Suite et fin du chef-d’œuvre d’Anthony Trollope.
« Arrivée devant le sofa, elle dévisagea la personne qui l’occupait. Celle-ci, en retour, dévisagea la comtesse. La comtesse était habituée, depuis qu’elle avait ce titre, à voir tous les yeux, sauf ceux des princes, des ducs et des marquis, s’abaisser devant les siens : s’arrêtant donc, elle fixa sur la signora son regard le plus hautain. Mais elle avait affaire à une femme que n’intimidait pas une comtesse. Il n’était homme ni femme qui pût déconcerter Madeline Neroni. Elle ouvrit plus grand que jamais ses beaux yeux brillants : sa figure semblait être toute en yeux. Elle continua de dévisager la comtesse, sans effort, et comme avec le plus vif plaisir. Un léger sourire ironique plissait le coin de ses lèvres, et ses narines étaient quelque peu dilatées, comme si elle jouissait déjà par anticipation d’un triomphe certain. La comtesse de Courcy, malgré l’ancienneté de son nom, malgré son château de Courcy et la fonction de grand maître des poneys que remplissait son époux auprès du prince de Galles, n’était pas femme à lutter avec elle. Le cercle d’or trembla dans sa main, puis tomba. »
Votre mot est réjouissant, Erwan, tant pour l’auteur que pour le lecteur ! Un grand merci à vous.
Un grand merci pour cette immense lecture.
La peinture sociale et humaine est terrible. Trollope a quand même deux chouchous : le Dr Harding et sa fille Eleanor. Mais pas des héros, non. Des humains, comme il avoue les aimer.
Comme Elisabeth C., je pense que votre capacité à endosser les personnages est incroyable. Leur rythme… Le rire de la Seniora a été communicatif, tant il était juste !
Encore merci.
C’était une grande joie pour moi de passer d’un personnage à un autre, toujours dessiné avec causticité par Trollope, en filigrane !
Merci beaucoup de cette lecture vraiment drôlatique ! ! Je riais toute seule dans certaines scènes ! Le couple -évêque est une trouvaille géniale et vous soutenez merveilleusement tous les rôles. Merci
Vous écrivez bien, Sylvie, et ainsi donnez envie de lire et d’écouter ! Vos mots me vont droit au coeur !
J’ajoute que le tome 2 donne le plaisir de retrouver la jeune fille trollopienne telle qu’on l’aime, belle, droite, fière, naïve, intransigeante voire assez bourrique. Ainsi que le plaisir de voir l’horrible Tartuffe démasqué !
Sans parler de la galerie de personnages burlesques qui semblent se démultiplier dans ce tome.
Merci d’arriver à transcrire avec habileté non seulement la voix narrative mais celle de tous les personnages, aussi bien les “méchants” que les gentils, les sérieux que les zozos, les hommes que les femmes. Bravo.