Paul Adam (1862-1920), écrivain et critique d’art publia en Belgique son premier roman, Chair molle (1885), qui est accusé d’immoralité, provoque le scandale et vaut au jeune auteur une condamnation à quinze jours de prison avec sursis et une lourde amende. De naturaliste, il devint symboliste (cf. le billet de Le Conte futur) comme le début poétique de La Mésaventure (1888) le montre :
« Dépouillée soudain des nues orageuses, la lune, de sa pure clarté, glace les dunes, les conques des vagues annonciatrices, les terrasses musicales du Casino, enfin se mire au lisse visage de la vierge qui, seule sur le plus haut belvédère, dresse son indécis corsage de pourpre et d’or vert dans la sérénité nocturne. »
Des traces d’homosexualité de l’auteur de Chair molle apparaissent dans le héros qui font le calvaire de la malheureuse Eva :
« L’idée que cet homme l’avait eue dans ses mains, dans sa couche, palpitante et vierge, faisait jaillir de ses yeux des gerbes de larmes. Elle courait à la chambre nuptiale ; et au Christ du chevet, sans fin, elle contait l’histoire. »
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