« Nous qui sommes passés dans le Royaume de la Terreur, errons dans un crépuscule éternel au milieu des lieux où se déroula notre vie antérieure, invisibles les uns pour les autres et même pour nous-mêmes, nous cachant mélancoliques dans les endroits solitaires, brûlant du désir de parler à ceux que nous aimons, mais muets, et terrifiés par eux autant qu’ils sont terrifiés par nous. Parfois pourtant la frontière disparaît, la loi est suspendue : la puissance éternelle de l’amour ou de la haine rompt l’enchantement, et nous pouvons être vus par ceux que nous voulons avertir, consoler, ou punir. »
La Route au clair de lune (The moonlit road) parut en 1907 dans Cosmopolitan.
Cette nouvelle poignante, avec sa description mélancolique et désespérée du monde de l’au-delà, a été abondamment analysée et commentée dans le monde anglo-saxon.
Sa structure narrative (une succession de témoignages dont aucun ne contient l’entière vérité) a été reprise par Ryūnosuke Akutagawa, qui s’est fortement inspiré de La Route au clair de lune en 1922 lorsqu’il écrivit Dans le bosquet (Yabu no Naka). Cette nouvelle fut adaptée par la suite au cinéma par Akira Korozawa dans Rashomon.
Henry Purcell (1659-1695), Dido and Aeneas, Z. 626: Act III Scene 2: When I am laid in earth (Dido), interprété par Kirsten Flagstad (1952, domaine public).
Bonsoir Vincent, quelle tragique nouvelle ! Le désespoir de Julia m’a donné des frissons ! Le témoignage de Caspar est tout aussi terrible… Merci pour cette belle lecture.
Ne changez pas, cher Daniel, et que personne ne change: il y a place pour tous les styles qui possèdent tous leurs avantages.
Mon style, ma méthode sont ce qu’ils sont, ils ne changeront pas, chère Bruissement !
Mais comme j’aime ces échanges qui précisent et nuancent ce sujet ! et comme je suis touché de cette respectueuse et délicate réponse de Vincent !
N’est-ce pas? cher-Daniel-toujours-élégamment-prêt-à-se-remettre-en-question
Bonjour Sophie,
Heureux que cette lecture vous ait plu ainsi que son accompagnement musical !
Concernant les musiques, je ne suis pas sûr que ce soit un choix pertinent pour trouver des lectures de qualité. C’est avant tout une question de choix, de façon dont le donneur de voix souhaite “adapter” une oeuvre littéraire. Beaucoup de donneurs de voix préfèrent une lecture plus dépouillée, comme quelqu’un assis près de vous et qui vous lirait le livre. Cela n’empêche pas qu’ils apportent un grand soin à la diction et aussi aux aspects techniques de la prise de son.
Il en faut pour tous les goûts !
Au plaisir de vous retrouver, avec ou sans musique 🙂
Grand bien vous fasse, Daniel le lecteur cabotin.
A Vincent et Bruissement : moi qui suis contre l’ajout de musique, me voilà joliment mouché n’est-ce pas ?
Merci pour cette belle lecture.Je choisis presque toujours des enregistrements avec accompagnement musical, car j’ai remarqué que ce sont les enregistrements les plus soignés, sans doute parce qu’il doit falloir beaucoup de temps pour trouver la musique qui convient.C’est un travail exigeant qui nécessite du perfectionnisme. Et comme il y a tellement de lectures sur votre site, j’ai trouvé ce petit truc pour repérer les plus belles lectures. Cela pourra peut-être servir à d’autres?
Sophie
Argh ! Que de mystères !
En tout cas, c’est du très beau travail. À tous les niveaux. Et cette ambiance sonore… Un pur régal !
Sur ce, je m’en vais voir ce que je peux trouver sur Ambrose Bierce.:D
Bonjour Liéna, heureux qu’elle vous ait plu ! Il y aura d’autres nouvelles de Bierce, même si je ne peux pas encore vous dire lesquelles. A bientôt sur notre site !