Scène enfantine
Thierry Cabot
Les rires blonds
Près des vallons
Courent sans même
Un trouble, un seul.
Loin du linceul,
Tout est poème.
Malicieux,
Vingt petits yeux
Dont l’or se voile,
D’un puéril
Soleil d’avril,
Font leur étoile.
O cet enfant
Ebouriffant
Chaque seconde,
Entre maints jeux
Purs et neigeux,
Croque le monde !
O celui-ci
Effeuille ici
Quelque mensonge
Quand celui-là
Vole au-delà
Du moindre songe !
Dans le plein jour,
Ils ont l’amour
En abondance
Et sur la main,
Le doux carmin
D’un feu qui danse.
Le ciel est clair.
Ils ont tous l’air,
La bouche rose,
De louanger
Le passager
Don d’une rose.
Ainsi longtemps,
Au bout du temps,
Sonnent leurs fièvres
Car l’infini
Cher et béni
Leur tend les lèvres.