Cette nouvelle, un peu cruelle, tragi-comique, est extraite du recueil Femmes d’artistes paru en 1919.
Le début : « « M. Charles d’Athis, homme de lettres, a l’honneur de vous faire part de la naissance de son fils Robert.
L’enfant se porte bien. »
Tout le Paris lettré et artistique a reçu, il y a une dizaine d’années, ce petit billet de part sur papier satiné, aux armes des comtes d’Athis-Mons, dont le dernier, Charles d’Athis, avait su – si jeune encore – se faire un vrai renom de poète.
« … L’enfant se porte bien. »
Et la mère ? Oh ! celle-là, la lettre n’en parlait pas. Tout le monde la connaissait trop. C’était la fille d’un vieux braconnier de Seine-et-Oise, un ancien modèle qu’on appelait Irma Sallé, et dont le portrait avait traîné dans toutes les expositions, comme l’original dans tous les ateliers. Son front bas, sa lèvre relevée à l’antique, ce hasard d’un visage de paysanne ramené aux lignes primitives – une gardeuse de dindons avec des traits grecs – ce teint un peu hâlé des enfances en plein air, qui donne aux cheveux blonds des reflets de soie pâle, faisaient à cette drôlesse une espèce d’originalité sauvage que complétaient deux yeux d’un vert magnifique, enfoncés sous d’épais sourcils. »
La mention « (Version 2) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1.
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.