Cette délicieuse nouvelle d’amour d’André Lichtenberger (1870-1940) est parue dans la revue pour jeune filles Lisez-moi bleu en 1914.
« Maintenant Thérèse et M. Paul étaient en pleine lumière. Ils étaient trop loin pour qu’on entendit leurs paroles, mais visiblement ils causaient avec animation. Thérèse avait de grands gestes, et, un moment, elle posa sa main sur le bras du jeune homme. M. Paul la fixait, puis baissait les yeux et grattait la terre du bout de sa canne. Immobile, Clotilde regardait toujours, et, brusquement, elle se mordit les lèvres, si fort qu’il lui sembla qu’elle saignait. Car voici que M. Paul s’était penché vers Thérèse, avait saisi sa main droite dans les deux siennes et puis l’avait portée à ses lèvres, où un instant elle était demeurée… Maintenant l’ayant quittée, il s’avançait vers la maison à grands pas. Thérèse immobile le suivait des yeux, l’encourageait par des signes de tête ; et, au moment où Clotilde entendit son pas sur le perron, elle vit sa sœur lui faire un signe de main qui semblait un baiser envoyé. »
Votre lecture, Daniel, rend parfaitement le désarroi de l héroïne, dont le narrateur adopte le point de vue tout au long du récit, déchirée entre la jalousie et le sens du sacrifice.
Avec un peu de mélancolie avant le dénouement, n’est-ce pas, Dorothée !
Merci à vous et à mon compatriote alsacien André Lichtenberger !
En effet, une délicieuse petite comédie sentimentale, réaliste et drôle, avec une jeune soeur espiègle et un quiproquo finement mené. J ai également aimé les nouvelles de A. L. déjà présentes sur le site (Les Poupées, Le Brevet…), à la plume tantôt féroce tantôt tendre et amusée. On souhaiterait découvrir d autres récits de cet auteur. Merci à nos deux DDV !