- Ce sujet contient 9 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Christine Sétrin, le il y a 11 années et 1 mois.
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- 15 octobre 2013 à 12h06 #14389315 octobre 2013 à 12h06 #156244
Re-bonjour ,
Un article fort intéressant sur la revente par certains « éditeurs » peu scrupuleux des textes du domaine public disponibles gratuitement sur les bibliothèques numériques comme Wikisource, Ebooksgratuits, la Bibliothèque Électronique de Lisieux…
Très belle après-midi !!!
Ch.
24 novembre 2013 à 12h03 #156385Bonjour chère Christine,
Le problème n’est-il pas le même avec DiscMuseum, puisqu’il faut quand même payer 50 euros par an pour télécharger des œuvres du domaine public ?
Eric Lipmann, le fondateur, qui semble vivre dans un très grand luxe, a plus l’air d’un businessman que d’un philanthrope !
http://www.dailymotion.com/video/xyo827_il-fonde-sa-start-up-a-75-ans_news#from=embediframe
Très bonne journée,
Ahikar
24 novembre 2013 à 20h44 #156386Bonsoir cher Ahikar ,
Je crois que le problème n'est pas tout à fait le même.
L'article cité ci-dessus critique ces maisons d'édition émergentes qui n'ont aucun scrupule à récupérer des textes sur Wikisource, Gutenberg, In Libro Veritas ou la BM Lisieux (entre autres), c'est à dire des textes tout prêts en format texte qu'il n'y a plus qu'à copier-coller dans un éditeur pour ensuite générer un joli pdf ou epub et le commercialiser sur Internet… Or si les textes des ces sites sont ainsi tout prêts, c'est grâce au travail de bénévoles qui ont fait un gros travail de numérisation, reconnaissance de caractère, mise en page… juste pour l'amour de l'art… Alors, le fait que ces nouvelles maisons d'édition commercialisent ces textes si facilement est un peu obscène…
Ensuite, il faut bien comprendre que, malheureusement pour nous , le fait qu'une oeuvre appartienne au Domaine Public ne signifie pas qu'elle doive toujours être gratuite. Cela signifie simplement que le contenu intellectuel de l'oeuvre est à tous. Mais le support sur lequel cette oeuvre est « enregistrée » n'est pas forcément libre d'accès à tous (livre physique, toile, disque…) Tout dépend de leur propriétaire…
Beaucoup de bibliothèques publiques numérisent leurs fonds et les mettent en ligne en accès libre (encore que dans le cas de la musique, le téléchargement soit rarement possible – cf. à ce sujet l'intéressante réponse de l'Équipe Gallica à ma question sur le billet consacré aux fonds sonores de Gallica), mais les collectionneurs privés n'ont aucune obligation là-dessus.
Nous trouvons normal le fait qu'un musée privé (et même public) fasse payer une entrée pour pouvoir voir des oeuvres d'art qui pourtant appartiennent au DP. Et nous trouvons même normal qu'on nous y interdise de prendre des photos des oeuvres exposées, alors que, en réalité, si l'oeuvre fait partir du DP, puisque son auteur est mort depuis plus de 70 ans, nous devrions avoir le droit de reproduire ces oeuvres… (NB : heureusement, de plus en plus de grands musées publics, le Musée du Louvre par exemple, autorisent les photos de leurs collections permanentes – à l'exception des salles d'oeuvres plus récentes).
Discmuseum est une sorte de musée musical privé (d'où son nom ) : M. Lipmann est un collectionneur privé de musique depuis de nombreuses années et il a fait le choix de permettre la visite de sa collection par internet, moyennant une certaine somme. Après tout, il n'est pas obligé d'être philanthrope et n'a aucune raison de numériser ses disques et de les mettre en ligne en accès libre et gratuit, par amour pour l'humanité et le Domaine Public . Tout au long de sa vie, il a acheté ces disques et il souhaite maintenant mettre sa collection en valeur en la numérisant, la mettant en ligne et en faisant payer l'accès : il est dans son droit le plus pur et il n'y a rien à dire là-dessus. L'initiative de faire connaître ces enregistrements d'interprètes magnifiques est même plutôt louable ; il aurait pu tout aussi bien garder ses disques jalousement chez lui, pour les écouter tout seul dans son fauteuil… Enfin, sa démarche serait condamnable s'il allait récupérer des extraits musicaux sur Jamendo ou Wikimedia Commons, et les proposait dans son catalogue…
Enfin le tarif de l'abonnement Discmuseum : 50€ est une somme plutôt importante, mais comparez avec les grands musées. La carte d'adhésion annuelle du Musée d'Orsay coûte 46 €, la carte familiale annuelle du Louvre, 80€. Pour 50 €, vous pouvez aller sur Discmuseum 24h/24, 7j/7, et télécharger tout ce qui vous plaît. Alors qu'au Louvre, vous n'emporterez qu'une photo faite de loin et sans flash de La Joconde…
(NB : je n'ai pas d'actions chez Discmuseum… J'ai également été déçue lorsqu'ils sont passés de Musigratis à Discmuseum, mais finalement, je comprends leur démarche…)
Bonne soirée et bonne semaine !!!
Ch.
25 novembre 2013 à 10h42 #156387Vous avez cerné le véritable problème chère Christine et vous avez entièrement raison!
