Passionné de peinture et d’écriture, Alain Yvars a décidé de marier les deux pour nous faire découvrir les œuvres et les peintres qu’il affectionne particulièrement, à travers une série de courtes nouvelles. Dans ses récits, les artistes sont, le plus souvent, replacés dans un contexte historique. On les regarde peindre et vivre. Le peintre Jean Devost, persuadé que la peinture n’était pas réservée qu’aux voyants, a décidé de mettre sur pied en Suisse des cours de peinture pour personnes handicapés de la vue. Il parlait de « Voir autrement ». De son côté, le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose la découverte de ses œuvres par l’ouïe ou le toucher. Suivant ces exemples, ce premier récit propose une approche différente et nouvelle de la peinture : faire découvrir quelques œuvres de grands peintres, non plus par la vision des tableaux, mais uniquement par l’intermédiaire de l’ouïe. Ainsi, il pourra arriver, par la lecture, qu’un jeu de miroir finisse par s’installer entre les œuvres et les mots, créant un dialogue imaginaire avec l’artiste.
La principale source d’inspiration d’Alain Yvars sur l’œuvre et la vie d’Édouard Manet provient du catalogue de l’importante rétrospective qui se tint en 1983, à l’occasion du centenaire de la mort de l’artiste, au Grand Palais, à Paris. Il nous propose à travers Un joyeux noir une fiction retraçant la relation particulière et mystérieuse qui se noua entre Berthe Morisot, peintre française, membre fondateur du mouvement d’avant-garde que fut l’Impressionnisme, et Édouard Manet, considéré, à la fin des années 1860 par les futurs peintres impressionnistes, comme étant le maître d’une nouvelle vision de la peinture et leur porte-étendard. Un mélange de séduction, de complicité et d’admiration réciproque unira les deux artistes durant quinze années. Un amour s’était-il installé ? Pourtant, c’est le frère d’Édouard que Berthe épousera, en 1874… Édouard Manet meurt en 1883. Berthe Morisot en portera longtemps le deuil…
Vous pouvez découvrir la version écrite de ce livre audio, illustré des peintures décrites sur le site d’Alain Yvars.
Franz Schubert, Sonate Arpeggione en La Mineur, D821, interprétée par Jean Françaix et Maurice Gendron (1954, domaine public).
Cher Samuel,
Je vous remercie pour ce commentaire, qui me replonge dans l’univers d’Alain Yvars, qui met son talent au service de l’art pictural d’une manière unique, sensible et minutieuse. Ses textes renferment tant de sensibilité, ses mots on la précision du pinceau des artistes qu’il met en scène dans ses écrits.
Vos mots sur cet enregistrement me touchent particulièrement. Cela fait bien des mois que je n’ai plus pris de nouvelles d’Alain, l’auteur de ce texte magnifique. J’ai dans ma bibliothèque son recueil des nouvelles « Que les blés sont beaux », et plusieurs marques pages glissés à l’intérieur ; encore bien des textes de lui que j’aurais envie d’enregistrer, projet que je n’arrive pas à prendre le temps de mettre à exécution.
Vous êtes un merveilleux poète Samuel, et votre commentaire me remplit d’un émoi aussi puissant que le silence ; un instant de profonde quiétude, une inspiration lente, les yeux mi-clos, laisser résonner l’écho de vos mots. Et l’azur se teint de vers – hypnose – ça vibre à l’intérieur, ça danse en volutes légères et diaphanes, ça tricote un concert dont vos mots sont le tempo, les accords, les intenses, les dolce… puis ça s’évapore, ça s’éva-corps, en une longue expiration, alors qu’un rayon de soleil fend mes lèvres en un sourire d’aise. Merci.
Mais vous n’êtes pas uniquement poète, vous êtes acteur, et quel talent ! Ainsi de fil en aiguille, de clic en clic, de Samuel Martin je suis arrivée sur « La m usé » puis de « La m usé », quelques mots m’ont emportée vers youtube. Mon dieu Cher Samuel, j’en ai encore les frissons… quel talent cet « Etudiant »… ! Quelle présence, quelle puissance d’interprétation. Félicitations !
