« Villiers de L’Isle-Adam, raconte Léon Bloy, avait la passion de courir le guilledou des exécutions capitales, et les messieurs de la guillotine le considéraient comme un amateur éclairé. »
Nous en avons deux confirmations.
En 1883 il publia Le Secret de l’échafaud où nous avons lu :
« Brusquement, la bascule joua, le carcan s’abattit, le bouton céda, la lueur du couteau passa. Un choc terrible secoua la plate-forme ; les chevaux se cabrèrent à l’odeur magnétique du sang et l’écho du bruit vibrait encore, que, déjà le chef sanglant de la victime palpitait entre les mains impassibles du chirurgien de la Pitié, lui rougissant à flots les doigts, les manchettes et les vêtements. »
En 1890, Le Réalisme dans la peine de mort approfondit les questions que chacun peut se poser !
« Soudain – pendant qu’il jette un coup d’œil presque furtif sur le couteau – la pesée d’un aide fait basculer le condamné sur cette passerelle de l’abîme ; l’autre moitié de la cangue s’abaisse : l’exécuteur touche le déclic… un éclair glisse… plouff ! – Pouah ! quel éclaboussis ! Deux ou trois grosses gouttes rouges sautent autour de moi. Mais déjà le tronc gît, précipité, dans le panier funèbre.
L’exécuteur, s’inclinant très vite, prend quelque chose dans une espèce de baignoire d’enfant, placée en dehors, sous la guillotine… »
La pensée directrice de Villiers est : « Bref, on va se venger ici, c’est-à-dire équilibrer le meurtre par le meurtre, – voilà tout, c’est-à-dire commettre un nouveau meurtre sur le prisonnier ligoté qui va sortir et que nous guettons pour l’égorger à son tour. »
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