Cette émouvante nouvelle d’amour d’Adèle Esquiros (1889-1886) est parue dans le Bulletin de la Société des gens de lettres en 1864.
« Lorsqu’on vit la nouvelle épouse diriger la maison de santé de son mari avec autant d’intelligence que de dévouement, quelques unes abandonnèrent toute rancune. Quelques autres, les petits esprits, montrèrent plus d’acrimonie que jamais. Si le médecin eût épousé une Maritorne, on fût venu chez loi jouir du spectacle de sa sottise. Mais il avait pris une femme qui savait commander avec bonté, de même qu’elle avait su obéir. Une femme qui, par ses talents acquis et ses qualités personnelles, brillait maintenant qu’elle était tirée de l’obscurité. Enfin, phénomène naturel, Claire était belle depuis qu’elle était heureuse. Que de générosité il faut pour accepter le bonheur d’autrui ?
La malveillance des délaissées avait mis dans!’âme de la jeune épouse un peu d’amertume. Claire ne doutait pas des autres, elle doutait d’elle. Et dans cette nuit d’insomnie, elle s’appliquait avec angoisse toutes les imperfections qu’on lui attribuait. »
Eugène Carrière, Maternité (vers 1887).
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