Accueil › Forums › Textes contemporains › (N) ROMALEY, Maria J. – Crumble aux pommes (nouvelle homme/homme
- Ce sujet contient 6 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Plume, le il y a 11 années et 6 mois.
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- 1 juin 2013 à 16h41 #1438141 juin 2013 à 16h41 #155949
Bonjour,
Je suis romancière de l'imaginaire éditée chez Rebelle éditions et j'ai aussi écrit quelques poèmes et nouvelles en auto-édition. Mettre l'ensemble du (petit) recueil sur un seul message me paraissait difficile pour ceux qui vont le lire, je me suis donc dit que j'allais commencer par une petite nouvelle.
Attention, c'est pour un public adulte et qui supportera une romance gay ^^ Si vous le souhaitez et que j'en ai la permission (je découvre ce forum), je posterai mes autres textes. Bonne lecture !
(j'ai eu un problème de mise en page la police est rikiki et j'ai pas trouvé comment l'arranger, dsl)
Crumble aux pommes.
Extrait non conservé de l'interview d'Eve, Mère de Samuel, pour le magasine « Adoption ».
— Notre histoire a un petit côté conte de fée, oui. Deux meilleures amies, qui sont voisines, qui se marient la même année, qui adoptent deux gamins et les élèvent ensemble… En plus, nos gosses sont formidables. (rires)
— Vous vous souvenez de la première fois où vous les avez vu ?
— Bien sûr ! Comme si c'était hier. Erica [la mère de Thomas] et moi étions dans la cour de l'orphelinat, en train d'observer tous ces enfants qui jouaient. Puis j'ai aperçu ces deux petits, main dans la main. Ce qui m'a le plus marqué, c'est le contraste entre eux. Samuel avait six ans. Il était tout petit, tout chétif. Un mignon blondinet avec des lunettes fêlées qui cachaient d'immenses yeux bleus et inquiets. Tom semblait si immense à ces côtés ! Ces cheveux noirs en bataille, sa peau café au lait et son regard ! Il toisait les autres enfants avec tant de colère que ces iris semblaient presque noir.
— Pourquoi était-il en colère ? Vous l'avez su ?
— Oui, nous nous sommes approchées d'eux pour leur demander ce qu'il se passait. Thomas s'est détendu tout de suite, et mon futur fils s'est mis à lui tapoter le bras, comme pour le réconforter. Ce petit gosse qui réconfortait le grand… C'est Sam qui nous a expliqué ce qu'il s'était passé, très calme, souriant : d'autres enfants avaient voulu le taper et Tom l'avait défendu comme toujours. C'est le « comme toujours » qui nous a décidé. Erica, m'a dit la même chose. Ça nous a fait comprendre que ces deux-là partageaient quelque chose. Une amitié, si forte, qu'elle nous faisait penser à la nôtre. Alors on les a adoptés.
— Et c'était leur meilleure chance de ne pas être séparés.
— Oui, étant donné que nous sommes voisines et que nous partons en vacances tous ensemble… Ils n'ont jamais été séparés, même grands. Sam est partit à l'université. Il avait le choix d'aller où il voulait avec sa bourse. Il a pourtant décidé de rester dans le coin, de prendre un appartement en colocation avec Tom pour que celui-ci puisse faire son apprentissage. Sam a obtenu ses diplômes haut la main. Il est devenu concepteur de sites et de blogs sur internet. Il travaille à domicile, donc où il veut. Tom est devenu garagiste spécialisé dans les motos. Pour créer sa boite, il a préféré pertir à la capitale. Du coup, ils sont tous les deux installés là-bas, depuis deux ans. Même appartement, même potes et même famille. Ils partagent même leurs hobbys. Sam compose des chansons, Tom danse dessus. Il fait du Hip Hop et donne des cours dans des maisons pour tous sur la musique de mon fils. Au début, j'ai cru qu'en grandissant, ils prendraient des routes différentes. Par exemple, j'ai toujours pensé qu'une fille allait les séparer, mais au final, c'est elles qui passaient. Et elles passaient vite ! Du coup, je ne voyais pas du tout ce qui pouvait se mettre entre eux. Jusqu'à ce que les choses se corsent…
Thomas, six mois plus tôt.
