Passionné de peinture et d’écriture, Alain Yvars a décidé de marier les deux pour nous faire découvrir les œuvres et les peintres qu’il affectionne particulièrement, à travers une série de courtes nouvelles. Dans ses récits, les artistes sont, le plus souvent, replacés dans un contexte historique. On les regarde peindre et vivre.
Le peintre Jean Devost, persuadé que la peinture n’était pas réservée qu’aux voyants, a décidé de mettre sur pied en Suisse des cours de peinture pour personnes handicapés de la vue. Il parlait de « Voir autrement ». De son côté, le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose la découverte de ses œuvres par l’ouïe ou le toucher. Suivant ces exemples, ce premier récit propose une approche différente et nouvelle de la peinture : faire découvrir quelques œuvres de grands peintres, non plus par la vision des tableaux, mais uniquement par l’intermédiaire de l’ouïe.
Ainsi, il pourra arriver, par la lecture, qu’un jeu de miroir finisse par s’installer entre les œuvres et les mots, créant un dialogue imaginaire avec l’artiste.
Le 4 juin 1890, Vincent Van Gogh peint l’église d’Auvers. Il vient d’arriver, le 20 mai, dans cette petite commune du nord de Paris où son frère Théo l’a envoyé auprès du docteur Gachet. Il rentre de deux années vécues dans le midi où il était parti pour découvrir la lumière et les couleurs provençales. Enfermé, à sa demande, dans l’hospice d’aliénés de Saint-Rémy-de-Provence, sa dernière année dans le Sud, ponctuée de crises répétées, fut terrible pour Vincent. Il se sent bien dans ce village : « Auvers est gravement beau… c’est de la vraie campagne… ». Il fourmille de projets et écrit à sa sœur : « Je voudrais faire des portraits qui, un siècle plus tard aux gens d’alors, apparussent comme des apparitions ».
Antonin Dvorak, Humoresques Op. 101, nº 7, interprété par Oliver Colbentson (domaine public).
Bonjour Marcelle,
Je suis heureuse de lire que cet enregistrement vous a plu et qu’il ait éveillé votre curiosité.
Un grand merci pour votre commentaire qui me fait bien plaisir.
Très bon dimanche.
Bonjour Marcelle
Lorsque que je vais au musée d’Orsay, la plupart des visiteurs, souvent des touristes de passage, qui s’arrêtent devant la toile, se disent : « Mais c’est l’Eglise d’Auvers ! Épatant ce Van Gogh ! Tu as vu ce ciel torturé ! » Dans le monde entier, tous les amateurs de peinture connaissent l’immense artiste qu’est Van Gogh, et cette petite église de campagne, si originale dans sa présentation, peinte par Vincent lors d’une belle journée de mai 1890 ?
J’ai la sensation qu’à travers le regard des visiteurs, sans le savoir, ceux-ci exaucent le vœu du peintre lorsqu’il écrit, le 5 juin 1890, à sa sœur Wilhemine : « Je voudrais faire des portraits qui, un siècle plus tard au gens d’alors, apparussent comme des apparitions ». Cette Eglise d’Auvers est, à mes yeux, un portrait vivant.
Merci, Marcelle, pour votre écoute. Votre commentaire me fait plaisir, ainsi, j’en suis sûr, qu’à Vincent quelque part. Encore merci également à Esperiidae qui sait donner du sens à mes textes. Elle en a lu deux autres qui sont également sur ce site.
Bonne journée
Bonjour. C’est un plaisir immense d’écouter cette approche très personnelle et originale d’une toile si connue et si souvent mal regardée. Merci de ce cadeau que je m’empresse de partager avec mes amis. Vous éveillez une curiosité gourmande. Marcelle.
Bonjour Roger,
La majorité des lectures que je propose ici sont d’auteurs contemporains. Pour enregistrer un texte, il faut que je me le sois approprié ; j’aime donc particulièrement les textes que je propose et j’ai toujours un grand respect pour leurs auteurs. Mais à chaque enregistrement, sans exception, je crains que mon interprétation déplaise, ou ma voix, et d’ainsi nuire au texte et à l’auteur, crainte que je n’ai pas lorsqu’il s’agit de mes propres textes.
Dans le cas des récits d’Alain Yvars, mon appréhension était d’autant plus dense que je connaissais ses propres doutes quant au réel intérêt que pouvait susciter ses écrits. Alain n’imaginais pas qu’ils puissent être présentés en audio. Lorsque j’ai saisis au vol une idée lancée par un internaute et que j’ai proposé à Alain Yvars d’enregistrer ses textes, il s’est senti déconcerté : comment ses récits, qui parlent de peinture, des textes qui cherchent avant tout à mettre en valeur un art visuel, pourraient-ils trouver un écho chez des personnes aveugles ou mal-voyantes ? Votre commentaire lui en a apporté la réponse… Vos mots nous touchent, Roger, car, pour Alain, exprimés magnifiquement ils lui donnent le sentiment d’être pour la première fois compris, que la démarche qu’il cherche à faire depuis des années en écrivant ses récits, a fait résonnance. Pour moi, votre commentaire me gratifie du plaisir d’avoir pu offrir, grâce à mon intermédiaire, cette satisfaction à cet auteur, et aussi celui d’avoir pu prouver que l’art visuel peut être accessible et enchanter chacun, voyants ou moins-voyants.
