Cette nouvelle musicale d’Alfred des Essarts est tirée du recueil Le Tour du cadran paru en 1858.
« Il appuya l’archet sur les cordes et joua un andante large, pris dans le début de la Symphonie pastorale de Beethoven. Les notes sonores et justes vibraient en traversant toutes les âmes et en faisant battre tous les cœurs. On eût dit que c’était la multitude même que Léopold tenait entre ses mains, immense instrument d’où il détachait ses accents à la fois majestueux et limpides. Et plus la mélodie croissait en marchant vers les dernières mesures, plus croissait aussi l’émotion générale. Il n’y avait plus d’orchestre, plus de danse, plus de fête : il y avait une jeune tête couronnée d’une auréole de génie, et sur laquelle tous les regards s’étaient fixés sans pouvoir s’en détacher un instant. Ce que Léopold jouait, ce n’était même plus l’œuvre du maestro sublime, c’était la pensée de tous, saisie et rejetée à tous. On admirait trop pour pouvoir applaudir. »
Jean-Baptiste Oudry, Les Attributs de la musique (1753)
Très joli petit conte (conte ou nouvelle ?) d’un auteur que je ne connaissais pas.
Léger et grave, si c’est possible.
Si bien mis en valeur par la voix de Daniel Luttringer.
Cher DDV, j’ai écouté bien d’autres de vos restitutions, parfois d’oeuvres beaucoup plus amles (la peau de chagrin récemment) ; un remerciement global.
Dominique Vignon
Mon merci particulier pour vos bons mots, Dominique !