J'allais tuer Samuel. Je raccrochais le téléphone, le broyant presque. Je sentais mon self-contrôle s'affaiblir pour n'être plus rien qu'un infime vernis, qu'un coup d’œil au carnet, ouvert à la page des maudites paroles, finit de détruire. Trop, c'était trop ! D'un geste rageur, je soulevais l'appareil, arrachant les fils et balançais le tout contre le mur d'en face. Une explosion satisfaisante laissa une marque dans le plâtre et des tas de débris qui se répandirent au sol. La lampe s'éparpilla avec autant de fracas, puis suivirent la console de l'entrée, le plat des clés et le portemanteau qui s'encastra contre un miroir…
Je poussais des cris de rage, obsédé par les derniers mots. Sam comptait partir ? Loin de moi ? Il n'y avait pas d'autres solutions ? Comment pouvait-il dire cela ? Ce connard comptait se barrer et me planter comme ça, sans que j'ai mon mot à dire ? Comment avait-il put tomber amoureux ? Comment avait-il osé tomber amoureux de moi ? Nous étions des amis, depuis toujours. Hétéro et heureux de l'être !
Pourtant, ce n'était pas cela qui me brûlait les tripes, qui me donnait envie de pleurer et de tout briser. Il me fallut une bonne dose de destruction pour calmer mes nerfs et pour commencer à comprendre les sentiments qui tourbillonnaient en moi. Non. Ce qui me foutait vraiment la rage, c'était qu'il ne m'ait rien dit avant. Il comptait partir sans explications ! Si je ne m'étais pas engueulé avec Laetitia, si je n'étais pas rentré plus tôt au lieu de m'absenter tout le week-end… Je serais rentré dans un appartement vide, et je ne l'aurais plus jamais revu.
Mon poing partit tout seul, frappant droit dans le mur. La douleur me fit du bien. Elle me fit reprendre mes esprits. Si Sam était entré dans l'appart à ce moment-là, je crois que je l'aurais tabassé. Il fallait que je me calme car je comptais bien lui faire cracher la vérité… Amoureux de moi ? Se barrer ? Putain mais quelle connerie !
Je trainais un fauteuil jusqu'au centre de la pièce et m'assis, face à la porte. Il ne m'échapperait pas.
Carnet de Samuel. Paroles de la chanson offerte à Thomas.
Tu sais que je ne suis pas du genre à briser mes serments.
Mais cette fois , j'ai besoin de temps.
Quoi qu'il arrive, tu restes mon meilleur ami
J'ai juste besoin de comprendre mes ressentis.
Est-ce que j'ai raison ? Est-ce que j'ai tort ?
Comment puis-je te dire qu'il me faut un temps mort ?
Tu vois bien que nos destins prennent différents chemins.
Car je sens que je suis en train de tomber amoureux de toi.
Et il n'y a rien que je puisse faire contre ça.
Je ne peux plus me mentir, je ne peux plus me cacher
Je dois être honnête avec moi-même.
Car je sens que je suis en train de tomber amoureux de toi
Donc je dois m'en aller.
Tu m'as donné tellement plus que je ne pourrai jamais te rendre,
Tu mérites vraiment bien mieux que tout ça.
Il n'y a plus rien à dire, plus rien rien à faire,
Plus rien à donner. Je dois vivre sans toi.
Tu vois bien que nos destins prennent différents chemins.
Car je sens que je suis en train de tomber amoureux de toi.
Et il n'y a rien que je puisse faire contre ça.
Je ne peux plus me mentir, je ne peux plus me cacher
Je dois être honnête avec moi-même.
Car je sens que je suis en train de tomber amoureux de toi
Donc je dois m'en aller.
Donc je dois m'en aller.
Samuel, snack « Tara et Daegan », même moment.
