(O) KELLER, Richard – Quelques maux

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  • #143365
    Richard KellerRichard Keller
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      #153809
      Richard KellerRichard Keller
      Participant

        Bonjour à tous,



        Je propose à votre vote ces quelques lignes. Merci à vous et bonne fin de week-end. 



        Artistes

        D’expression en souffrance
        De souffrance en délivrance
        Le combat est un art
        L’art est le départ

        Le musicien face aux notes
        En douleur prend note
        Pour offrir sa mélodie
        Aux prouesses hardies

        De douleur en création
        De création en finition
        L’œuvre a un destin
        Son destin est butin

        Le peintre devant sa toile
        Avec pudeur se dévoile
        Par l’esquisse d’un trait
        Le tableau révèle ses attraits

        De la folie à l’étouffement
        De l’étouffement à l’accomplissement
        La foi en son travail
        Travail vaille que vaille

        L’écrivain sur sa feuille
        Solitaire se recueille
        Devant son ouvrage
        Bientôt libéré de sa cage

        De l’excès à l’épure
        De l’épure la plus pure
        La forme est une épreuve
        L’épreuve fait ses preuves

        Le sculpteur palpe son modèle
        Chair et terre se mêlent
        Ses mains sont ses yeux
        L’exercice est périlleux

        La discipline est maîtrise
        La maîtrise bien apprise
        Le pouvoir est l’esthétique
        L’esthétique est magnifique

        Le danseur exprime son corps
        Seul ou en corps à corps
        Pirouettes et entrechats
        Avec la souplesse du chat

        La sensibilité est artiste
        L’artiste est un équilibriste
        Sa vie tenant à un fil
        Fil dont l’écheveau défile

        Les artistes sont éponges
        Absorbant tout en songe
        Reflets de nos cœurs
        Ou jardin des pleurs
         

         

        Si j’étais poète

        S’il m’était donné d’être poète 
        Ce serait pour soigner la rime
        En évitant les cortèges de frime
        Pour ambition d’être au fait

        Le maniement des mots
        Lancés au gré des vents
        Toujours loin devant
        Pour guérir chacun de ses maux

        Privilégier l’usage du bon verbe
        Choisissant bien son heure
        Voir s’épanouir la fleur
        Au milieu du champ d’herbes

        Le choix du bel adjectif
        Y ajoute le condiment
        Conforte les sentiments
        Rendant le propos attractif

        S’il m’était donné d’être poète
        Ce serait pour soigner avec amour
        Se délecter d’une dose d’humour
        Pour que chaque vers soit fête

        La magie du bon ton
        L’espoir de bien faire
        Alliés au désir de plaire
        Voilà un alliage en béton

        Savoir et trouver la bonne formule
        Afin de séduire le lecteur
        Qu’au milieu du gué il se trouve acteur
        Avec le contentement de faire des émules

        Ajouter en ingrédient quelque adverbe
        C’est habiller d’une guimbarde
        La vieille chanson du barde
        Qui éveille les sens et les exacerbe

        S’il m’était donné d’être poète
        Ce serait pour peaufiner mon texte
        Qu’il ne serve pas d’alibi ni prétexte
        Pour se payer quelque tête

        Je bichonnerais ces lettres
        Consonnes ou voyelles
        Que serais-je sans elles
        Seulement en devenir un être

        J’astiquerais mes phrases
        Pour leur donner un sens
        Fournir habilement l’essence
        Avec humilité et sans emphase

        Je cisèlerais les syllabes
        Les taillant tels des diamants
        Brillant au soleil des amants
        Et leur offrirais pour écrin un palais de nabab
         

         

        Femmes afghanes

        Fléau et honte de cette humanité
        Avec vain prétexte de fanatisme
        Croyances révolues obscurantisme
        Souffrances drapées uniformité

        Cœurs et chairs femmes afghanes
        Désir et beauté ont fuis vos visages
        Désespérance encrée à vos rivages
        Qu’ont-ils fait belles persanes 

        Perdues couleurs du raffinement
        L’art a quitté son berceau oriental
        Destruction et néant en délire total
        Pourquoi ce tortueux cheminement

