Frédéric et Bernerette - illustration de Bida (XIXe siècle)

Frédéric et Bernerette

Il est évident que nombre de lignes du conte Frédéric et Bernerette (1838) retracent des épisodes autobiographiques de la vie du « dandy débauché » ou de ses amis.
Le monde des grisettes et des étudiants, aujourd’hui disparu, n’était pas seulement frivole, comme le prouve Mimi Pinson, mais il pouvait aussi connaître des moments tragiques, comme le montre cette histoire qui commençait si bien…

On y retrouve le Musset romantique désabusé bien connu :

« On a dit que le chagrin vaut mieux que l’ennui ; c’est un triste mot malheureusement vrai. Une âme bien née trouve contre le chagrin, quel qu’il soit, de l’énergie et du courage ; une grande douleur est souvent un grand bien. L’ennui, au contraire, ronge et détruit l’homme ; l’esprit s’engourdit, le corps reste immobile, et la pensée flotte au hasard. N’avoir plus de raison de vivre est un état pire que la mort. Quand la prudence, l’intérêt et la raison s’opposent à une passion, il est facile au premier venu de blâmer justement celui que cette passion entraîne. Les arguments abondent sur ces sortes de sujets, et, bon gré, mal gré, il faut qu’on s’y rende. Mais quand le sacrifice est fait, quand la raison et la prudence sont satisfaites, quel philosophe ou quel sophiste n’est au bout de ses arguments ? et que répondre à l’homme qui vous dit : – J’ai suivi vos conseils, mais j’ai tout perdu : j’ai agi sagement, mais je souffre ? »


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Livre audio gratuit ajouté le 23/02/2015.

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