Tout avait commencé à cause d'un crumble aux pommes. J'adore le crumble aux pommes. Particulièrement celui de Tom. Je suis un gros mangeur. J'aime la bouffe plus que mes ordis. Du coup, Tom a toujours cuisiné pour me faire plaisir. Et il est doué. Le salaud est doué pour tout. Il fait tomber les filles avec un sourire, il danse comme un Dieu et il répare les bécanes si facilement qu'on dirait de la magie. Ce jour-là, on fêtait son centième client. Il avait fait un repas de folie avec, comme final, un crumble aux pommes, mon dessert favori.
— Bordel Sam, on dirait un gosse qui attend d'ouvrir son cadeau de noël !
— Ouais ! M'étais-je exclamé avec enthousiasme, c'est carrément ça !
Il avait rit en posant devant moi le ramequin encore tiède.
— Je vais chercher le mien, mais t'as le droit de commencer sans moi.
Je sautais sur ma cuillère, prélevais une bonne portion et l'enfournais dans ma bouche. Les saveurs explosèrent sur mes papilles avec un ensemble harmonieux, provoquant un gémissement d'extase qu'il entendit même de la cuisine.
— On dirait que tu jouis, me charria-t-il.
— Viens jouir avec moi ! Lui répondis-je sans réfléchir.
C'est là que mon cerveau m'a balancé un électrochoc qui a changé ma foutue vie. Il m'a jeté en pleine face l'image de Tom et moi, nus, nos deux corps serrés l'un contre l'autre, perdus dans l'extase. J'étais choqué. Vraiment. Retourné. J'aurais dû être dégoûté, mais non. Et je ne comprenais pas pourquoi. Je n'avais jamais pensé à lui de la sorte. Je n'avais même jamais envisagé d'être au pieu avec un mec. Alors Tom ? Mais qu'est-ce qui tournait pas rond chez moi ?
Puis, avec la chance qui me caractérise, quand j'ai voulu déglutir, la bouffe s'est engagée dans la mauvaise voie et j'ai commencé à m'étouffer.
— Tu te marres de ta propre blague ? Ou tu es en train de clamser ?
Je me souviens encore de l'expression de son visage lorsqu'il est revenu dans le salon, passant du sourire à la perplexité, puis à l'inquiétude. L'air n'entrait plus dans mes poumons, je n'arrivais pas à tousser ou à déglutir. Plus rien n'allait, ni mon cerveau, ni mon système respiratoire. Puis j'ai commencé à paniquer lorsque j'ai vu des mouches voler devant mes yeux. Je me relevais d'un coup, ma chaise tombant avec fracas au sol. Je titubais, perdu. Tom s'est précipité vers moi, laissant tomber son ramequin qui se brisa au sol. Je me souviens avoir bêtement pensé que c'était vraiment du gaspillage, puis, que j'allais mourir. Il m'a saisit par derrière, ses bras autour de mon torse, son corps collé contre mon dos, et il a serré, m'a soulevé, une fois, deux fois…
— Bordel Sam, déconnes pas, m'engueula-t-il. Respire ! Me lâche pas !
Encore une pression, plus forte. Tout tanguait, mes côtes me faisaient mal. Puis ça arriva enfin. La boule qui m'étouffait se déplaça d'un coup, libérant ma trachée, l'air s'engouffrant dans mes poumons. Nous tombâmes au sol l'un contre l'autre, épuisés, essoufflés, moi presque mort, lui ne desserrant pas sa prise. Nos respirations étaient haletantes et je ne trouvais pas la force de bouger. Malgré la douleur et la peur, je ne m'étais jamais senti aussi bien qu'en cet instant. J'étais en sécurité, choyé, aimé. J'étais avec lui.
Du coup, je me suis pris la deuxième claque monumentale de la soirée. Il n'y avait rien qui comptait plus que ça, plus que lui. C'est pourquoi l'image de nous deux ensemble ne m'avait pas dégoûté. C'est pourquoi je serais prêt à tout sacrifier pour être avec lui. Même ce fichu crumble aux pommes…
La suite a été compliquée, douloureuse. Il poursuivait sa vie, ses week-ends avec Laetitia, sa nouvelle copine, son boulot… Mais moi je n'y arrivais plus. J'avais irrémédiablement changé. Ma relation avec lui n'avait plus de sens et, peu à peu, j'en étais arrivé au point où je n'en pouvais plus.
