Trois années se sont écoulées depuis que Figaro a aidé le Comte Almaviva à conquérir la belle Rosine au nez et à la barbe de son tuteur, Bartholo (cf. Le Barbier de Séville). Les choses ont bien changé : Figaro, promu concierge du château du Comte, s’apprête à épouser Suzanne, la femme de chambre de la Comtesse, tandis que la triste Rosine se morfond, délaissée par son mari infidèle. Celui-ci essaie de contraindre Suzanne à lui accorder, le soir de ses noces, une sorte de « droit de cuissage ». Si elle accepte, il lui offre une dot. Si elle refuse, il fera tout pour empêcher son mariage. Mais Figaro, une fois mis au courant, est de taille à contrecarrer ses plans et à lui faire passer une « folle journée ».
La plus célèbre pièce de Beaumarchais est une comédie enlevée au rythme trépidant qui renferme une puissante critique sociale sur la noblesse. Beaumarchais y glisse par ailleurs des propos d’une étonnante modernité sur la condition des femmes, le mariage, l’armée, la liberté d’expression…
« Suzanne. – Tu croyais, bon garçon ! que cette dot qu’on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ?
Figaro. – J’avais assez fait pour l’espérer.
Suzanne. – Que les gens d’esprit sont bêtes !
Figaro. – On le dit.
Suzanne. – Mais c’est qu’on ne veut pas le croire.
Figaro. – On a tort.
Suzanne. – Apprends qu’il la destine à obtenir de moi, secrètement, certain quart d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur… Tu sais s’il était triste !
Figaro. – Je le sais tellement que, si monsieur le comte en se mariant, n’eût pas aboli ce droit honteux, jamais je ne t’eusse épousée dans ses domaines.
Suzanne. – Eh bien ! s’il l’a détruit, il s’en repent ; et c’est de ta fiancée qu’il veut le racheter en secret aujourd’hui.
Figaro, se frottant la tête. – Ma tête s’amollit de surprise ; et mon front fertilisé…
Suzanne. – Ne le frotte donc pas !
Figaro. – Quel danger ?
Suzanne, riant. – S’il y venait un petit bouton ; des gens superstitieux…
Figaro. – Tu ris friponne ! Ah ! s’il y avait moyen d’attraper ce grand trompeur, de le faire donner dans un bon piège, et d’empocher son or !
Suzanne. – De l’intrigue, et de l’argent ; te voilà dans ta sphère. »
Donneurs de voix ayant participé au projet :
Le Comte Almaviva : Vincent de l’Épine,
La Comtesse : Esperiidae,
Figaro : Alain Degandt,
Suzanne : Plume,
Marceline : Cocotte,
Antonio : Lemoko,
Fanchette : Pauline Pucciano,
Chérubin : Domia,
Bartholo : Gustave,
Bazile : Christophe Ménager,
Brid’oison : Florent,
Double-main : René Depasse,
L’huissier : Ahikar,
Grippe-soleil : Lemoko,
Pédrille : Daniel Luttringer,
Didascalies et préface : André Rannou,
Montage et Coordination : Plume.
Avec l’aimable participation de Noémie dans le rôle de la jeune bergère et de Farfadet dans celui du laquais.
Transitions entre les actes, Acte IV, Scène 06 et Scène 09 :
Wolfgang Amadeus Mozart, Le Nozze di Figaro (K.492) – Ouverture, interprété par l’Orchestre symphonique de la Radio de Berlin, sous la direction de Ferenc Fricsay (1961) (licence Cc-0-1.0).
Acte II, Scène 04 :
Fernando Sor, Introduction et variations sur Malbrough s’en va-t-en guerre, Op 28, interprété par Luis Alvarez (domaine public).
Acte IV, Scène 09 :
Tomas Damas, Fandango y Coplas, interprété par Tony Wilkinson (licence CC-0-4.0) .
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour Clarinette en la majeur – Rondo Allegro Op.622, interprété William McColl (licence Cc-By-Sa-3.0).
Acte V, Scène 19 :
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour Clarinette en la majeur – Rondo Allegro Op.622, interprété William McColl (licence Cc-By-Sa-3.0).
Bruitages extraits de Freesound.org et Universal Soundbank.
Merci à tous les amis habitués du site qui nous ont laissé leurs encourageants commentaires.
@Virgine2mars
Nous sommes heureux d’avoir pu vous aider dans la lecture de cette pièce. J’espère que notre travail vous a permis de transformer cette corvée en bon moment. Bon courage pour vos études !
Merci à tous.C’est parfait pour une lycéenne qui doit lire la pièce en une soirée 🙂
Merci à Plume et à toute cette excellente troupe.
Je ne puis que me rallier à tous les élogieux commentaires ! (◕‿◕)
Quelle magnifique réalisation !
-On peut imaginer tout le travail accompli “derrière les rideaux”-
★BRAVO ET MERCI★ à Plume et à tous les formidables DDV !
Plume, vous êtes une belle personne !
Un grand merci à vous, chère Plume, pour votre travail de coordination, vos conseils d’interprétation et votre très courageuse persévérance face à cette tâche colossale (on ne le répètera jamais assez) que représente le montage d’une telle pièce, l’une des oeuvres maîtresses du répertoire national. La qualité technique de votre ouvrage ainsi que son accompagnement musical sont aussi à saluer : tout y est “aux p’tits oignons” ! Par ailleurs, c’est toujours un grand plaisir de jouer avec tous les membres de notre sympathique troupe “maison” ! Amitiés à chacune et à chacun. Bien cordialement,
ALAIN D.
Merci à tous pour ces premiers commentaires, récompense appréciée pour l’investissement de chacun.
Je voudrais moi aussi remercier chacun des DDV qui a participé à ce projet : certains avaient des rôles longs et difficiles, d’autres des rôles courts et ingrats. Tous n’étaient pas forcément familiers de la pièce ni du style de l’époque (ce qui peut rendre difficile l’interprétation) mais tous ont fait preuve d’une patience et d’une générosité sans laquelle ce projet serait beaucoup moins bien réussi.
Je lui souhaite une longue vie sur le web. J’espère qu’il apportera du plaisir aux amoureux de Beaumarchais et du théâtre et qu’il sera utile à ceux qui, sans être amoureux, doivent quand même étudier cette pièce.
Bonne écoute à tous les auditeurs et encore bravo et merci à tous ceux qui ont participé.
Un moment de délice, un texte magnifique et plein d’esprit qui n’a pas pris une ride, et un grand bonheur de retrouver ensemble tous nos chers lecteurs ! Merci à toutes et tous !
Bravo, chère Plume, d’avoir mené à bien une si belle entreprise: montage, coordination, intermèdes musicaux, tout est bien réalisé et sert magnifiquement cette pièce qui en vaut la peine.
Bravo à tous les intervenants qui ont si justement joué leur rôle 🙂 je dis bien “tous”…cependant j’aimerais ajouter, même si ce n’est pas la coutume de privilégier l’un ou l’autre… que j’ai particulièrement apprécié Alain Degandt et Plume dans les rôles principaux (Figaro et Suzanne)
Il ne faut surtout pas éviter la préface, pleine d’intérêts divers, justifiant notamment l’adage “Il n’y a rien de nouveau sous le soleil”.
Merci à tous ; je connais, mais je prends. Pour réviser.