Gide, fasciné et même enthousiasmé par l’utopie communiste, se rend en URSS en 1936. Mais le régime de Staline a déjà bien entamé sa dérive totalitaire, et Gide en perçoit des signes qui ne le trompent pas : homogénéisation de la culture, uniformisation des individus et des discours, abandon de l’esprit critique, culte de la personnalité … toutes choses que l’homme de lettres intransigeant qu’il est ne peut accepter.
On appréciera le tiraillement moral de l’auteur, obligé de prononcer des discours admiratifs auxquels il ne croit déjà plus, et l’acuité de son regard sans concession.
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Illustration :
Discours d’André Gide sur la Place Rouge, lors des funérailles de Gorki (1936).
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Livre audio gratuit ajouté le 21/11/2022.
Merci à vous, Pauline, d’avoir mis à notre disposition ce texte lucide si courageux. Car c’est une chose de s’attaquer à des adversaires mais c’en est une autre de se mettre à dos tous ses proches et tous ses amis en disant quelque chose que personne ne veut entendre et qui va à l’encontre du courant d’idées intellectuel en vogue. Je ne l’avais jamais lu et j’ai été enchantée de le découvrir. Ne mettriez-vous pas à présent votre belle voix au service du Voyage au Congo ? C’est juste une suggestion et dans tous les cas merci beaucoup pour cette belle lecture.
Merci à vous, Sylve… Je vais réfléchir au Voyage au Congo !
Texte très intéressant, et comme toujours “sublimé” par la voix de Pauline.
C’est là que Gide, en dépit de ses mœurs plus que douteuses, l’emporte sur Sartre, qui certes a su rester critique envers le communisme réel, mais n’a pas voulu “désespérer Billancourt” en montrant l’URSS comme elle était : un totalitarisme rendant l’individu impersonnel et crédule. Mais quand on connait la personnalité dominatrice de Sartre, cela n’est pas étonnant.
Merci en tout cas à vous de nous offrir vos talents de lectrice en marge de la littérature proprement dite.
Bien à vous.
Paul
Un grand merci à vous, Paul ! Oui, ce texte est très intéressant. Quant à savoir si Gide l’emporte sur Sartre… Je n’irais pas jusque là, peut-être… Je voue un culte à l’auteur de l’Idiot de la Famille, notamment, et des Chemins de la Liberté…
Texte prodigieux ! Qu’une star de la littérature ait eu l’audace de confronter ses convictions au réel, et le courage de rendre publique sa désillusion (deux ans après “Hourra l’Oural”), c’est stupéfiant ! Bon d’accord Gide s’est montré beaucoup plus complaisant sur la question de la pédérastie (comme on disait à l’époque), mais à nous de trier le bon grain (s’il ne meurt) de l’ivraie…
Quant à votre lecture, Pauline, elle est comme toujours d’un agrément absolu: articulation, rythme, timbre, tout est parfait !
Je vous remercie infiniment, Joël, de votre compliment. Quant à votre attrait pour ce texte, je le partage tout à fait ! Ce moment où la raison l’emporte sur l’idéologie, où le souci de la vérité éclipse toutes les autres considérations, me paraît, au sens fort, exemplaire…
Très intéressant texte, merci pour cette lecture.
Vous me donnez, Pauline, envie de relire Louis Guilloux, l’admirable auteur du Sang Noir, qui était du voyage.
Et vous me donnez, cher Jean-Pierre, envie de le découvrir !
Merci de me dire votre sentiment sur Cripure !