Nous nous disputions sans arrêt, lui ne comprenant pas mon attitude, moi incapable de la lui expliquer. Quelles solutions avais-je ? Lui dire ? Ridicule. Il était hétéro, il avait une relation suivie (la première) avec une nana pas trop conne (encore une première !) et il me considérait comme un frère. Alors j'en étais arrivé à la seule possibilité équitable. Nos chemins devaient se séparer et peut-être qu'enfin, je pourrais redevenir l'hétéro accro aux ordis que j'avais toujours été. Lui pourrait s'installer avec sa copine, avoir une vie normale, loin de mes conneries.
Cette période m'avait poussé à écrire. Mes seuls moments de soulagements étaient devenu ces instants, entre mon clavier et moi, où les mots apparaissaient sur mon écran, brûlants de rage, d'incompréhension et de tristesse. Je rédigeais une chanson que je lui laisserais lorsque je serais parti. Mais je ne pus la taper sur un clavier. J'avais besoin de tenir un crayon, de gratter le papier, raturer, gommer, réécrire, encore et encore. Je noircissais les pages de mon carnet comme jamais, le maltraitant autant que moi-même. Puis, enfin, je gravais mon ultime épitaphe, sur une page propre, mon crayon tranchant le papier vierge et immaculé, le faisant saigner de noir. Je laissais mourir une partie de moi à cet instant, celle qui, inconsciente, espérait qu'un jour nous pourrions nous aimer.
Tom était parti pour le week-end. J'avais emballé mes affaires, presque bouclé mes bagages, puis j'étais sorti manger quelque chose. Je voulais quitter le vide de ce qui ne serait plus jamais mon chez moi.
Voilà où j'en étais. Seul au milieu de la foule, assis sur un banc, incapable de trouver le répit espéré, les souvenirs tournant en boucle dans ma tête. Mon portable avait vibré. Je n'avais pas répondu. Qui que ce soit, je n'avais pas envie de parler. Mais cela m'avait sorti de mon immobilité. Il était temps. Je rentrais lentement, tournais la poignée de la porte et j'entrais pour la dernière fois dans l'appartement, le cœur serré… Je balançais mes clés dans le plat prévu pour cet effet d'un geste automatique et je me figeais en les entendant tomber par terre. Lentement, mon esprit commença à décrypter les images qu'il captait.
Destruction. Saccage. Chaos.
Puis je le vis, le visage figé par la colère, le regard brûlant de rage, les cheveux dressés en épis désordonnés, le poing en sang. Il captura mon regard un instant où, comme un lapin prit dans les phares d'une voiture, je ne pouvais fuir. Il baissa les yeux sur ce qu'il tenait entre les mains. Mon carnet. Mon cœur cessa de battre un instant. Il savait.
J'étais dans une merde ultra-cosmique.
Thomas, appartement saccagé, même instant.
Si, à ce moment-là, je ne détestais pas autant ce con, je me serais marré. Habitué à balancer ses clés sur la console de l'entrée, il fut d'abord surpris de les voir tomber à terre. Il eut un premier choc en voyant l'état de l'appartement, son visage exprimant une stupeur comique. Mais je n'avais pas envie de rire. Juste de lui foutre mon poing dans sa gueule de blondinet. Ce mec avait l'air d'un angelot innocent, pur, fragile. Et j'avais toujours admiré ça. Mais derrière l'ange, était le démon calculateur qui avait profité de mon absence pour tenter de me laisser tomber.
Il leva la tête vers moi et nos regards se croisèrent. De stupeur, il passa à l'inquiétude, puis à la peur lorsqu'il vit le carnet entre mes mains. Son visage blêmit et il me sembla qu'il se tassait sur lui-même.
Je ne sais combien de temps nous restâmes ainsi à nous jauger, ni lequel de nous deux a bougé le premier. Toujours est-il que j'étais le plus rapide. Je le saisis par la gorge et le plaquais contre le mur. Son air résigné me donna envie de le secouer, mais je me retins.
— Explique, grognais-je en agitant le carnet devant son visage.
Ouais, quand je suis énervé, je vais tout de suite à l'essentiel.
