- Ce sujet contient 13 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Olivier, le il y a 15 années et 1 mois.
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- 21 mars 2009 à 19h25 #14258221 mars 2009 à 19h25 #149319
Cela n'a échappé à personne , le salon du livre à Paris s'est achevé et des portails avaient été ouvert sur le thême lectures de dem@in , 1 – E-book et plateformes mobiles
2 – Le savoir numérique : bibliothèques numériques, portails de revues, musées en ligne…
3 – Chaîne de numérisation : numérisation et Print on Demand , http://www.salondulivreparis.com/site/FR/Visiteur/Animations/Lectures_de_demin,I37.htm?KM_Session=68c777ed764c61b3e4f77b711097b625Personnellement j'ai craqué depuis peu pour le dernier reader de Sony , et le moins que je puisse dire , c'est que c'est un outils véritablement génial . J'emmène avec moi partout , tenez-vous bien , 1225 livres sous carte SD pour moins de 2 Gb , et ces livres ne m'ont pas couté un copec . Bon , c'est vrai , que dans mon entourage , on ne manque pas de se gausser un peu de moi , plus de 1000 livres ? C'est presque un plaisir de collectionneur . Pour moi qui ne suis pas particulièrement intérressé par la littérature contemporaine , qui manque de place dans mon appartement et dont les planches de ma vieille bibliothèque craquent lamentablement sous le poid de mes formats de poche , cette nouvelle technologie est une bénédiction .
Et vous , que pensez-vous de l'émergence des nouvelles technologies dans le domaine encore relativement bien protégé du livre . Pensez vous au contraire que cela représente une menace pour l'industrie du livre , une remise en cause des professionnels , de l'édition à la distribution , fin de l'écrivain , voire de l'écriture ? Ou démarche écologique , démocratisation de la culture , que sais-je… J'aimerai en discuter , à défaut d'avoir pu participer au salon , à Paris .
21 mars 2009 à 19h51 #149320Bonsoir Olivier,
Vaste sujet… Si je devais faire un panorama rapide, je dirais :
Les avantages du numérique :
– la diffusion moins coûteuse, qui permet une démocratisation des contenus : chacun peut accéder plus facilement à davantage de livres, et de chez soi ;
– la démocratisation des publics : malvoyants et non-voyants notamment ne sont pas mis de côté, grâce aux grands caractères ou au format audio (deux choses rendues encore beaucoup plus pratiques avec le numérique) ;
– l'aspect a priori plus écologique (à vérifier tout de même, étant donné qu'un ordinateur suppose beaucoup d'énergie pour être produit, pour fonctionner aussi) ;
– la recherche possible en mode texte (utile pour relever des occurences d'un même mot dans une oeuvre ou un corpus, par exemple).
Les inconvénients :
– le confort de lecture, plus faible que sur papier
– le contenu lui-même tend à devenir moins lisible, du fait de la moindre attention qu'on y accorde : alors qu'on peut s'isoler facilement avec un livre papier, être au calme, lire sur un ordinateur ou équivalent se fait souvent de manière plus distraite, avec de nombreux stimuli en arrière-fond, internet notamment (avec vidéos, e-mails, etc.) ;
– du fait du nombre important de livres à disposition, on peut être tenté de privilégier la quantité sur le fond, éprouver de la peine à sélectionner le bon titre : or un seul bon livre en surpasse 1000 médiocres.
– de manière générale, on entrevoit peut-être moins facilement avec le numérique la richesse propre du livre, toute cette tradition qui en fait un objet quasi-sacré, un objet d'art même parfois ; on risque de le considérer davantage comme un produit de consommation courante, au même titre que n'importe quel autre.
Bref comme souvent, c'est selon l'intelligence de chacun…
Personnellement les livres que je consulte sur mon ordinateur ne remplacent pas mes livres papier, les deux sont très complémentaires.
À bientôt,
Augustin
ps. J'ai conscience que les inconvénients que je présente tiennent au moins autant au support lui-même qu'à l'utilisation qui en est faite, et qui elle tient plutôt à l'époque.
22 mars 2009 à 10h29 #149323Bonjour ,
Et merci pour cette réponse Augustin ,
Bien qu' il apparaît indiscutable que le numérique présente un véritable progrés en matière d'accessibilité , tu l'as trés bien décris toi-même , inutile de le répéter . J'aimerais tout de même approfondir certains points que tu as plus précisément abordé .
L'aspect écologique est indéniable en ce qui concerne l'économie de papier et nous avons malheureusement , je crois , tendance à trop souvent raisonner en terme d'émission et coût écologique et en équivalent CO2 , mais n'oublions pas que les arbres , les forêts sont jusqu'à preuve du contraire la plus puissante usine de traitement de cette forme de déchet .
