Ce sémillant Voyage sentimental est paru dans le magazine La Lecture en 1897.
« […] Le train courait sur de hauts plateaux où planaient de flottants brouillards, puis dévalait en plein soleil, parmi des pâturages où tintaient les clarines des vaches. Un air vif éparpillait jusque dans le compartiment de blancs pétales de cerisiers épanouis, et cette neige de fleurons apportait avec elle de troublants effluves printaniers. Brusquement, le convoi s’enfonça dans la nuit sonore d’un tunnel, et le peintre en profita pour oser des caresses plus tendres. La jeune fille, dans cette obscurité, se troublait davantage et se défendait mal. Esprit s’était assis auprès d’elle et passait son bras autour de sa taille, quand soudain on déboucha en pleine lumière.
– Oh ! monsieur, balbutia-t-elle, si on nous voyait !
– Qui ça ?… Les oiseaux du ciel ?… Ne vous occupez pas d’eux et laissez-vous aimer !… »
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