Voilà Roger, pourquoi votre commentaire nous touche :-).
Un second texte d’Alain Yvars sera en ligne dès le 24 mars. J’espère qu’il vous procurera à nouveau cette double émotion dont vous parlez, dans votre premier commentaire.
Je vous souhaite une très belle fin de semaine.
Alain
Esperidae
J’ai relu mon commentaire, me demandant ce que j”avais écris qui motivait de si grands remerciements.
j’ai simplement écris ce que je ressentais,étant très sensible aux textes et aux voix. Ici, j’avais les deux réunis,comme ceux de Pidoux ou de Grobety que je garde et réécoute souvent.
En plus, cette fois, il y avait l’image.
J’ai découvert aussi de nombreuses fautes d’orthographe dans mon commentaire!
A bientôt de vous entendre (avec une nouvelle oeuvre?)
roger
Bonjour Roger,
Je me joins à Alain pour vous exprimer tout le plaisir que m’a procuré votre commentaire.
Merci pour votre fidèle écoute et pour les sentiments et appreciations que vous ne manquez jamais de me partager. J’espère que vous ressentirez encore beaucoup de sensations positives et plein de plaisir sur ce merveilleux site.
A bientôt!
Bonjour Roger
En tant qu’auteur de ce récit, je me permets de vous faire une réponse de remerciement pour le plaisir que m’a donné votre commentaire.
Malgré votre vue difficile, vous avez fait l’effort d’utiliser le texte, l’image, et la voix pour tenter de comprendre et ressentir tout ce que cette simple église de campagne pouvait exprimer lorsqu’elle était peinte par un homme ayant le talent et la sensibilité de Vincent Van Gogh.
La description que vous faites de votre vision du tableau justifie pleinement la phrase qu’Esperiidae et moi-même avons mentionnée dans la présentation de cette nouvelle : « Ainsi, il pourra arriver, par la lecture, qu’un jeu de miroir finisse par s’installer entre les oeuvres et les mots, créant un dialogue imaginaire avec l’artiste. ». Le jeu de miroir a fonctionné puisque vous êtes entré dans cette église et avez senti son âme. Van Gogh, qui souffrit beaucoup de voir sa peinture rejetée, serait si heureux…
Ma propre émotion devant ce commentaire rejoint la vôtre. Un très grand merci, Roger.
Amicalement
bonjour Esperidae
Après avoir écouté la nouvelle,
j’ai mis en plein écran la photo du tableau et j’ai écouté de nouveau,plusieurs fois et l’émotion a été double,d’abord apportée par le texte qui m’a fait comprendre ce tableau,qui m’a fait sentir l’âme de l’église, puis , ma vision ne me permettant plus de voir les détails des choses, je grossissait l’image de chaque détails de la description, les chemins,les vitraux,l’horloge,l’herbe,le contour des toits,le ciel,le personnage.
J’en suis presque devenu le sujet du tableau moi-même.Etrange sensation.
Je conseille d’écouter avec l’image devant soi et de s’arreter à chaque détails décrits.
Quant à votre interprétation,tout y est, l’intonation,la clarté de la voix. Merci beaucoup.
cordialement
roger
Bonjour Claude-Marie,
Merci pour votre écoute et votre commentaire. Je pense ne pas le trahir en écrivant qu’Alain Yvars s’est en effet, entre autres, beaucoup inspiré de la correspondance de Van Gogh avec son frère Théo, pour écrire ses textes sur l’artiste. Alain Yvars connais bien l’artiste, sur lequel il a beaucoup lu d’abord, puis beaucoup écrit : une série de textes sur Van Gogh à Auvers (dont le texte de l’Eglise d’Auvers) mais aussi deux séries de textes intitulées Van Gogh écrivain : Arles et Van Gogh écrivain : St-Rémy. Normalement, en cliquant sur l’intitulé, vous avez le lien direct vers ses textes.
Pour ma part, ce qui me charme dans l’écriture d’Alain Yvars, c’est bien ce panachage entre une narration de faits réels, issue de documents officiels, quelques descriptions plus « techniques » mais sans lourdeur des œuvres et l’ajout d’une « voix », d’un regard, souvent très poétiques ; ceux de l’auteur à travers un personnage qui peut être l’artiste lui-même, ou une tierce personne. C’est un genre particulier, mais c’est justement cette singularité qui, à mes yeux, rend cet art et les œuvres des artistes accessibles aux néophytes qui, comme moi, n’ont pour ainsi dire jamais l’occasion de courir les musées pour y voir les toiles “en vraie”.
Merci encore pour votre commentaire.
La première partie du texte ressemble à une des lettres à Théo dans lesquelles Vincent décrivait son travail. J’aime la description du tableau.
La seconde partie, dialoguée, est moins intéressante, à mon humble avis.
Par contre, votre interprétation est parfaite de bout en bout!
Merci beaucoup!