« Un jour, Michèle me dit : « David, il y a un rat dans la chambre ! » Je souris. « Je t’assure que ce n’est pas une blague. Tu peux venir voir s’il te plaît ! » J’étais allongé sur le canapé, en train de regarder un film, et n’avais guère envie de me lever. Michèle attrapa la télécommande et appuya sur « pause ». « Ah ! tu m’embêtes ! m’exclamai-je. — Viens voir s’il te plaît, tu regarderas la suite après ! » Comme elle ne me rendait pas la télécommande, je finis par me lever. « Un rat ou une souris ? demandai-je. — J’en sais rien moi, comment veux-tu que je le sache ? — Un rat c’est gros, alors qu’une souris, c’est tout petit ! — Alors c’est sûr, c’est un rat, il est énorme ! — Énorme comme quoi ? — Comme le crapaud buffle ! s’exclama-t-elle en désignant le beau crapaud buffle que j’avais ramené du Mexique avant de la connaître. — Ah ! quand même ! aussi gros que mon beau crapaud buffle ! — Aussi laid que cette horreur ! ajouta-t-elle aussitôt. Et aussi gris que cette autre horreur ! » poursuivit-elle en désignant un magnifique blaireau que j’avais fait empailler. […] »
Modeste Moussorgski, Une nuit sur le mont Chauve, interprétée par le Skidmore College Orchestra (licence Cc-Pd).
Bonjour Angelo,
Merci pour votre commentaire. Je ne suis jamais allé à Monk’s House. Aussi me suis-je amusé à regarder les photographies de leur maison sur Internet. Une chose m’étonne : vous écrivez qu’une souris s’est introduite dans leur lit et qu’ils ont dû se lever pour la sortir. Or, il semble bien que Virginia Woolf dormait seule si l’on en croit les photographies de sa chambre ! Il semble donc qu’il y ait une erreur quelque part, non ?
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Virginia_Woolf%27s_bed_at_Monk%27s_House.jpg
Les rats ne me font pas peur ; j’ai pu savourer tranquillement cette nouvelle. Virginia Woolf note dans son Journal qu’une nuit dans leur maison à Monk’s House ils ont dû se lever pour sortir une souris qui s’est introduite dans leur lit. Alors, pas de quoi fouetter un chat pour un rat qui est juste caché derrière une pile de livres ! Plus amusant s’il était rentré sous les draps pendant que vous dormiez ! BRRRRRRRRR !!
J’aurai jamais du ecouter cette histoire avant de me coucher ; j’ai cauchemardé toute la nuit.je voyais des rats partout !!!!!!!!!!!!!!
Anaïs Carontini
Écriture très visuelle. L’influence du cinema sans doute? je vous attends avec impatience sur d’autres sujets. Je vous ai découvert sur RCF. Belle prestation de G. De Louvencourt qui a bien su mettre en valeur votre texte.
Excusez-moi cher « Rakipu », mais je n’avais pas vu votre commentaire. Je me demande même comment, avec un tel pseudo, il avait pu m’échapper ! Tous mes remerciements ! 🙂
Amitiés,
Ahikar
Chère Candice, 🙂
Vos mots m’ont touché. Effectivement, il ne s’agit pas que d’une histoire de rat ; comme dans le film de Bresson Pickpocket, il ne s’agit pas que de l’histoire d’un pickpocket. Si je me permets cette comparaison, c’est parce que j’ai ce film en moi depuis que je l’ai vu dans ma prime jeunesse ; il ne m’a jamais quitté. J’ai été profondément marqué par sa construction : pendant toute la durée du film, nous voyons un pickpocket en action, puis il se fait prendre et est incarcéré. Dans la dernière scène du film, nous voyons sa tendre amie lui rendre visite en prison. On comprend alors qu’un retournement s’est opéré quand il prononce la phrase qui clôt le film : « Quel chemin il m’aura fallu accomplir pour arriver jusqu’à toi ! »
Aimerais-je autant le film s’il n’y avait cette dernière phrase ? Je ne sais pas ? Mais ce que je sais c’est que tout l’édifice repose sur cette ultime phrase, qui claque comme une conversion.
Mais, sans doute, suis-je bien loin de cette réussite, si j’en juge par les propos de Colibrius qui n’a vu d’intérêt à ce texte que dans les deux dernières minutes ! 😉
Mes remerciements, encore, chère Candice, pour votre commentaire.
Amitiés, 🙂
Ahikar