« Les faits dont je dois à présent le récit, les mouvements de mon coeur et de ma pensée, je veux les présenter dans cette même lumière qui me les éclairait d’abord, et ne laisser point trop paraître le jugement que je portai sur eux par la suite. D’autant que ce jugement a plus d’une fois varié et que je regarde ma vie tour à tour d’un oeil indulgent ou sévère suivant qu’il fait plus ou moins clair au-dedans de moi. Enfin, s’il m’est récemment apparu qu’un acteur important : le Diable, avait bien pu prendre part au drame, je raconterai néanmoins ce drame sans faire intervenir d’abord celui que je n’identifiai que longtemps plus tard. » A. Gide
Ainsi débute cette deuxième partie, ainsi André Gide fixe-t-il le cadre de son pacte autobiographique. Texte beaucoup plus court où l’auteur évoque ses séjours en Afrique du nord, les égarements de son homosexualité et ses relations avec sa cousine.
André Gide en 1893 (domaine public).
Robert Schumann, Sonate pour piano n°1, opus.11, interprétée par Nicolás Pellón (CC/BY ; Musopen).
Merci Beaucoup Monsieur pour cette lecture pleine de tac, de sens, et de justesse de ton!
BRAVO!
C.SABATIER
Vous avez tenu votre promesse, M. Christian Dousset, et voici, très bien lue par vous, la deuxième partie de Gide que j’attendais. Je vous en remercie. Dites, ça ne vous dirait pas de continuer avec Et nunc manet in te où il est question de la pauvre Madeleine, qui m’a l’air assez cruel et qui m’intrigue ?
En écoutant Si le grain ne meurt je me suis dit que les époques se suivent mais ne se ressemblent pas : l’oeuvre a évidemment suscité le scandale; il n’empêche qu’elle était publiée dès 1924. Jamais aucun éditeur ne prendrait ce risque à l’heure actuelle !
Merci à vous Sylve, d’avoir pris le temps du commentaire. Oui, j’ai tenu à lire l’oeuvre intégrale car je ne me suis pas accordé le droit de l’amputer. Néanmoins, je dois vous avouer qu’il m’a été particulièrement difficile d’aborder certains passages tant j’ai éprouvé de répulsion à l’égard du personnage principal. Mais n’est-ce pas là la seule façon d’approcher la complexité d’un être humain d’autant que l’auteur évoque, dès les premières lignes, un “drame” et l’empreinte du “Diable”? Alors, eu égard à cette expérience, je ne sais pas si j’ai toujours envie de continuer à lire Gide, du moins pour l’instant; mais je retiens votre proposition tout en sachant que ma liste d’enregistrements déjà prévus est assez longue. Encore merci et au plaisir de vous retrouver entre de nouvelles pages.
C’est courageux à vous d’être allé jusqu’au bout mais épargnez-vous les pages sur Madeleine qui ne sauraient que vous faire souffrir pour rien. Ce qui me sidère c’est qu’après ce que l’auteur nous raconte il ait réellement épousé Madeleine, détruisant la vie de cette femme. Ce mélange de sexualité transgressive et de religiosité idéalisante me laisse perplexe.
En revanche c’est aussi lui l’auteur de Retour d’URSS que j’ai écouté sur le site et de Voyage au Congo et là il est le seul à voir ce que tout le monde veut ignorer. Drôle d’individu ce Gide!
A une prochaine fois dans le monde de la littérature.