— Je crois que tu as eu toutes les explications nécessaires, souffla-t-il en évitant de me regarder.
Je le cognais à nouveau contre le mur, balançant le carnet au sol et enserrant son menton pour le forcer à me regarder.
— Explique ! Répétais-je en hurlant presque.
Mon self-contrôle était en train de se barrer en me faisant un bras d'honneur.
— J'ai rien à expliquer ! Explosa-t-il.
Sam s'énervait rarement. Jamais agressif, jamais méchant. Mon contrepoint vivant. Pourtant, là, il me poussa de toutes ses forces et se mit à vociférer.
— Que veux-tu que je te dise ? Que je t'aime ? Oui, putain. Je t'aime ! Tu comprends pas ? Ben moi non plus, mais c'est comme ça. Que veux-tu que j'y fasse ? J'ai essayé de lutter contre ça ! J'ai tout essayé, en vain. Alors je me barre, parce que j'ai pas d'autre choix.
Il esquissa un mouvement pour aller dans sa chambre, mais je ne le laissais pas faire. Je le saisis par le bras et lui collais une droite en pleine mâchoire, histoire qu'il comprenne bien qu'il ne s'en sortirait pas aussi facilement. J'avais retenu ma force pour ne pas lui démonter la figure. Pourtant, il bascula en arrière, ses jambes s'emmêlant dans les miennes, me faisant chuter aussi.
C'est là qu'il a pété un câble. Rouge, furieux, il m'a plaqué au sol et a commencé à me frapper, encore et encore. Une vraie machine à beignes. Surpris, je ne réagis pas tout de suite, mais un coup particulièrement douloureux explosa mon arcade sourcilière et me fit revenir à moi.
Je le repoussais pour le plaquer au sol en tentant d'immobiliser ses bras. Il se débattait comme un possédé, poussant des cris de rage, ruant comme un taureau. Je pesais sur lui de tout mon poids, faisant appel à toute ma force pour le maintenir. J'arrivais enfin à choper ses poignets et les coller au sol, au-dessus de sa tête.
— Calme-toi bordel, Arrête !
Et là, j'ai vu des étoiles, la galaxie et les extra-terrestres avec. Le salaud venait de me coller un coup de tête digne de… moi.
Allongé au sol comme un crétin, les deux mains sur mon nez douloureux, je ressentais une fierté totalement irrationnelle. Comment je pouvais être fier de Sam pour m'avoir collé la raclée de ma vie ? Pourtant jusque-là, j'avais toujours en tête l'image de lui à cinq ans, lorsque nous nous étions rencontrés à l'orphelinat. Il était si fin, si chétif, si fragile… Mais maintenant, c'était un mec fort, qui savait ce qu'il voulait, qui assumais ce qu'il était. Qui m'avait toujours soutenu. Qui avait toujours été là.
Les larmes me montèrent aux yeux lorsque je réalisais que c'était fini. Sam s'était relevé et il avait filé dans sa chambre. Lorsqu'il en ressortirait, ce serait pour partir. Pour toujours. Je me redressais, rassemblant mes dernières forces, sentant mon cœur se briser comme s'il éclatait en millions de petits morceaux. Je posais la main sur ma poitrine, étonné qu'elle soit encore entière, dérouté par cette sensation si physique, si douloureuse. Mon esprit refusait d'envisager son départ, ma vie sans lui. Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça.
J'avais toujours été un mec d'action. Je réfléchissais peu. J'agissais selon mon instinct, vite, fort. Éperdu de douleur, je ne savais plus quoi faire. Une seule chose était sûre : il était hors de question que je vive sans lui.
Au moment où je défonçais la porte de sa chambre (qui n'était pas verrouillée), je n'avais aucun plan, aucune idée de ce que j'allais faire. Je vis sa surprise, sa colère, mais par-dessus tout, sa souffrance. Cette douleur extrême, la même que je ressentais. Alors, enfin, je compris. Je ne voulais pas qu'il souffre et c'est tout ce qui comptait. Je saisis son visage et posais mes lèvres sur les siennes.
