Bernède termine sa relation de Bonnot, Garnier et compagnie en indiquant qu’Eugène Dieudonné (pris pour un autre et manifestement innocent) envoyé au bagne de Cayenne s’échappa en 1921, fut retrouvé et réincarcéré… Son texte s’achève ainsi : « Ce n’est que quelques années après, à la suite d’une campagne ardente menée par un de nos confrères de la presse, M. Albert Londres, que Dieudonné, qui n’avait pas cessé d’affirmer son innocence, recouvrait enfin sa liberté. »
Albert Londres (1881-1932) est un de nos premiers journalistes d’enquête ; il fit campagne, dans les colonnes du Petit Parisien, pour la réhabilitation de Dieudonné, membre présumé de « la bande à Bonnot », obtint sa grâce, l’accompagna au Brésil et recueillit toutes ses confidences sur ses évasions et ses souffrances. Ses interviews sont la matière de L’Homme qui s’évada (1928), réédité en 1932 sous le titre de Adieu Cayenne !.
Vous est présenté un des travaux de celui qu’on appelle aujourd’hui un grand reporter. Il est l’auteur de la maxime :
« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »
Photos anthropométriques d’Eugène Dieudonné en 1912.
Bonjour ,
Toujours aussi extraordinaire.
« L’Homme qui s’évada », pas con comme idée de lecture !
Et finalement le rêve de chacun d’entre nous n’est-il pas de s’évader ?
Merci, René Depasse.