Accueil › Forums › Textes contemporains › (O) RETBI, Shmuel – Le Postulat de Jibotéro
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- 29 septembre 2013 à 23h17 #14388429 septembre 2013 à 23h17 #156218
Bonjour,
Je vous propose un nouveau texte de Shmuel Retbi : une nouvelle intitulée « Le Postulat de Jibotéro » qui suit pendant quelques jours les divagations et élucubrations d'Hayim Jibotéro, soldat israélien en permission pendant la guerre du Liban et qui reprend ses fonctions de technicien du gaz pendant ces quelques jours de pause avant de retourner au casse-pipe.
Le Postulat de Jibotéro est sous-titré «nouvelle philosophique». En fait, ce récit n’a ni queue ni tête, à part celles de quelques chats de passage. Il tend à pasticher les dissertations philosophiques stériles, à l’aide d'anachronismes, de grandes envolées lyrico-philosophiques et de situations absurdes. Vous qui entrez, laissez tout esprit de logique et laissez-vous porter sans vous choquer de l’incohérence et du paradoxe.Voici le début du texte. Retrouvez la suite en cliquant sur le lien ci-dessus.Prologue
Profil:
Nom de famille : Jibotéro (prononcer Djibotéro)
Prénom : Hayim (essayez de prononcer HHHHHHayim, sinon eh bien tant pis)
Age : 42 ans, bien que cela change constamment.
Taille : 172 cm de bas en haut, 174 cm de haut en bas.
Corpulence : dépend de l'angle.
Situation matrimoniale : marié, avec Ayélet, dite « le Monstre », plus 3 enfants. Voir noms et détails plus loin. A quoi bon gâcher dès la première page ?
Adresse : 66, rue du Président, Hadera. Petite ville existant réellement mais dont il n'est pas besoin de connaître l'emplacement. D'ailleurs, on ne la trouverait pas sur la carte, pas plus que le pays dans lequel elle ne se trouve pas.
Téléphone : 972–6-7171039
Portable : n'existe pas encore au moment de la rédaction de ces lignes.
Profession : technicien du gaz
Employeur : « Plein Gaz », une société qui vend le contenu de ballons de gaz dans un pays où le gaz de ville n'existe pas. C'est un malheur pour les consommateurs, mais cela fait le bonheur des gens qui écrivent des histoires idiotes !
Année de déroulement : 1982
Contexte : Première guerre du Liban. Retour à l'Enfer de la vie civile pour une petite semaine de répit avant de repartir au casse-pipes.
Paradigme Numéro 1: Retour à Hadera
Il avait encore les clés de la 304 en main. Avec un peu d'imagination, on pouvait deviner la couleur verte qui caractérisait autrefois ce véhicule antique. L'homme venait de verrouiller la serrure et faisait déjà un premier pas en direction du petit immeuble. Le cri retentit alors, impératif, absolu et éternel.
– Hayim ! Si t'es rentré, viens donc j’ter les ordures !
L'ordre tombait de la fenêtre du salon des Jibotéro. Cela sentait ses dix-huit ans d'amertume et de déception. Dix-huit années ! Il les vit passer dans sa tête comme un obus de mortier qui ne trouve pas sa place définitive dans le paysage. Il portait en lui un tourbillon de pensées furieuses, tranché net par des lignes droites à déprimer un phoque. Tout s'enchevêtrait, pêle-mêle : une colère à peine contenue et un calme apparent. Tout l'Univers pénétrait par une oreille et sortait par l'autre. Il tenta en vain de se souvenir combien de fois on avait « j'té » les ordures pendant toutes ces années. C'était difficile, car ce n'était pas toujours lui qui jetait. Et puis, il n'avait pas une très bonne mémoire des faits. Il hésita un moment et leva les yeux vers la fenêtre. Celle-ci s'était refermée. Il sentit dans sa main le froid de la clef de la voiture. Des ballons de gaz de la maison « Plein Gaz » défilèrent à toute allure dans son esprit tourmenté. Comme toujours, il se fit une raison et marcha délibérément vers cet avenir prévu d'avance. Fatalement, il se retrouverait toujours face-à-face avec la poubelle de l'immeuble. Il monta, entra et lâcha un « Bonjour » taciturne. Sa voix rappelait celle d'un présentateur d'informations qui annonce qu’une navette spatiale est entrée en collision avec un autocar et qu'il n'y a pas de rescapés. Il prit le sachet d'ordures des mains du Monstre et redescendit l'escalier. Il savait que la seule à l'attendre vraiment, c'était la grenouille, comme on appelle ces grosses poubelles de métal rébarbatif.
– Le vert, se dit-il, c'est bon pour les grenouilles.
Le Rédacteur : Le vert, c'est bon aussi pour les dollars et les olives.
Motty : Ca y est, tu commences ?
Le Rédacteur : Eh ? Motty! Qu'est-ce que tu fais dans mon histoire ?
Motty : Gros malin, c'est toi qui m'y as mis !
Le Rédacteur : Ta présence volumineuse risque de troubler le lecteur, sors de cette nouvelle!
Motty : C’est toi qui as commencé!
Le Rédacteur : Bon, mais tiens-toi tranquille, veux-tu?
Motty : C’est parti mon crapaud!
Hayim souleva le couvercle de la grenouille. Un chat mi-roux, mi-blanc, mi-noir piqua une tête. Jibotéro contempla ce prodige mais n'arriva pas à concentrer sa pensée. Une question se présentait à son esprit, ou plutôt à sa gorge et, de là, au bout de sa langue. La question n'avait pas de réponse précise. Celle-ci appartenait à un monde qui se situait en dehors de lui. En bref, l'alternative s'exprimait ainsi : est-ce que le chat sautait du dedans vers l'extérieur, la tête en avant et la queue suivant exactement le même mouvement ? Ou bien, était- il passé de l'extérieur vers l'intérieur, marchant à rebrousse-poil et à brûle-pourpoint ?
à suivre…
(ici : http://dl.free.fr/orFRWdR0s)
30 septembre 2013 à 1h17 #156219Beaucoup d'humour! J'aime!O
30 septembre 2013 à 7h52 #156220O
Excellent!
4 octobre 2013 à 13h08 #156225O
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