En ce qui concerne le confort de lecture pour ce qui est du reader dernière génération ; je ne parle pas de l'ordinateur qui est autant un massacre pour les yeux selon moi , que l'est le baladeur pour les tympans ; le confort de lecture me semble équivalent et même supérieur dans une certaine mesure , car , comme tu l'as dit toi même , il existe la possibilité de régler la taille des caractères , en cas de fatigue . De plus , avec cet outil il est tout autant possible de se relaxer , de lire allongé , ou assis confortablement sans besoin d'aucune connexion ou branchement pour l'alimentation .
La tentation de privilégier la quantité sur la qualité existe certainement mais avec le ebook , pour les lecteurs boulimiques , fini la contrainte d'emporter un maximum de trois ou quatre livres en week-end , ou en voyage , fini le stress de choisir le bon livre le matin pour la journée ou pour le moment de répit que cette journée nous donnera . Et si l'on peut craindre que ne soient numérisés que les livres les plus vendeurs dans l'immédiat , reste que tous les grands classiques sont téléchargeables gratuitement et qui oserait dire que Maupassant , Voltaire , Montaigne , Rabelais (pour n'en prendre que quelques-uns au hasard) ne puissent pas être pour soi de bons , d'excellents écrivains .
Mais il est vrai , que le numérique nous prive , du parfum du papier , de sa sensualité , de l'histoire que nous suggère avant même d'en avoir commencer la lecture , un livre qui a passé de main en main , un livre qui a passé de génération en génération . Il ne remplacera jamais le livre que l'on a reçu d'un être cher , où celui que l'on garde comme un trésor , comme une part de soi-même parce qu'il est le premier ou celui qui a transformé notre vie . Avec le numérique , fini les belles couvertures usées par le temps , les reliures et les dorures . Fini aussi le signet qui parcourait chacun de ses livres et qui semblait comme chargé de leur mémoire , mémoire matérielle . Fini aussi le bruissement , le doux craquement des pages de papier et sa couleur changeante et viellissante ; de ce livre parfois fané et d'autant plus beau qu'il a résisté au temps ; vivant à travers le temps , les époques et acquérant ainsi sa dimension sacré et évoquant en nous l'image de la pérénité de la pensée , du savoir , du triomphe de la mémoire et de l'intelligence humaine sur le chaos du temps ; le livre quoi !
Mais il en fut de même pour la musique lorsqu'apparut le CD , d'aucuns le condamnèrent sans appel et s'émurent de ce que cet objet réduisait à néant la dimension quasi-sentimentale du vinyle , et sa sonorité inimitable , les craquements du diamant , la poussière et les déformations que lui infligeait le temps et qui lui donnaient l'âme que le CD n'aura jamais . Or combien sommes-nous à avoir conservé nos vieux vinyles , et à les écouter cérémonieusement et goûtant le plaisir inchangé et sans-doute même augmenté d'écouter le temps passer et se méler à une mélodie . Mais… combien sont-ils ceux qui éditent encore leur musique sur vinyle ?…
Trés bon dimanche .
23 mars 2009 à 21h27 #149333Salut Olivier,
Je ne me suis pas autant penché que toi sur le sujet, mais je suis d'accord avec toi sur au moins un point : le livre est un objet sensuel, qui a une charge affective et sociale indéniable. C'est ça qui le rend si attachant et qui, à mon avis, le protègera un peu plus que d'autres secteurs de l'imprimé ; la presse écrite est menacée en raison de son carctère fluctuant, et ce d'autant plus pour la presse quotidienne… (Restera plus que les collectionneurs pour conserver les journaux)
Comme tu le dis, avant d'acheter ton reader, tu étais déjà un bon lecteur. Je ne suis pas sûr que le “lecteur lambda” se tourne vers ce genre de matériel… Enfin je peux me tromper, d'autant plus que le prix sera en toute logique en chute libre d'ici 2-3 ans !
