« C’était un petit Espagnol, interne à la pension Massin ; il avait perdu l’appétit et le sommeil, et se consumait lentement comme tous ceux qui ont le mal du pays. Sarcey, qui était dans sa classe et qui l’avait pris en amitié, lui dit un jour :
« – C’est ta mère que tu voudrais voir ?
– Non, répondit l’enfant, elle est morte.
– Ton père, alors ?
– Il me battait.
– Tes frères et soeurs ?
– Je n’en ai pas.
– Mais pourquoi donc es-tu si pressé de retourner en Espagne ?
– Pour achever un livre que j’ai commencé aux vacances.
– Et qui s’appelle ?
– Los Tres Mosqueteros. »
Le pauvre enfant, Messieurs, avait la nostalgie des Trois Mousquetaires. Il ne fut pas difficile à guérir. »
Edmond About, Discours prononcé lors de l’inauguration de la statue à Alexandre Dumas, à Paris, le 4 novembre 1883 (Source : Gallica).
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Livre audio gratuit ajouté le 24/01/2012.
Les pieds en éventaille dans un ruisseau, à l’ombre de résineux sentant bon et d’un grand chêne, c’est avec joie et plaisir que je vous ai écouté nous conter ce super roman.
Merci Dame Cocotte!
Chère Florence
Si vous saviez comme votre commentaire m’a fait plaisir! “Les Trois Mousquetaires” a été un des premiers romans que j’ai publiés avec L.A. Je n’avais pas beaucoup d’expérience.
Je suis très heureuse de voir que, malgré mes erreurs de débutante, cette historie plait encore aux audio lecteurs.
Je suis très fière de vous accompagner pendant vos trajets un peu fastidieux. Vous pourrez retrouver nos amis dans “Vingt ans après” et dans “Le Vicomte de Bragelonne”, qui, je l’espère, rendront vos longues heures de route plus agréables.
Les vacances approchent. Je vous les souhaite excellentes.
Amitiés
Cocotte
Chère Cocotte,
Merci pour votre belle lecture! Grâce à vous, je connais enfin l’histoire des Trois Mousquetaires, livre qui trônait dans la bibliothèque familiale sans que j’ose jamais le commencer.
Votre voix a accompagné de longues heures de route dans le cadre de mon travail, et me permet de les occuper intelligemment.
Merci à vous et merci à ce site, je vais m’empresser de choisir un autre livre!
Amitiés,
Florence
Chère Paulette
Votre message m’a beaucoup touchée et m’a fait un grand plaisir.
Un très grand merci pour vos encouragements, si précieux.
Amitiés et bonnes vacances!
Cocotte
magnifiquement bien lu !
Merci Cocotte de nous faire redécouvrir notre âme d’adolescent
Ce fût vraiment un grand plaisir l’écoute de cet œuvre
Bien à vous
PG
Cher Alexandre Oberlin,
A mon tour d’abonder dans votre sens…il est intéressant que soit soulignée cette misogynie chez Dumas père alors que Dumas fils s’en est défait.
“Ne jamais sous-estimer la capacité de certains hommes à… sous-estimer les femmes”
Enfin, je parle d’un temps quelque peu révolu tout de même! 🙂
Bonjour Bruissement,
Je ne puis qu’abonder dans votre sens, sauf que ne suis pas sûr que le petit orphelin espagnol évoqué en haut de cette page aura pu « faire la part des choses ». Toujours est-il que moyennant certaines précautions, je ne saurais trop recommander aux ados aujourd’hui la lecture de ce classique de la littérature pour la jeunesse, et mieux encore l’écoute de cet excellent livre audio en lieu et place de s’assourdir avec une musique douteuse sur leur baladeur. On pourrait stimuler encore leur intérêt ludique en leur suggérant par exemple de relever tous les signes de mysogynie apparaissant au nom de Dieu ou de l’amitié virile… Et qu’on ne dise pas que c’étaient les préjugés de l’époque : ma mémoire n’est certes pas sans faille et je n’ai pas tout lu, mais je ne trouve dans mes souvenirs de lecture rien de comparable dans aucun des grands auteurs du XIXe, fût-ce dans des romans tels que « Le Capitaine Fracasse » ou « Cyrano ». On peut se réjouir du reste en constatant que Dumas fils semble avoir adopté une attitude fort différente (voir p. ex. « La Dame aux Camélias » alias « La Traviata »). Qui sait, peut-être était-ce une réaction — bien légitime — contre les apparents préjugés de son père ?
Bien cordialement,
Alexandre
Chère Cocotte,
J’ai beaucoup aimé votre lecture sobre et agréable avec dans les dialogues tout ce qu’il faut de vivacité.
Cher Alexandre Oberlin,
Vos remarques sont à prendre en considération. Il est vrai qu’un texte, parce qu’il est bien écrit, peut nous faire perdre un peu son véritable sens… c’est ainsi qu’on “avale quelques couleuvres” sans sourciller. Il est donc bon, comme vous le faites, de réfléchir un peu… et “abjecte” ou “ignoble” peuvent parfaitement qualifier la situation que vous relevez… j’ajouterais volontiers “inadmissible” et “hypocrite”. Je trouve, en effet, totalement inadmissible que l’on fasse toutes ces turpitudes, ce jugement digne des jugements staliniens, et cette affreuse exécution, que l’on fasse cela, dis-je, au nom de Dieu (plusieurs fois cité, comme pour transformer cette déplorable justice en justice divine). Je trouve également assez hypocrites ces pardons que les mousquetaires profèrent de la bouche alors que leur cœur, quelques lignes plus haut, semblaient pleins de haine!
Mais bon, puisque chacun peut faire la part des choses, laissons-nous emporter par l’aventure et la littérature.
Amicalement
Bonjour Christiane-Jehanne,
« Abject » ne vous convient pas ? Bon, je dirai « ignoble » alors. Mais enfin réécoutez le chapitre 65, entre 10:28 et 15:20 ! On met tout sur le dos de Mylady : c’est bien sûr elle qui a séduit le pauvre curé et non l’inverse. Quelles preuves le bourreau frère du curé peut-il bien en avoir ? Mylady et le curé avaient tous deux fait les vœux religieux, non ? Ensuite c’est le curé qui commet les vols mais c’est bien sûr la femme qui est responsable ! On va jusqu’à lui reprocher de s’être débarrassée de son geôlier. Une fois qu’elle a cette marque d’infamie due au zèle injustifiable du bourreau sa vie en gros est foutue, mais l’on s’étonne qu’elle en conçoive quelque rancœur ! On croit rêver de tant de parti pris. On peut admettre qu’étant le frère du curé le bourreau ne soit pas objectif, mais de grâce l’auteur ne peut cautionner de telles ignominies !
Bien cordialement,
Bonjour Cocotte,
Il n’y avait pas de livres interactifs à l’époque. c’est bien dommage ! Je vais de ce pas lire “Vingt ans après” pour voir si au moins ils ont des remords. Déjà au début j’avais été pour le moins choqué lorsque Athos faisait illico pendre sa femme à cause d’une marque d’infamie dont il n’a même pas vérifié l’authenticité ni les motifs.
Je ne lisais pas énormément à l’école ni au lycée, et plutôt des Jules Verne que des Dumas. Quand on est jeune on ne fait pas attention aux couleuvres qu’on nous fait avaler. Il y en a aussi chez Jules Verne, mais moins graves à mon avis.
Bien cordialement,