Ce qui est détestable c'est bien cette façon de s'approprier le travail d'autrui pour en tirer quelque bénéfice qu'il soit en espèces sonnantes et trébuchantes ou qu'il soit dans une certaine gloire (par exemple un travail artistique pillé et mis à son nom propre).
Pour Discmuseum je pense également comme vous et j'ai, moi aussi, été un peu déçue mais la chose est honnête.
25 novembre 2013 à 11h14 #156388Bonjour Christine, bonjour Bruissement,
Je respecte votre point de vue, mais ne parvient pas à y adhérer. Parce que dans ce cas-là, on pourrait trouver normal que Google fasse de même, qu’il faille souscrire un abonnement à 50 euros par an pour consulter les ouvrages numérisés.
A méditer…
Très bonne journée,
Ahikar
25 novembre 2013 à 12h02 #156389Cher Ahikar,
Méditons donc…
Il me semble qu'on pourrait trouver normal que Google fasse de même et cependant on ne le souhaite pas.
Pourquoi ne le fait-il pas? La pub ou d'autres atouts lui permettent de s'en abstenir (je ne le crois pas philanthrope)
Et ce n'est pas parce que quelqu'un ne fait rien de mal qu'un autre ne peut pas faire mieux (dans l'hypothèse très improbable d'un Google philanthrope)
Voilà pourquoi mon très cher Ahikar, je persiste à trouver plus détestable le pillage que la poursuite même effrénée de bénéfices, si ces bénéfices, quoique bien inutiles, ne sont pas indus (dans le cas cité de Discmuseum).
Qu'en pensez-vous?
25 novembre 2013 à 14h20 #156390(Re)bonjour,
En fait, je trouve le sujet extrêmement important. Tout d’abord je tiens à préciser que je ne pense nullement qu’Eric Lipmann soit malhonnête, mais plutôt qu’il profite d’un vide juridique. Je pense aussi qu’il y a une bataille importante à gagner pour que les œuvres qui tombent dans le domaine public restent libres d’accès. C’est l’accès à la culture pour tous qui est en jeu.
Bien amicalement,
Ahikar
25 novembre 2013 à 17h19 #156391Vous avez bien raison, cher Ahikar, sur le fait que les oeuvres qui tombent dans le domaine public devraient pouvoir rester libres d'accès.
Bien amicalement
25 novembre 2013 à 19h41 #156394Bonsoir ,
Le cas de Google est un peu différent : en effet, les livres numérisés par Google sont en grande partie issus des catalogues de bibliohèques publiques ou universitaires du monde entier. Il serait gênant en effet, que cette entreprise fasse payer un péage pour accéder à des fonds appartenant à des institutions publiques. Ou qu'une entreprise privée (Google ou autre) bénéficie d'un délai d'exploitation exclusive sur les fonds numérisés des bibliothèques publiques (ce fut envisagé pour Gallica il y a moins d'un an, . Je ne sais pas trop où en est cette histoire…) et qu'il faille attendre cinq ou dix ans pour que ces oeuvres soient mises en ligne de façon ouverte et gratuite…
Mais là nous entrons dans un autre débat dans lequel entrent en compte pouvoirs publics, décisions politiques et intérêts commerciaux…
Défendre le DP et exiger des pouvoirs publics qu'ils le défendent et le protègent me semble tout à fait normal et légitime. Ainsi que l'accès libre à ces oeuvres, lorsqu'elles sont disponibles dans des institutions publiques (musées, bibliothèques…)…
(À propos, un bel article au sujet des futures nouvelles aventures de Tintin, destinées à être publiées juste avant que le sympathique reporter n'entre dans le DP, afin de pouvoir prolonger la protection sur les oeuvres d'Hergé… )
Mais il est tout aussi légitime que des entreprises privées souhaitent exploiter ce magnifique filon. Au même titre que nous souhaitons pouvoir accéder librement en ligne aux éditions anciennes de nos grands classiques sur Gallica ou Europeana, il est tout à fait normal que ces mêmes grands classiques soient réédités… Le fait qu'une oeuvre appartienne au DP est un bienfait pour l'activité éditoriale car cela permet à cette oeuvre de s'affranchir du monopole exercé par les ayants-droits. D'autres entreprises peuvent donc traduire, publier, utiliser ces oeuvres pour de nouvelles publications, au même titre que nous, bénévoles humanitaires , pouvons les réutiliser pour enregistrer des audiolivres… Je ne sais pas trop ce qui s'est passé en France, mais ici en Espagne, par exemple, l'entrée des oeuvres de Stefan Zweig dans le DP, au 1er janvier dernier, fut l'occasion de nouvelles traductions et éditions très soignées. C'est ainsi que l'oeuvre de Zweig continuera à vivre et à attirer de nouveaux lecteurs…
De même pour les impressions de posters, les éditions de « beaux livres » représentant des oeuvres d'art appartenant au DP : faudrait-il les interdire ?
Il en est de même enfin pour la musique : si vous ou moi, cher Ahikar, possédions quelques uns des vieux disques de la collections de Discmuseum, il est possible que nous nous serions empressés de les numériser et de les uploader sur Musopen ou Wikimedia Commons, afin d'en faire profiter le plus grand nombre. Et nous serions dans notre droit. Mais si Discmuseum ou Deutsche Grammophon, ou n'importe quelle maison discographique, souhaitent exploiter ces enregistrements anciens, pourquoi pas ?
Bonne soirée !!!
Ch.
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