Mendiant-Aveugle

Le Luneux (Chanson de Colporteur)

Cette poignante complainte, collectée en Bas-Poitou au début du siècle dernier, est sans doute l’œuvre d’un lettré. Elle a été certainement colportée par des vendeurs de chansons au XIXème siècle.

« Je suis aveugle, on me plaint
Et moi je plains tout le monde.
Mes deux yeux ne sont plus pleins
Car ils ont perdu leur bombe.
Dans un malheur comme le mien
La chandelle ne vaut rien. »


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Références musicales :

Amour et mantille, mélodie traditionnelle du Berry, collectée avant 1912, interprétée par Alain Degandt.

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Livre audio gratuit ajouté le 24/01/2015.

15 Commentaires

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  1. Excellent !!!
    Je vous attends pour la Carmagnole.

    Madam’ Veto avait promis (bis) / De faire égorger tout Paris (bis) …

    Salutations.

  2. Avec mes excuses, je me dois de corriger une affreuse faute d’orthographe qui s’est glissée dans l’un de mes messages précédents : “empreints” et non pas “emprunts” d’auto-dérision … sans doute un lapsus révélateur ! Merci de votre aimable indulgence. A.D.

  3. P.S. : Mes yeux ont perdu leur bombe = ils ont perdu leur convexité, leur aspect bombé (je crois que le terme correct serait : bombement)
    Merci à vous trois. Bien cordialement,
    ALAIN D.

  4. Merci à vous, Lionel, Trollus et mon Cher Lemoko, pour vos congratulations et vos remarques, qui sont toujours des encouragements très réconfortants et stimulants. Comme pour Trollus, j’ai connu cette chanson grâce au groupe de musique traditionnelle “revisitée” : MALICORNE. Dans son album “Almanach”, qui est paru en 1976 aux éditions Hexagone(33T – n°883007) et qui a obtenu cette année-là le Grand Prix de l’Académie du Disque Français, c’est Marie Yacoub qui interprétait, magnifiquement, cette chanson, qui est un témoignage de l’importante activité des rouliers et des colporteurs dans la société d’autrefois. Derrière les mots, volontairement provocateurs, emprunts d’auto-dérision, l’auteur cache son dépit et la détresse de son humaine condition : au bas de l’échelle sociale, dans l’instabilité, la pauvreté et la précarité, et entravée par les atteintes de son handicap.

  5. Mais quel bon moment je viens de passer!Je n’ai pu m’empêcher de la fredonner sur votre voix..
    Merci Alain,
    Encore!

  6. Merci beaucoup pour cette petite chanson!
    Me fait souvenir de Malicorne et de la chanson du même nom.
    Juste une petite question, “Car ils ont perdu leur bombe”. Que signifie bombe dans ce cas présent? La version que je connaissais était avec le mot “onde”.
    Cela dit, cela m’a fait bien plaisir que d’entendre ce petit bout d’histoire humaine. Et il est heureux que cette chanson soit toujours colportée!

  7. Je vie dans une région où le colportage était une tradition très présente, avec parfois jusqu’à 80% de la population masculine qui partait dès le début de l’hiver pour 5, 6 voir plusieurs années (pour des pays lointains) vendre, comme le dit la chanson, des livres, de la mercerie, des lunettes, des oignons de fleurs…
    J’ai été très touché par cette chanson et par votre voix.
    Le texte raconte beaucoup plus de choses qu’il le laisse ne supposer à une personne qui ne connait pas la tradition du colportage. C’est plus qu’une chanson, c’est un document très intéressant.
    Merci pour cette idée et bravo pour votre chanson a capella portée par une voix chaude et profonde.

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