« T’es-tu parfois demandé, ma chérie, comment vivaient nos aïeux ? Je parle de l’ancien temps, des arrière-grands-parents de nos arrière-grands-parents. Les vois-tu confinés dans leurs villes ou leurs villages, que joignaient — je devrais dire : que séparaient — des routes à peine tracées, où l’on enfonçait dans-la poussière en été, dans la boue en hiver, que des bandes de malandrins infestaient. […] Voilà des gens, vas-tu me dire, qui vivaient bien tristement. Ne pas voyager ! Ne pas recevoir de journaux ! Ne pas lire ! Alors, à quoi pensaient-ils ? De quoi causaient-ils ? — Mais n’as-tu donc jamais entendu parler des veillées ? Quand arrivait le soir, quand on ne pouvait plus s’occuper de la boutique, du jardin ou des champs et qu’on avait mangé la soupe, ce mets national de la vieille France, vieux et jeunes, garçons et filles, maîtres et valets, se réunissaient pour la veillée ; chacun offrait l’hospitalité à son tour et fournissait le feu et la chandelle fumeuse. On se serrait autour de l’âtre, les femmes filaient, les hommes se reposaient, tous écoutaient et racontaient tour à tour les histoires, contes, légendes, fables, récits de voleurs et de revenants, aventures de chevalerie qu’ils avaient entendu raconter à leurs aïeux et dont ils n’étaient jamais rassasiés. Chacun y ajoutait un détail, une variante. On riait, on frissonnait aux mêmes endroits. Et le temps passait sans ennui, et l’on se séparait avec le désir de se réunir le lendemain. » Louis Tarsot (1857-19?)
– Les Trois Aveugles de Compiègne
– Les Trois Larrons
– Le Vilain devenu médecin
– Du Prud’homme qui retira de l’eau son compère
– Griselidis
– Du Convoiteux et de l’Envieux
– Les Deux Chevaux
– Du Jongleur qui alla en enfer
– Les Jambes de bois
– La Mule sans frein
– Le Bourgeois d’Abbeville ou la Housse coupée en deux
– Du Voleur qui voulut descendre sur un rayon de lune
– Lai du Palefroi Vair (Histoire du cheval gris)
– De sire Hain et dame Anieuse
– Le Tailleur du Roi et son sergent
– Aucassin et Nicolette
Contes et fabliaux du Moyen Âge, par Albert Robida – édition Henri Laurens (1926)
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