« – Tout ce que j’ai fait, dit-il, c’était pour entendre un mot de vous.
– Un seul de mes mots peut donc avoir tant de pouvoir ! Mais marchons, voulez-vous, ou mon père va nous prendre pour l’une de ces pierres levées de la lande. […]
– Patty , dit-il, s’arrêtant à nouveau sur le chemin, répondez à ma question. J’ai droit à une réponse. M’aimez-vous ?
– Et dans ce cas ? Et si j’ai été assez sotte pour que vos perfections soient trop nombreuses pour mon faible cœur ? Dans ce cas, Capitaine Broughton ?
– Vous ne m’aimez pas, sinon vous ne vous moqueriez pas de moi en ce moment.
– Peut-être pas, c’est vrai, dit-elle. Elle ne semblait pas prête à abandonner un pouce sur le terrain de l’humour. Et ils se remirent à marcher. »
La fille du Pasteur d’Oxney Colne (The Parsons’s Daughter of Oxney Colne, 1861), c’est Patience Woolsworthy, jeune fille de fort tempérament comme aime à les dépeindre Anthony Trollope, orgueilleuse et indépendante d’esprit.
La liberté peut-elle exister pour les jeunes filles de l’Angleterre victorienne, totalement enchaînées par la perspective du mariage ?
Frederic Leighton – Study of a Lady
Antonín Dvořák, 4 Romantic Pieces, Op. 75 – 1. Allegro moderato , interprété par Roxana Pavel Goldstein (licence Cc-By-Nc-Sa-3.0).
Voici la 3ème nouvelle de Trollope que j’écoute, toujours avec autant de plaisir, traduite et interprétée par vous et (ATTENTION SPOILER) quel coup fatal !
La règle du roman victorien du happy end n’est pas respectée. L’heroïne trollopienne, toujours aussi courageuse, honnête et lucide sacrifie elle-même son amour (par générosité, par orgueil, par une exigence d’idéal ?), on est comme dans la Princesse de Clèves !
Cette nouvelle est comme le double tragique d’Alice Dugdale. Pour moi je trouve que c’est un chef d’oeuvre. Mais je m’emballe vite, il est vrai. Je me demande laquelle de vos traductions vous avez préférée vous-même.
PS Je me disais aussi, tiens pourquoi n’a-t-on pas de description du jeune homme ?
Bonjour Sylvie, merci à vous de votre petit mot !
Oui, c’est vrai vous l’avez sans doute deviné, cette nouvelle de Trollope est celle qui a ma préférence, c’est pourquoi je l’ai traduite en premier. La peinture des sentiments y est à la fois réaliste et délicate, et la fin a de quoi surprendre (mais la fin est-elle triste ? C’est une question de point de vue !). Trollope était très connu pour ses très longs romans, et n’a écrit que quelques petites histoires comme celle-ci. Pourtant elles gagnent à être connues, avec leur intrigue bien menée et aussi, je trouve, l’affection (ou du moins la compréhension) dont fait toujours preuve cet auteur envers ses personnages.
Au plaisir de vous retrouver !
Quelles découvertes agréables, grâce à vous, M. de L’Épine ! En effet, j’ignorais tout de certains auteurs d’outre-manche … J’apprécie beaucoup votre voix, votre diction et le rythme de lecture. MERCI
Merci, Domdom,
Il y a beaucoup de belles découvertes à faire dans ces petites nouvelles d’Anthony Trollope. Je suis heureux que vous ayez apprécié cette petite histoire fine et délicate. Grand merci pour vos encouragements, c’était un plaisir de passer cette heure et demie en votre compagnie !
Merci Fabienne,
Je suis heureux que vous appréciez ces petits textes, j’ai pris beaucoup de plaisir à les traduire et à les enregistrer. Grand merci pour votre petit mot, très motivant !
Un grand merci à vous, Mr de L’Epine. Je passe des moments exquis à vous écouter lire ces romans d’auteurs anglais que je découvre pour la plupart. Vous avez l’art de dépoussiérer les textes de votre voix et de votre diction parfaites à mon goût. Merci beaucoup pour votre générosité à nous faire partager votre temps, vos goûts et vos talents de conteur et de traducteur ….