Encore merci.
Esperiidae,
votre lecture est d’un grand respect pour le texte, sa ponctuation, ses rythmes, son sens…
Vous êtes discrètement au service de l’histoire
et accordez la juste place à chaque mot,
chaque phrase, chaque paragraphe…
Vos modulations d’intensité à chacun de ces niveaux apportent une facilité de compréhension à l’écoute et un plaisir à se laisser porter…
Ce serait une langue étrangère que je ne comprendrais pas, je serais cependant ravi de vous écouter…
Votre voix est un instrument de musique capable de porter avec force et douceur un récit ;
un pinceau capable de retranscrire dentellinesquement, et avec un supplément d’âme, les subtilités du tableau rédigé en mots par l’auteur…
De plus, et finissons par ce que je patientais d’écrire au commencement, j’aime le timbre de votre voix, enchanteur, riche d’une imperceptible multitude qui, allant d’un côté juste avant la fêlure touchante et de l’autre jusqu’à l’assurance rassurante, voyage et fait voyager le bienheureux auditeur par delà les mots sans jamais oublier de faire émerger la profondeur de leurs sens.
Merci
Chère Gaëlle, Cher Romain,
Mes activités m’ont un peu éloignée de http://www.litteratureaudio.com cette année, et j’en ai loupé vos commentaires ! Veuillez m’en excuser, d’autant plus qu’ils sont pour moi source de ravissement et d’encouragement.
Gaëlle, j’espère que vous aurez eu le temps d’apprécier les autres textes d’Alain Yvars, ceux enregistrés sur http://www.litteratureaudio.com mais également ceux qu’il partage sur son site http://www.httpsilartetaitconte.com/.
Romain, vous réveillez en moi le plaisir que j’ai pris à interpréter les textes d’Alain. Qui sait, peut-être prochainement… s’il m’autorise à renouveler l’expérience ;-).
Merci et toute belle fin de journée.
Esperiidae
Vous lisez merveilleusement bien, Esperiidae.
Quand aurons nous le plaisir de vous réentendre ??
Après cette première découverte de votre voix et de ce texte d’Alain Yvars, je suis ravie de voir que vous avez lu plusieurs autres de ses récits sur des grands peintres – des heures d’écoute en votre compagnie en prévision, donc !
Merci.
Cher Alain,
Merci pour ce complément.
Au passage, je te réitère mes félicitations pour ce beau texte et mes remerciements pour la confiance que tu m’as accordée en me cédant l’autorisation de l’enregistrer.
Chère Smaragdine,
Un grand merci à vous pour ce retour. Tout comme Alain, je suis enchantée de vous avoir offert ce moment de d’écoute, et très heureuse que vous l’ayez trouvé délicieux 🙂
Merci Jean-Pierre! “La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite”(citation de Franck Piccard)
Beau travail d’équipe !
Puisque je suis concerné partiellement par votre commentaire, et en attendant la réponse d’Esperiidae, je me permets de vous dire que je suis heureux qu’une personne amoureuse d’art comme vous, dont j’apprécie le site, ait pris du plaisir à écouter cet enregistrement.
Merci et bravo à vous deux pour ce délicieux moment d’écoute 🙂
Au vernissage du Salon de 1869, Edouard Manet, le plus provocateur des artistes de son temps n’en menait pas large. Il exposait « Le Balcon », première apparition de Berthe Morisot dans l’œuvre d’Edouard Manet. A cette occasion, Berthe Morisot fait un portrait instantané de son ami à sa sœur Edma : « Un de mes premiers soins a été de me diriger vers la salle. J’y ai trouvé Manet, le chapeau sur la tête en soleil, l’ai ahuri ; il m’a priée d’aller voir sa peinture parce qu’il n’osait s’avancer. Jamais je n’ai vue physionomie si expressive ; il riait, avait un air inquiet, assurant tout à la fois que son tableau était très mauvais et qu’il aurait beaucoup de succès… Je lui trouve décidément une charmante nature qui me plaît infiniment. »