« Dans la guerre, […] je vois la force humiliée et serve. Ce grand corps combattant, fait de millions d’hommes, ne me trompe point ; ce n’est pas un homme. Les métaphores n’y font rien. Je n’y retrouve point ce regard imperturbable, ni ces passions domptées, ni ce juste équilibre qui font le héros. Tout au contraire j’y vois des cerveaux sans bras, qui pensent à l’étourdie, sans rien risquer de ce sang qui les nourrit. J’y vois des passions déchaînées, sans mesure, sans pudeur ; une grande peur d’abord, dans tous les faibles, et une admiration intempérante, qui fouette les jeunes par l’éloge et par le blâme. D’un côté la ruse des Pouvoirs, qui visent toujours à s’assurer et à s’étendre ; de l’autre l’émotion des vieillards et des femmes, inactive et par conséquent déréglée ; sans compter les lâches s’il y en a, qui premièrement s’abritent, et aussitôt font voir le plus beau courage en discours. » (Chap. LXXIX)
Alain milite pour la paix en Europe et refuse la perspective d’une guerre avec l’Allemagne. Lorsque la guerre est déclarée, sans renier ses idées, il devance l’appel et s’engage, fidèle à un serment prononcé en 1888 lorsque la loi de l’époque permettait aux enseignants d’être dispensés de service militaire. Il avait juré de s’engager si une guerre survenait, ne supportant pas l’idée de demeurer à l’arrière quand les « meilleurs » sont envoyés au massacre.
Ayant vu de près les atrocités de la Grande Guerre, il publie en 1921 son célèbre pamphlet Mars, ou La Guerre jugée. Dans ces propos, Alain juge la guerre et n’oublie aucun de ces aspects. (Source : Wikipédia)
Vassily Kandinsky, Composition VII (1913).
Merci énormément.
Merci à vous pour ce message. Bonne écoute.