Le miroir de Venise apprend brutalement à la brillante comtesse de Lude, fort prisée à la cour de Louis XV, qu’elle approche de l’âge où elle avait décidé de se retirer…
Cette sublime nouvelle de la femme de lettres Berthe Vadier (pseudonyme de Céleste-Vitaline Benoît, 1936-1921) est extraite du recueil Trois Nouvelles paru en 1875.
« Le soleil est un grand indiscret, en même temps qu’un moraliste sévère ; il ne pactise jamais avec la vanité comme le fait si volontiers la lumière artificielle ; il indique avec la plus terrible franchise les moindres petits défauts d’un visage ; il les accentue, il les exagère. Qu’il y ait une ride, une seule, sur un front uni comme un marbre, le soleil, cet artiste minutieux comme un peintre flamand, y met une lumière et une ombre qui la creuse profondément ; qu’il y ait un cheveu blanc dans une chevelure d’or ou d’ébène, le soleil le regarde et le fait briller comme un fil recouvert de cristaux de givre. Les dames qui n’aiment à vieillir, qui entendent conserver longtemps leurs illusions de beauté, feront sagement de ne jamais consulter leur miroir un jour de soleil. »
Le tome 1 de L’Avarice samedi soir, Catherine…
Après la fin des sept péchés capitaux ( dont ce petit livre devait servir à calmer mon attente), je vous promets un petit commentaire
Je vous félicite et vous remercie, Catherine, pour votre analyse-express !
Moi qui pensais m’offrir un petit encas , j’ai découvert avec enchantement une très belle histoire; quelle leçon!! A l’heure où les mères veulent rivaliser avec leurs filles ,voilà une comtesse dont le dévouement force l’admiration!…Même si je ne peux pas m’empêcher de me sentir soulagée à l’idée que, quand j’atteindrai l’âge canonique de 38 ans, je ne serai pas obligée de “me retirer du monde”
En effet, Bouchon42, le dénouement(de l’histoire) et le dévouement (de la Comtesse) sont une merveilleuse leçon d’humilité !
J’ai admiré cette dame …puissions-nous en être inspirés au 21 siècle. Merci à ce merveilleux lecteur.