Quoi qu'on en dise, le livre est un objet culturel à part, avec une force symbolique immense, qui le fera perdurer encore de longues années…
Passe une bonne soirée,
Vincent
23 mars 2009 à 22h19 #149337Coucou Tournesol ,
Enfile bien ton cornet auditif … Loin de moi l'idée de vouloir enterrer le livre , et bien que je sois d'accord avec toi sur le fait que le livre est un objet culturel un peu à part et que le prix d'un reader reste encore aujourd'hui relativement élevé , c'est sans compter que plusieurs opérateurs de téléphonie mobile se sont déjà lancés sur la voie du iphone-reader , et que le marché semble trouver sa place . Je pense sincèrement que la mulitplication des supports et la variété des contenus ne peuvent que favoriser la diffusion de la culture et notamment de la littérature . Et comme j'ai tendance a considérer que chacun devrait pouvoir lire à l'envie quelque soit son âge , ses aptitudes , sa culture , ses goûts , son milieu , et ses ressources financières ; et que j'ai secrètement le désir de réduire en poussière l'idée qui consiste à croire que lire du Shakespeare , du Victor Hugo ou du Goethe est réservé à une catégorie , et glorifie celui qui s'y adonne , et je suis sûr que tu partageras mon avis ; je pense que la convergence entre les nouvelles technologies et l'héritage littéraire qui nous a été légué par nos aïeux , pour notre plus grand bien et pour celui des générations qui nous succèderont ne peut être qu'un Grand Bien , car je crois que malheureusement ; et c'est aussi en cela qu'il échappe à ce préconçu que j'apprécie particulièrement ce site ; il existe encore une trop forte tendance à séparer les deux , voire à les opposer . Perso , je serais ravi de voir un ado lire du Baudelaire ou le dernier roman d'Amelie Nothomb sur son portable dans les transports en commun avant de se rendre au lycée . Quoi qu'on en dise le numérique c'est l'avenir et encore , c'est sans doute déjà , bientôt le passé …
Bonsoir à toi aussi et à bientôt
24 mars 2009 à 19h11 #149347Bien l'bosnsoir Olivier !
J'étais pas au courant que les opérateurs de téléphonie mobile se lançaient sur ce créneau… c'est sûr que ça ne pourra que lancer vréitablement le marché.
C'est certain qu'il faut tendre vers la démocratisation du livre (sous toutes ses formes), mais il ne faut pas non plus se leurrer : malgré toutes les avancées technologiques, ce seront toujours les classes défavorisées (au niveau économique, mais surtout culturel) qui seront mises à l'écart. C'est la même question que la gratuité dans les musées, qui détourne la vrai question, à savoir comment faire accéder le plus grand nombre aux biens culturels.
Merci Bourdieu !
A+,
Vincent
24 mars 2009 à 20h57 #149351Salut Tournesol ,
Continu de te tourner vers la lumière , ça te réussit trés bien !
Je suis entièrement d'accord avec toi et même si je ne connais pas bien les études de Pierre Bourdieu , tu as exacerbé ma curiosité . C'est vrai qu'une des grandes difficultés est de permettre l'automisation de l'individu par rapport aux normes imposées par la frange dominante , intériorisées puis reproduites par les classes dominées et c'est un peu ce que j'effleurais dans mon raisonnement , mais ça mérite effectivement d'être approfondie . Mais il existe certains auteurs (et on en trouve ici) , qui ont parfois une reflexion critique à l'égard de ces normes et tentent de les déconstruire , de les mettre à nu pour en faire mieux apparaître l'inanité et c'est par là peut-être que l'on peut se réapproprier la culture puis s'élever au-dessus des conditionnements et évoluer vers d'autres rapport avec les autres , avec soi , et finalement avec la vie . Mais , je ne suis ni éducateur , ni prof , ni même père , donc , cela reste assez abstrait pour moi ; cela dit , il me semble que l'individu est à proprement parler et en toute logique au coeur de cette démarche d'affanchissement mais encore faut-il que les moyens de l'entreprise soit à sa portée de main et c'est là que je situe l'enjeu pour ma part .
Bon aller , je vais consulter ce que dit Bourdieu à ce sujet …
Bien à toi …et santé tout de même …
25 mars 2009 à 0h04 #149354C'est très intéressant ce que tu dis. L'enjeu est bien là : donner aux individus les moyens de sortir de l'aliénation de leur conditionnement, de leur donner en quelque sorte les clés d'une part de liberté. Car la liberté n'est jamais innée, elle doit s'arracher, et ce d'autant plus lorsque l'on se situe au bas de la société.
Et là, c'est le politique qui doit intervenir et jouer un rôle déterminant dans l'émancipation des individus. Dans le cas contraire, la liberté n'est qu'abstraite et illusoire.
Mais j'ai la bouche sèche à force de parler… Garçon, un punch coco !
A ta santé !
25 mars 2009 à 11h09 #149355Bonjour , un lait fraise …
“Ne vous privez pas de ces ressources intellectuelles au prétexte qu'elles sont intellectuelles, qu'elles sont écrites avec de grands mots” . Pierre Bourdieu
Merci Tournesol , avec Bourdieu , on est effectivement en plein dans le sujet . Son myspace est trés intéressant et donne vraiment envie de courrir à la bibliothèque du coin .
http://www.myspace.com/pierrebourdieu
Bonne journée …
26 mars 2009 à 10h46 #149362Bonjour à tous,
Voici une émission qui peut peut-être vous intéresser…
Faut-il adopter le livre électronique ?
