Accueil › Forums › Textes contemporains › (O) KELLER, Richard – Poèmes (Sélection 1)
- Ce sujet contient 6 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par CCarole Bassani-Adibzadeh, le il y a 13 années et 3 mois.
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- 21 juillet 2011 à 19h47 #14338421 juillet 2011 à 19h47 #153927
Bonsoir
Je souhaiterais lire cinq poèmes de Richard Keller, avec l'aimable autorisation de l'auteur. Merci pour vos votes.
Bien cordialement Cocotte
L'amitié
Sur l’autre versant
Sur l’autre versant de mes rides
S’est posé un tout petit bonheur
Tendrement il m’effeuille le cœur
Sur l’autre versant il est impavide
Sur l’autre versant de la vie
Me fixe un tout petit oiseau
Un souffle dans les roseaux
Sur l’autre versant je revis
Sur l’autre versant est ma joie
Il gazouille en onomatopées
Il chante une douce mélopée
Sur l’autre versant je le vois
Sur l’autre versant coule mon sang
il est torrent Il est source
Il est fleuve rivière douce
Sur l’autre versant je descends
Sur l’autre versant est l’amour
Comme un pont sur le vide
Il s’affranchit de mes rides
Sur l’autre versant se lève le jour
Sur l’autre versant main dans la main
Un tout petit oiseau de bonheur
A essuyé d’une plume mes pleurs
Sur l’autre versant on marche vers demain
Les chevaux modernes
Ils suivent des arbres la voûte
L’allure fière et conquérante
Avec désirs qui les hantent
Se croyant seigneurs sur les routes
Ils ont la culture du paraître
Un monde d’us et coutumes
Domaine des enfants du bîtume
Au volant ni dieu ni maître
Cheveux au vent grisés ils roulent
Subjugués pour l’amour d’une belle
Bravant les interdits esprits rebelles
Destinées à grande vitesse se déroulent
L’insouciance est leur jeunesse
Le volant les contours de leur vie
Leurs limites sont leurs envies
La griserie est leur maîtresse
Chaque génération a ses icônes
Eux ils ont le culte de la bagnole
Un tas de ferraille qu’ils fignolent
Par tous moyens même la braconne
Joueurs et fanfarons ils défient
Le copain l’ami l’adversaire
Ils sont les nouveaux corsaires
Fonçant regards vides et yeux bouffis
Les preux chevaliers de l’asphalte
Dominent le monde dans l’habitacle
Faisant fi des règles et des obstacles
Seule la fin du voyage est leur halte
Fiancés du danger ils friment
Satan guette à la croisée du chemin
La faucheuse les poussant vers demain
Au radeau de la mort ils s’arriment
Les rescapés pleurent sur le passé
Sur leurs amis prisonniers du filet
Quelques secondes ou l’on voit défiler
Sa courte vie au risque de trépasser
Quand se dissipe l’écran de fumée
Soudainement le lourd rideau tombe
Hagards ils vont fleurir les tombes
Les relents du festin ont un âcre fumet
La rumeur..
Derrière la fenêtre le rideau frissonne
Il frissonne d’une vieille habitude
Habitude qu’ailleurs de similitude
En similitude elles façonnent
Elles façonnent aiguë la rumeur
Rumeur sournoise qu’elles colportent
Elles colportent à chaque fenêtre
Les fenêtres font peur oui peur
La peur maléfique amplifie le ragot
Le ragot se nourrit de médisance
La médisance vainc la résistance
La résistance s’efface aux bigots
Le bigot toujours de bonne foi
Bonne foi essence du terroir
Terroir ultime justification du soir
Soir où l’on compte les fois
Nombre de fois où l’on est sûr
Sûr d’avoir vu celui qui a vu
Vu et entendu sans aucune bévue
La bévue aux autres çà rassure
Çà rassure la rumeur pas nous
Pas nous car on a nos sources
Sources garanties of course
Of course comme langue se dénoue
Se dénoue y apportant crédit
Crédit malsain à tous ces dires
Dires s’émancipant à redire
Redire en cœur ce qui s’est dit
S’est dit une pincée de vérité
Vérité noyée dans l’opprobre
Opprobre aux jours d’octobre
Octobre et les mois d’aspérité
Aspérité pour que prenne rumeur
La rumeur imbécile qui détruit
Détruit bonheur et malheur construit
Construit un parcours qui écoeure
Derrière la fenêtre le rideau frissonne
Il frisonne d’une vieille habitude
Habitude s’habillant de certitudes
Certitudes qu’aigries elles pilonnent
LE CHOIX DES ARMES
Avoir le choix des armes
Au fil des émotions
Céder à la provocation
En usant de ses charmes
Essuyer quelques larmes
Face au destin cruel
Accepter le duel
Sans sonner l’alarme
Oser l’arme blanche
Dans le matin très tôt
Brille la lame du couteau
L’essuyer sur sa manche
Présenter ses témoins
A l’épée ou au sabre
Acteur au teint glabre
Courageux néanmoins
Avoir le choix des armes
Sur le fil du rasoir
Dans la tiédeur du soir
A Venise ou à Parme
Terrasser l’adversaire
Pour laver les offenses
Changer sa défense
Face à l’étau qui serre
Même frapper du poing
Ce désir qui me lance
A me faire violence
Et fléchir dans mon coin
Comme le bûcheron la hache
Ou plus lourd la cognée
Pour encore plus cogner
Par fureur sans panache
Avoir le choix des armes
Se battre par la pensée
Apaisé redevenir sensé
Avec un profil qui désarme
Résister aux pressions
Par le choix du savoir
La lumière vouloir
Pour casser l’oppression
Asséner quelques phrases
Au verbe ravageur
A l’adjectif rageur
Qui feront rendre grâce
Pour me guérir de ces maux
J’apporte mon remède
Aussi puissant qu’il m’aide
A vaincre par mes mots
23 juillet 2011 à 13h45 #153931O
23 juillet 2011 à 13h51 #153932O
24 juillet 2011 à 8h42 #153938O
24 juillet 2011 à 14h40 #153944O
5 août 2011 à 1h35 #153991Vote clos.
Résultat : livres audio acceptés.
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