À propos de Madame Rose, nous avions dit qu’Amédée Achard avait l’art de laisser planer le doute sur la vie de son héroïne. C’est un procédé chez lui, dont il use aussi avec bonheur dans Thérèse, souvenir d’Allemagne (1856).
Le destin de cette jeune fille qui passait pour folle après la disparition de son fiancé et qui revient à la vie par petites étapes, grâce à la ressemblance de Gérard, Français, et de Rodolphe, Prussien, est décrit, souvent de façon poignante, par un excellent journaliste et le lecteur voudrait de tout son cœur une issue heureuse à ce drame.
« Chaque jour à cinq heures, – heure où la fatale nouvelle lui avait été apportée, – Thérèse tombait en syncope. C’était moins encore un évanouissement qu’un sommeil magnétique. On avait cherché quelque temps à combattre cette disposition, mais elle éprouvait alors une telle agitation, des transports si vifs et si violents, de tels accès de rires et de pleurs, qu’on dut renoncer à la contrarier. Ces sommeils ne duraient jamais plus d’une heure ou deux, et elle en éprouvait un soulagement singulier. Le mal dont elle souffrait à la tête augmentait ou diminuait d’intensité suivant que ce repos surnaturel avait été plus ou moins profond. »
Daniel Hernández Morillo, Momentos de Ocio (entre 1870 et 1900).
Par hasard, j’ai lu cette nouvelle après l’écoute (que je conseille vivement) de la biographie de Gérard de Nerval, et j’ai retrouvé la même poésie dans cette nouvelle que dans la vie de l’auteur.
Merci R Depasse
Marquez le point final d’une phrase svp
Très jolie nouvelle. C’est une curiosité. Merci beaucoup, Monsieur Depasse. Elisabeth