(O) KELLER, Richard – Poèmes (Sélection 1)

Accueil Forums Textes contemporains (O) KELLER, Richard – Poèmes (Sélection 1)

7 sujets de 1 à 7 (sur un total de 7)
  • Auteur
    Messages
  • #143384
    CocotteCocotte
    Participant
      #153927
      CocotteCocotte
      Participant

        Bonsoir

        Je souhaiterais lire cinq poèmes de Richard Keller, avec l'aimable autorisation de l'auteur. Merci pour vos votes.

        Bien cordialement    Cocotte

        L'amitié

        http://dl.free.fr/oZcyz69or




         Sur l’autre versant 

        Sur l’autre versant de mes rides

        S’est posé un tout petit bonheur

        Tendrement il m’effeuille le cœur

        Sur l’autre versant  il est impavide 

        Sur l’autre versant de la vie

        Me fixe un tout petit oiseau

        Un souffle dans les roseaux

        Sur l’autre versant  je revis 

        Sur l’autre versant  est ma joie

        Il gazouille en onomatopées 

        Il chante une douce mélopée

        Sur l’autre versant je le vois

        Sur l’autre versant coule mon sang

        il est torrent Il est source

        Il est fleuve  rivière douce

        Sur l’autre versant  je descends

        Sur l’autre versant est l’amour

        Comme un pont  sur le vide

        Il s’affranchit de mes rides

        Sur l’autre versant  se lève le jour

        Sur l’autre versant  main dans la main

        Un tout petit oiseau de bonheur

        A essuyé d’une plume mes pleurs

        Sur l’autre versant on marche vers demain


        Les chevaux modernes

         

        Ils suivent des arbres la voûte

        L’allure fière et conquérante

        Avec désirs qui les hantent

        Se croyant seigneurs sur les routes 

        Ils ont la culture du paraître

        Un monde d’us et coutumes

        Domaine des enfants du bîtume

        Au volant ni dieu ni maître

        Cheveux au vent grisés ils roulent

        Subjugués pour l’amour d’une belle

        Bravant les interdits esprits rebelles

        Destinées à grande vitesse se déroulent

        L’insouciance est leur jeunesse

        Le volant les contours de leur vie

        Leurs limites sont leurs envies

        La griserie est leur maîtresse

         Chaque génération a ses icônes

        Eux ils ont le culte de la bagnole

        Un tas de ferraille qu’ils fignolent

        Par tous moyens même la braconne

        Joueurs et fanfarons ils défient

        Le copain l’ami l’adversaire

        Ils sont les nouveaux corsaires

        Fonçant regards vides et yeux bouffis

        Les preux chevaliers de l’asphalte

        Dominent le monde dans l’habitacle

        Faisant fi des règles et des obstacles

        Seule la fin du voyage est leur halte

        Fiancés du danger ils friment

        Satan guette à la croisée du chemin

        La faucheuse les poussant vers demain

        Au radeau de la mort ils s’arriment

        Les rescapés pleurent sur le passé

        Sur leurs amis prisonniers du filet

        Quelques secondes ou l’on voit défiler

        Sa courte vie au risque de trépasser

        Quand se dissipe l’écran de fumée

        Soudainement le lourd rideau tombe

        Hagards ils vont fleurir les tombes

        Les relents du festin ont un âcre fumet


        La rumeur..

        Derrière la fenêtre le rideau frissonne

        Il frissonne d’une vieille habitude

        Habitude qu’ailleurs de similitude

        En similitude elles façonnent

        Elles façonnent aiguë la rumeur

        Rumeur sournoise qu’elles colportent

        Elles colportent à chaque fenêtre

        Les fenêtres font peur oui peur 

        La peur maléfique amplifie le ragot

        Le ragot se nourrit de médisance

        La médisance vainc la résistance

        La résistance s’efface aux bigots 

        Le bigot toujours de bonne foi

        Bonne foi essence du terroir

        Terroir ultime justification du soir

        Soir où l’on compte les fois

        Nombre de fois où l’on est sûr

        Sûr d’avoir vu celui qui a vu

        Vu et entendu sans aucune bévue

        La bévue aux autres çà rassure 

        Çà rassure la rumeur pas nous

        Pas nous car on a nos sources

        Sources garanties of course

        Of course comme langue se dénoue

        Se dénoue y apportant crédit

        Crédit malsain à tous ces dires

        Dires s’émancipant à redire

        Redire en cœur ce qui s’est dit 

        S’est dit une pincée de vérité

        Vérité noyée dans l’opprobre

        Opprobre aux jours d’octobre

        Octobre et les mois d’aspérité 

        Aspérité pour que prenne rumeur

        La rumeur imbécile qui détruit

        Détruit bonheur et malheur construit

        Construit un parcours qui écoeure 

        Derrière la fenêtre le rideau frissonne

        Il frisonne d’une vieille habitude

        Habitude s’habillant de certitudes

        Certitudes qu’aigries elles pilonnent


        LE CHOIX DES ARMES                                                                                          

        Avoir le choix des armes

        Au fil des émotions

        Céder à la provocation

        En usant de ses charmes

        Essuyer quelques larmes

        Face au destin cruel

        Accepter le duel

        Sans sonner l’alarme

        Oser l’arme blanche

        Dans le matin très tôt

        Brille la lame du couteau

        L’essuyer sur sa manche

        Présenter ses témoins

        A l’épée ou au sabre

        Acteur au teint glabre

        Courageux néanmoins 

        Avoir le choix des armes

        Sur le fil du rasoir

        Dans la tiédeur du soir

        A Venise ou à Parme

        Terrasser l’adversaire

        Pour laver les offenses

        Changer sa défense

        Face à l’étau qui serre

        Même frapper du poing

        Ce désir qui me lance

        A me faire violence

        Et fléchir dans mon coin

        Comme le bûcheron la hache

        Ou plus lourd la cognée

        Pour encore plus cogner

        Par fureur sans panache 

        Avoir le choix des armes

        Se battre par   la pensée

        Apaisé redevenir sensé

        Avec un profil qui désarme

        Résister aux pressions

        Par le choix du savoir

        La lumière vouloir                                 

        Pour casser l’oppression

        Asséner quelques phrases

        Au verbe ravageur

        A l’adjectif rageur

        Qui feront rendre grâce

        Pour me guérir de ces maux

        J’apporte mon remède

        Aussi puissant qu’il m’aide

        A vaincre par mes mots                                                               

         

         

         

         

         

         

         

         

         

        #153931

        O

        #153932
        Christine SétrinChristine Sétrin
        Participant

          O

          #153938
          CocotteCocotte
          Participant

            O

            #153944
            SSophie la girafe
            Participant

               O

              #153991

              Vote clos.

              Résultat : livres audio acceptés.

            7 sujets de 1 à 7 (sur un total de 7)
            • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
            Veuillez vous identifier en cliquant ici pour participer à la discution.
            ×