Cette poignante et tendre nouvelle d’André Theuriet (1833-1907) est parue dans le magazine La Lecture en juillet 1896.
Le début : « C’était une horloge du XVIIIe siècle, enfermée dans une longue boîte de noyer qu’enjolivait une curieuse marqueterie de buis de rose. Tout en haut, le cadran de cuivre finement ciselé montrait à nu l’émail bleu de ses chiffres romains, tandis que dans les flancs chantournés de l’étui, le grand balancier allait et venait avec un bruit sec, laissant voir à intervalles réguliers son disque jaune par la vitre ronde d’une lucarne. Le marteau tombant lentement sur le timbre, sonnait les quarts, les demies et les heures, avec un tintement pareil à la sonnerie d’une église de village. On l’entendait du milieu de l’escalier, ainsi que le majestueux tic-tac du pendule. L’horloge avait dû orner jadis le vestibule de quelque château campagnard. Par quels milieux avait-elle passé avant de venir meubler la modeste salle à manger du petit appartement que Mme Noirtin occupait au cinquième d’une maison de la rue Saint-Placide ? Mme Noirtin elle-même n’aurait pu le dire au juste. Tout ce qu’elle savait, et qu’elle ne se lassait de conter à son vieil ami, M. Evonyme Martelot, c’est que l’horloge provenait de l’héritage de sa grand-mère paternelle, et que celle-ci l’avait apportée en dot, lorsqu’elle était entrée en ménage, vers 1813 ou 1814. »
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