Du même recueil Nouvelles et contes et de la même veine légère que Histoire d’un merle blanc, La Mouche, Les Deux Maîtresses et Emmeline, ce conte, montrant le triomphe de l’amour sur l’argent, berne, à la fin, un riche et vaniteux fermier général au temps de Louis XV.
Les personnages :
« Croisilles était un garçon de bonne humeur, et qui ne manquait pas d’esprit, mais tellement distrait et étourdi, qu’on le regardait comme un peu fou. Son gilet boutonné de travers, sa perruque au vent, son chapeau sous le bras, il suivait les rives de la Seine, tantôt rêvant, tantôt chantant, levé dès le matin, soupant au cabaret, et charmé de traverser ainsi l’une des plus belles contrées de la France. »
« M. Godeau, parmi les financiers, était des plus classiques qu’on pût voir, c’est-à-dire des plus, gros ; pour l’instant il avait la goutte, chose fort à la mode en ce temps-là, comme l’est à présent la migraine. Couché sur une chaise longue, les yeux à demi fermés, il se dorlotait au fond d’un boudoir. Les panneaux de glaces qui l’environnaient répétaient majestueusement de toutes parts son énorme personne ; des sacs pleins d’or couvraient sa table. »
« Mademoiselle Godeau (sa fille) n’était pas tout à fait exempte de la vanité de son père, mais son bon naturel y remédiait. Elle était, dans la force du terme, ce qu’on nomme un enfant gâté. […] Jamais, enfin, son cœur n’avait donné signe de vie, et, en la voyant passer dans tout l’éclat de sa nonchalante beauté, on aurait pu la prendre pour une belle somnambule qui traversait ce monde en rêvant. »
Diogène Maillart, dessin d’Alfred de Musset.
Ces contes et nouvelles de Musset sont très plaisants, je vous écoute presque tous les soirs avant de me coucher, c’est encore un de mes rares plaisirs; j’espère que vous continuerez à nous faire découvrir d’autres nouvelles et contes légères de Musset, une partie de son œuvre injustement méconnue ! Merci !
Merci pour votre lecture très agréable de ce beau conte.
MERCI