Le Lac de Lamartine parut en 1820. Les automobiles Delage et les torpédos datent des années 1920, époque où ont dû être composées ces 13 strophes de Elle vire parodiant les 16 strophes du poète. Le pasticheur inconnu mérite des applaudissements et de laisser une trace sur notre site littéraire !
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux virages,
Roulant au moins à cent pour ne pas déraper,
Si j’ai douté de toi, pardonne, ô ma Delage,
Bien souvent, j’ai freiné.
Ô belle torpédo ! je t’aime et je t’admire,
Quand je vois le décor soudain se rapprocher,
Je te serre en mes bras et je murmure : « Elle vire .»
Me voilà rassuré.
[…]
Tout à coup des sursauts qui viennent de la terre
Transmirent au volant de surprenants cahots,
Et l’âme qui s’exhale d’un des pneus arrière
Laissa tomber ces mots :
Auto ! suspends ton vol ; et vous, forces motrices !
Suspendez votre cours ;
Laissez-moi respirer pendant que l’on dévisse
Une roue de secours.
[…]
Que l’agent qui rugit, le piéton qui soupire,
Que les contraventions et les chiens écrasés,
Que les noirs tourbillons de fumée qu’on respire,
Tout dise : « Ils ont gazé. » »
Bonsoir Xavier,
Je vous ai envoyé un mail.
À très bientôt,
Ch.
Bonsoir Christine ,
Hélas ,Jacques Brandicourt est décédé depuis longtemps .Avant de mettre mon commentaire , j’avais d’ailleurs essayé de trouver plus de détail sur lui et sa famille mais sans succès .
Ce monsieur publiais quelques nouvelles dans un journal picard local ( dont hélas j’ai oublié le nom ) auquel mon père était abonné .Il a également écrit quelques livres sur le patrimoine local picard dont un sur la cathédrale d’Amiens .
Mais je vais voir dans ma famille si je peux retrouver quelques pistes .
En attendant si vous me donnez une adresse mail je peux vous donner l’original complet . Plus facile à scanner que recopier : 13 strophes!
bonne soirée
xavier
Bonsoir Xavier,
Merci pour cette information :-). Pourriez-vous nous en dire un peu plus : si ce pastiche fut publié dans quelque recueil de M. Brandicourt et lequel, s’il est possible d’entrer en contact avec lui, ou avec ses ayants-droits ?
Merci d’avance !
Bonne soirée,
Ch.
l’auteur de ce ” chef d’oeuvre ” est :
jacques BRANDICOURT écrivain /journaliste Amiennois .
c’était un ami de mon père , lui aussi Picard .
Ceci est un pastiche publié dans ” Record “, un journal de gosses auquel nous étions abonnés en école primaire dans les années 50-60 en Belgique; de mémoire, il manque quelques strophes:
Le premier [ … ]est à remplacer par:
un soir, t’en souviens-t-il?
nous roulions en silence,
on entendait tout bas,
tant il sont harmonieux,
que le bruit des pistons
qui fappaient en cadence
tes flans harmonieux.
Le deuxième [ … ] par :
Regonflons, regonflons car l’heure est fugitive,
hâtons-nous, dépechons,
l’homme n’est plus normal
jusqu’à ce qu’il arrive,
il roule et nous crevons.
O lac, rochers muets
grottes, forets obscures,
seuls mes rétroviseurs
ont pu vous contempler,
car il nous a fallu
encore forcer l’allure
pour l’heure du dîner.
sans doute manque-t-il encore quelques strophes, mais ma mémoire ne marche plus bien;
je demanderai à mes frères s’ils se souviennes
Michel
Cette parodie a circulé vers 1950 entre les deux lycées ERNEST RENAN et ANATOLE LE BRAZ à St Brieuc
(ex-Côtes du Nord!)
Je ne me souvenais que du début, un délice !
Un délice à partager … Merci !
Hilarante, la parodie du “Lac”.
J’adore les pastiches et celui-ci m’a beaucoup amusée. L’ennui, c’est qu’on a du mal à revenir à l’original sans sourire ; ce petit acte sacrilège me perturbe toujours beaucoup…
Merci René, et bonnes fêtes de fin d’année.
Marie-Ange