Amédée Achard nous transporte à Paris, en 1840, et examine d’un œil assez féroce – Achard est d’abord journaliste – la condition et les mœurs des nourrices, encore très en vogue à cette époque :
« Transplantée de la campagne, où du matin au soir elle vaquait à de pénibles travaux, dans une ville où les soins de l’allaitement vont devenir sa seule occupation, il était à craindre que la florissante santé de la nourrice, habituée à l’activité, à l’air, au soleil, ne s’altérât dans le repos, le silence et l’ombre d’un hôtel de la Chaussée-d’Antin. Le changement eût été trop rapide et trop complet. Afin de ménager à son sang et à ses humeurs une circulation toujours facile, et d’après les conseils du docteur, on attribue à la nourrice certains petits travaux d’intérieur qui ne demandent que du mouvement sans fatigue… »
J’ai ADORE quelle leçon de “fainéantise, crapulerie et autre profits” tout en finesse et humour … belle leçon de vie quoi !