        Elles ont laissé leurs beaux effets
        Pour vivre nues derrière les grilles
        Leurs âmes tristes sont en vrilles
        L’intégrisme assène ses méfaits

        Ils revivent des passés médiévaux
        Fragiles et fortes dans leur camisole
        Qui du monde par contrainte isole
        Elles rêvent au galop des chevaux

        En songe loin elles se profilent
        Fuyant et jetant leurs détresses
        Telle Ariane dans leur forteresse
        De l’écheveau elles suivent le fil

        Luttant habilement contre l’ignorance
        Avec certitude passion et flamme
        Le courage est la vertu de ces femmes
        Puisant en solitude force et résistance

        Derrière leur dur grillage de barbelé
        Elles pensent à la soie et la dentelle
        Pour redevenir enfin belles et telles
        Beautés maquillées aux fleurs de lait

        Belles Persanes aux doigts de fées
        Où sont vos chefs d’œuvres en lacis
        Paysannes dans la fraicheur des oasis
        Oublierez vous un jour leurs méfaits

        Vous êtes la création et l’énergie
        Ils sont les geôliers de leur prison
        Vous êtes gardiennes de la raison
        Ils sont la nuit la fin de la bougie

        Votre guerre s’appelle la vraie vie
        L’espoir guide et éclaire votre regard
        Vous l’abordez sereinement sans fard
        En construisant peu à peu vos envies

        Esclaves des fous femmes afghanes
        Ah non seulement des prisonnières
        Malgré l’habit droites fières et altières
        Comme vos mères  belles persanes 

        Avec l’appui de chaque cœur qui bat
        Femmes avec vos corps et vos mains
        Vous façonnerez et construirez demain
        Lumière et liberté sont votre combat

         

        Le passant de Saint Michel

        Seul assis sur le banc
        Au bord du promontoire
        Je médite l’histoire
        En contemplant le temps

        Le plateau s’offre à moi
        Il respire la tranquillité
        Il est tout en félicité
        Auteur de tant d’émois

        Les ans ont jeté sa poussière
        Ici ou là loin devant
        Poussière d’or au soleil levant
        Les vents soufflent sa lumière

        La cloche carillonne
        Douce ronde des heures
        Musique reprise en chœur
        C’est le rappel qui sonne

        Volent les pigeons volent
        Dans ce ciel d’azur
        Juste un bruit dans la nature
        C’est un villageois qui bricole

        Le soleil sur les tuiles romaines
        Engourdit la contrée
        Ruelles aux doux attraits
        En vous je me promène

        Septembre en lui renait
        La vraie vie du pays
        Un art de vivre exquis
        Pour ces âmes bien nées

        L’histoire attrape le vertige
        Osée elle se découvre
        Une petite porte s’ouvre
        Et bonjour les vestiges

        Vieux village perché
        Là haut sur ton plateau
        Le vent en concerto
        Te berce de son archet

         

        HOI AN

        Les larmes du soleil
        Brillent sur tes murs
        La perle la plus pure
        S’est détachée du ciel

        Sur ton pont japonais
        Ou au fond des ruelles
        A l’abri des ombrelles
        Des idylles sont nées

        Passant d’un jour
        Le regard du touriste
        Captant une ombre triste
        S’égare dans tes cours

        Dans la moiteur du soir
        A la lueur des lampions
        L’enfant au lumignon
        Est le porteur d’espoir

        Pour la silhouette brune
        En attendant le jour
        Un clin d’œil à l’amour
        Un sourire à la lune

        Le temps a pris grand soin
        A la patine de l’âge
        La beauté comme gage
        Les siècles pour témoins

        Le lotus est en fleur
        Il frémit sur les eaux
        Prêt à s’offrir en cadeau
        Passeport du bonheur

        Adieu hoi an
        Vaisseau fantôme
        Où s’arriment les hommes
        Pour y forger ton âme



        #153810

        O

        #153811
        Christine SétrinChristine Sétrin
        Participant

          O

          #153817
          BruissementBruissement
          Participant

            O

            #153835
            CocotteCocotte
            Participant

              O, avec enthousiasme

              #153862

              Vote clos.

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