Albert Tinchant (1860-1892), poète, nous propose deux ruptures où l’amour échoue, faute
de synchronisation. Les scènes se passent en 1887 !
Abandon
« Ils vivaient ensemble depuis sept ans. Il avait mis à la conquérir une âpre patience, une docilité servile aux caprices de cette femme qui se savait adorée. Vingt fois, elle lui avait défendu sa porte. Et quand, par vanité ou par désespoir, il ne voulait plus revenir, elle allait, affolée, le chercher jusque chez des rivales. Par une prédestination étrange, elle ne pouvait se passer de lui, quoiqu’il lui déplût profondément. Un jour vint où, envahie par cette passion qui s’infiltrait lentement en son cœur, elle se donna toute pour la vie. »
Possession
« Il n’avait jamais cru qu’elle voulût se donner. Timidement il l’avait, des années, enveloppée d’une tendresse discrète, lentement pénétrante. Et, sans s’apercevoir que son amour s’infiltrait goutte à goutte dans ce cœur de puritaine fidèle à ses devoirs, il lui avait voué, comme à une madone en sa châsse, une adoration grave et respectueuse. »
Versions textes : Abandon, Possession.
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