Dans l’essai paru en 1724 Du bonheur, Fontenelle essaye de convaincre le lecteur de sa conception du bonheur en analysant le comportement humain vis à vis de cette notion.
« Le bonheur est en effet bien plus rare que l’on ne pense. Je compte pour heureux celui qui possède un certain bien que je désire, et que je crois qui ferait ma félicité : le possesseur de ce bien-là est malheureux ; ma condition est gâtée par la privation de ce qu’il a, la sienne l’est par d’autres privations. Chacun brille d’un faux éclat aux yeux de quelque autre, chacun est envié pendant qu’il est lui-même envieux ; et si être heureux était un vice ou un ridicule, les hommes ne se le renverraient pas mieux les uns aux autres. »
« Nous regardons ordinairement les biens que nous font la nature et la fortune comme des dettes qu’elles nous paient, et par conséquent nous les recevons avec une espèce d’indifférence ; les maux au contraire nous paraissent des injustices, et nous les recevons avec impatience et avec aigreur. Il faudrait rectifier des idées si fausses. Les maux sont très communs, et c’est ce qui doit naturellement nous échoir : les biens, sont très rares, et ce sont des exceptions flatteuses faites en notre faveur à la règle générale. »
Ce texte est parfois assez difficile à suivre à l’audition et la version-texte est la bienvenue pour ceux qui ont « le bonheur » de voir.
La mention « (Version 2) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1.
Page de Garde de : Du Bonheur
J’adore… moi qui entends trop bien et vois si peu.