Octobre 1799, un mois, jour pour jour, avant le coup d’Etat du 18 Brumaire qui balaiera le Directoire.
A la table d’hôte où il fait étape, de retour d’Egypte et en route vers Paris, un voyageur, qui pourrait être le général Bonaparte incognito, est instruit des exactions des “Compagnons de Jéhu” – faction de jeunes royalistes aussi déterminés que chevaleresques – contre les diligences transportant des fonds publics afin d’alimenter les armées contre-révolutionnaires de l’Ouest.
A ses côtés, son aide de camp, Louis de Montrevel – jeune aristocrate bressan acquis à sa cause et rebaptisé Roland à l’image du preux de la Chanson – lequel ne tardera pas à se lancer à leur poursuite.
Roland – pour une raison qu’il dissimule et que l’auteur ne laissera entrevoir que dans sa postface – est un prétendant assidu à une mort qui, de duels en combats, se refuse à lui. Protégé par la providence, il l’est aussi, à son insu, par le chef même des Compagnons, Morgan, auquel un secret le lie.
Le récit, mêlant événements et personnages fictifs ou historiques – dont un Bonaparte inattendu – s’achève le 14 juin 1800, à la victoire de Marengo.
Le roman est le premier publié de la Trilogie de Sainte-Hermine avec laquelle Alexandre Dumas clôt son long parcours de l’Histoire de France jusqu’à sa propre naissance.
Alternant genres et registres – épopée, aventure, intrigue sentimentale, mystère, humour et pathétique, l’auteur revendique face au lecteur l’exigence de l’historien érudit, face à l’historien le droit du poète.
Anne-Louis Girodet, Portrait en pied de Jacques Cathelineau (1816).
Gustav Holst, Suite n°1 (Chaconne ; Intermezzo ; Marche), interprétée par l’orchestre de la Marine des USA (domaine public).
Parfaitement interprété, ce roman, absolument bouleversant, m’a vraiment transportée, une fois de plus, dans la machine à remonter le temps de Dumas, et mon retour à notre époque moderne ne s’est pas fait sans larmes abondantes versées pour les héros au grand panache…
Merci Bernard Mora :
Alexandre Dumas aura désormais votre voix pour moi, quand il “me” raconte comment lui est venue l’idée de cette terrible aventure Bressane, où les chouans de Bourg se cachent nuitamment dans l’Eglise de Brou et où leur adversaire implacable n’est finalement que le jouet d’un Napoléon terriblement autoritaire, voire machiavélique.
Je m’en vais de ce pas écouter tous vos autres enregistrements ! 😉
Oui, chère Laurence-Hélène, suivre le génial Dumas dans sa folle démesure n’a rien de déraisonnable en notre époque si tristement formatée. Merci d’être monté dans la diligence, et d’avoir voulu, au bout du voyage, m’écrire ce si gentil message. Je tremblais de donner voix à cette épopée et j’ai le trac à présent pour ces écoutes que vous me promettez…
Bonjour, ah bravo Bernard, si je peux me permettre, l’exercice n’est pas facile, il faut bien un professeur, même ancien, et comédien pour realiser une telle prouesse. Nous attendons “les blancs et les bleus” avec impatience. Merci Bernard (sans jeu de mot)
Merci, Dominique, pour votre si aimable message, et bravo Dumas, preux entre les preux!
Eh bien voici déjà une 2ème auditrice, aussi enthousiaste que Diamantines et qui aimerait beaucoup entendre la suite de l’histoire ! Je ne savais pas que Dumas avait situé un récit pendant le directoire et le consulat, avec de plus un portrait assez positif de Bonaparte (très étonnant vu ce que l’auteur nous dit dans ses Mémoires). Je trouve l’aspect historique du roman tout à fait intéressant, la fin des guerres de Vendée, les conspirations royalistes, l’autorité restaurée, les guerres d’Italie. On a même droit, en plus des duels et des chevauchées de cape et d’épée, au récit épique de la bataille de Marengo. A part cela un héros mystérieux, une belle jeune fille désespérée, un drame cornélien, et surtout un Anglais très sympathique et une scène extraordinaire d’exécution publique à Bourg en Bresse. Je ne ferai pas de spoiler sur ce que l’auteur nous confie à ce sujet dans sa postface, qui est assez drôle !
Quant à votre interprétation, elle est claire, précise, nuancée, avec un humour sous-jacent perceptible et plaisant. J’avais beaucoup aimé votre lecture du Voleur de Darien. J’ai retrouvé ici vos qualités dans une autre histoire de voleurs. Merci pour ce beau travail !
Merci infiniment, chère Sylve, d’avoir pris le temps d’exprimer et argumenter votre chaleureuse approbation. Par le froid qui vient!… Elle me touche, sachez-le, comme l’avait fait votre précédent commentaire du “Voleur”. Je n’avais découvert celui-ci que trop tard pour y apporter une réponse dans un délai plausible. Je vous y aurais dit à quel point je me sentais proche de votre perception de l’oeuvre, dans les scrupules idéologiques de détails comme dans l’admiration résolue de l’ensemble. Aujourd’hui, vous contribuerez à me donner l’amical désir de tenter, un jour futur, de donner voix aux “Blancs et les Bleus” – continuation et non pas suite de nos “Compagnons de Jéhu” par les événements qui en ont précédé l’action. Je vous souhaite une heureuse année et vous remercie une fois encore pour votre bienveillante écoute.
Cher et excellent lecteur, je n’ai qu’un mot : MERCI pour ces heures de bonheur et je vous supplie de bien vouloir continuer à nous offrir la suite de la trilogie de Saint Hermine. J’ose à peine le demander tellement j’ai peur que ce ne soit pas possible.
Avec toute ma reconnaissance
Très heureux, chère Diamantines, que Les Compagnons de Jéhu vous aient plu; un très amical merci à vous en retour. Pour ce qui est d’envisager la suite de la trilogie, j’aimerais pour l’heure m’assurer que son premier volet a pu susciter des écoutes aussi assidues que la vôtre… C’est vrai que le deuxième, “Les Blancs et les Bleus”, me tenterait bien – quant au troisième, il n’est pas sûr qu’il soit libre de droits – mais j’ai, pour l’heure souscrit pour LA à d’autres lectures que je me dois et que je me ferai un plaisir d’honorer. On verra bien… Merci encore à vous et bonnes écoutes!