Moi j'dis ça… j'dis rien !
Célestine
26 mars 2009 à 20h15 #149371Ah oui , bonjour et merci , c'est une émission qui effectivement peut-être intéressante .
Il faut savoir que les livres électroniques première génération pêchaient sur nombre de leur fonctionnalités et que les nouvelles générations ont été nettement amélioré . Il est d'ailleurs assez remarquable que le kindle (de Amazon) ne soit pas encore commercialisé en france et que si l'on consulte la presse américaine , la question ne se pose pas en terme de concurrence avec le livre papier mais effectivement en terme de compétitivité entre les différents readers existants . Le Kindle présente l'avantage de prévoir une connexion sans fil et donc la possibilité de télécharger des fichiers et de gérer les contenus plus simplement . Ensuite , il faut considérer le fait que le reader est aussi utilisable pour lire la presse , pour créer des dossiers d'étude thématique par exemple ou pour télécharger ses cours lorsque l'on est étudiant puisque de plus en plus de contenu éducatifs sont accéssible en ligne , la memoire accepte les fichiers audio (donc les livres audio du site , que j'écoute parfois avant de m'endormir en toute discrétion) , que l'on peut aussi accessoirement emmagasiner de l'image , mais en noir et blanc seulement(pour le moment) . Ensuite pour les budgets serrés , il est bon de connaître que google se lance dans la diffusion de la téléphonie mobile et est bien déterminé à exploiter toutes les potentialités de la multimodalité et donc d'apporter de nouveaux services et notamment le reader intégré et enfin il existe en france quelques concurrents à Sony , comme le Cybook Gen 3 vendu dans les magasins Cultura à 260 euros et d'autres autour de 200 mais là la qualité en pâtit certainement(?) .
Je ne suis pas certains que l'approche adopté par l'émission soit la meilleure pour présenter cet objet(ce qui explique peut-être l'effet de répétition) mais si j'ai un peu de temps je la regarderai mais je pense aussi que jusque dans l'administration , la France a naguère souvent opposé des réticences à l'utilisation de l'informatique , et que aujourd'hui , il devient presque rare de rencontrer un foyer qui n'en est pas équipé .
Merci et bonne émission …
14 octobre 2009 à 9h06 #150675Coucou,
Je remets ce sujet au goût du jour puisque je viens d'acquérir le Sony reader. Les arguments d'Olivier, les tests et les démonstrations de cet article m'ont convaincue. Je suis vraiment bluffée par ce petit appareil. Ca a la taille d'un agenda. C'est vendu dans un étui en (simili)cuir qui rend l'appareil discret et élégant. Pour le confort visuel, rien à dire, je ne ressens aucune fatigue, même après plusieurs heures de lecture. Bien sûr, on assistera à des appareils plus performants et plus ergonomiques encore, mais cet ebook me semble déjà tenir ses promesses.
Pour l'apprentissage du plaisir de la lecture, rien n'égale le fait de tourner des pages avec un petit enfant et de lui faire ressentir le côté tactile du livre bien sûr. Mais pour ceux qui ont déjà le goût de la lecture, c'est tout à fait pratique. Adorant l'odeur et le contact du papier, j'avais peur de me retrouver un peu dépitée par l'appareil, mais que neni. Pour moi qui déménage des ouvrages à chaque voyage effectué chez mes parents et qui fait vider les réserves de la bibliothèque municipales, cela évitera bien du travail à bien des personnes… Quand on voit l'offre fabuleuse de livres électroniques gratuits (je pense notamment à le bibliothèque électronique du Québec) et l'occasion de découvrir la littérature francophone québequoise, c'est fabuleux!
Quant à acheter des livres électroniques contemporains, c'est autre chose. Je les trouve bien coûteux. Je préfère encore aller au salon du livre et me les faire dédicacer plutôt que les acheter en ligne.
16 octobre 2009 à 5h30 #150711Bonjour Latiti,
Bienvenue au club !
Je ne regrette vraiment pas d'avoir fait cette petite acquisition. Mon reader est certainement l'objet que j'emmènerais dans une ile déserte ! C'est une véritable bibliothèque portative.
En effet les éditions sous droits d'auteurs et sous forme numérique bénéficient d'une réduction moyenne de seulement 10% du prix par rapport à la version papier. Ce qui est clairement destiné à freiner le développement de l'édition numérique et du piratage.
Selon moi, le Reader est l'outil indispensable pour tout lecteur qui se respecte.
Bien amicalement
Olivier
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