Mathan, et deux officiers principaux de nos régiments étaient avec moi, et furent logés dans l’archevêché ou dans les maisons joignantes. J’y fus reçu par les deux neveux de l’archevêque, et servi par ses officiers qu’il y avait envoyés exprès. Les neveux étaient chanoines, et le cadet montrait de l’esprit et de la politesse; nous nous parlions latin. L’aîné, quoique inquisiteur, croyant que je lui parlais une autre langue qu’il n’entendait pas, me pria de me servir avec lui de la latine. C’est que nous autres, Français, prononçons le latin tout autrement que les Espagnols, les Italiens et les Allemands. » (Mémoires de Saint-Simon. Tome 19 – CHAPITRE VIII. Année 1722.)

    Un dernier point
    « Mais que dirons-nous de Bossuet comme orateur ? à qui le comparerons-nous ? et quels discours de Cicéron et de Démosthène ne s’éclipsent point devant ses Oraisons funèbres ? … » Présentation grandiose de Chateaubriand ! Toutefois, sans rien enlever à Bossuet, le grand orateur attique a un esprit plus vaste, plus profond, plus universel encore. Il ne me paraît donc pas juste de dire que Bossuet éclipse Démosthène.
    J’espère que vous prendrez autant de plaisir à écouter ces Oraisons funèbres que j’en ai eu à les lire. En 2003, Didier Sandre avait lu l’Oraison funèbre de Henriette-Marie de France, reine de la Grand’Bretagne en l’Église Saint-Sulpice dans le cadre des Journées du patrimoine. Malheureusement, il y avait un tel monde que je n’avais pas pu entrer. Je l’ai toujours regretté, car c’étaient les conditions idéales pour le lire. Si j’étais moins fainéant, c’est d’ailleurs ce que j’aurais fait : une captation dans une église pour essayer de « rendre » un peu de sa puissance oratoire à la langue et au génie de Bossuet.

    Bonne journée à tous,

    Ahikar

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