Le Mail
« Je ne sais si, en somme, je ne regrette pas le Mail d’autrefois, le Mail habité par de petits bourgeois paisibles. Je les aurais vus, formant un cercle, les femmes tenant leur broderie à la main, les jeunes filles à la mise modeste, se fréquentant entre amies, et ne ressemblant en rien à des évaporées. Il ne m’aurait point déplu d’apercevoir partout une tranquillité de bon aloi et des habitudes familiales. »
Villages d’en haut et villages d’en bas :
« Villages d’en haut ou villages d’en bas, les uns et les autres peuvent offrir assurément le même charme. Mais s’il ne s’agit que de la beauté du site, il y a une différence bien tranchée à remarquer, entre le village qui s’étend dans la plaine et celui qui est perché sur une hauteur. »
Le Bain des oiseaux :
« Je me suis mis à faire le tour de la clairière ; je me suis dirigé jusqu’à une autre embrasure où passe un sentier. J’ai aperçu, à travers des branchages épineux, un petit villageois, assis sur un tronc d’arbre, jeté sur le sol. C’est un berger, à voir la panetière qui pend à sa ceinture ; il semble prendre, lui aussi, un profond plaisir à suivre des yeux les oiseaux. »
La Fenaison :
« Je découvre de tous côtés un bataillon serré, une multitude de faucheurs. L’immense campagne s’étend sans fin ; c’est la plaine du Nord ; un clocher s’y détache, quelques buttes boisées s’y dressent. Cette fenaison a ici je ne sais quoi de large, de grandiose, grâce à la répétition du même acte rustique. »
Ces quatre Croquis rustiques sont une œuvre posthume d’Antony Valabrègue (1841-1900), poète et critique d’art né à Aix en Provence, ami de Zola et de Cézanne qui fit de lui le portrait ci-contre.
De grandes bouffées d’air pur et une simplicité charmante d’écriture.
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