Ce fut comme si la foudre me traversait, brûlant tout en moi, enflammant la moindre de mes cellules. Je ne réfléchissais plus, mon corps ayant pris le dessus. Son hésitation, son manque d'enthousiasme m'énervèrent, et je finis par le pousser sur le lit.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? S'exclama-t-il en me regardant avec étonnement.
Je le dévorais des yeux un instant. Ses joues étaient rougies par l'excitation, ses pupilles dilatées, son torse se soulevait avec précipitation. Et je trouvais tout cela désirable. J'avais envie de lui, plus que je n'avais jamais désiré une femme.
Peut-être que si j'avais réfléchis, si je m'étais arrêté ne serait-ce qu'un instant pour essayer de comprendre ce qu'il se passait, je serais parti en courant. Mais non. C'est sûrement ce que lui avait fait et pourquoi il voulait s'en aller. Moi je ne voulais plus m'en aller.
— Ce que je fais ? J'en sais absolument rien, répondis-je d'une voix rauque en me rapprochant lentement de lui. Je suis mon instinct Samuel, et il me dit que tout ce que je veux, là, maintenant, c'est toi.
Ces yeux s'écarquillèrent sous le coup de la surprise. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais je fus plus rapide. Je m'engouffrais dans la brèche, caressant sa langue de la mienne, brûlant de sentir sa peau. Je m'allongeais sur lui, calant la raideur entre mes jambes contre la sienne et il gémit. Les battements de mon cœur s'accélérèrent à ce bruit, mon impatience prenant le pas sur tout le reste. Avec un grognement, je tirais sur son T-shirt pour l'enlever, déchirant presque le tissu. Je me lançais à la découverte de son corps. Bien que je l'ai vu nu de nombreuses fois, je ne l'avais jamais vraiment regardé. Ses muscles n'étaient pas massifs et apparents comme les miens. Ils étaient fins, dessinés avec art et pourtant d'une dureté que je ne pouvais que lui envier. Il n'avait pas les courbes douces et moelleuses d'une femme. Pourtant sa chaleur, la douceur de sa peau tendue sur l'acier de sa musculature avait quelque chose de plus enivrant encore. Son odeur, son goût, la façon dont il se cambra lorsque je mordis son téton… C'était lui.
Force cachée et perfection. Tel était mon Sam. Avec lui, je pouvais me laisser aller sans crainte de le blesser. Avec lui, c'était si simple ! Je savais d'instinct ce qu'il allait apprécier, quel rythme donner à mes caresses, à mes morsures légères, à mes coups de reins qui frottaient nos sexes l'un contre l'autre. Il s'accrocha à mes fesses en criant, son corps se mouvant avec plus de frénésie que jamais. Je compris qu'il était lui aussi au bord de l'orgasme alors que nous étions encore habillés et que nous n'avions réellement rien fait d'autre que nous embrasser. L'idée d'avoir autant d'effet sur lui fit monter la pression dans mon corps. Celle-ci se concentrait sur la chaleur de ses mains sur mes fesses et le frottement de nos deux sexes serrés l'un contre l'autre. J'aurais tant aimé le sentir entièrement sous moi, sans la barrière des vêtements, peau contre peau, âme contre âme. Mais nous n'en eûmes pas le temps.
Il fut le premier à jouir. Tout son corps se raidit sous moi, les veines de son cou tendues à l'extrême, son regard devenant trouble l'espace d'un instant. Il était sublime dans l'extase. Je donnais un dernier coup de rein, un ultime frottement, un dernier cri, et je le rejoignis.
Je craquais complètement dans ses bras, me laissant aller, comme lorsque j'étais gosse et que je venais de me battre pour lui. Je me sentais toujours affreusement mal et faible après, et il m'avait toujours réconforté. Doucement, il me serra contre lui, mon visage contre son cou, mes larmes glissant sur sa peau. Il me berça et me caressa jusqu'à ce que je me calme.
— Tom, ça va ?
Je répondis au tac-o-tac.
— Comme un mec qui vient de jouir dans son pantalon et dans les bras de son meilleur ami.
Il prit une grande inspiration.
— Et c'est une bonne chose ? Dit-il timidement.
Je relevais la tête pour le fixer droit dans les yeux. Je n'avais jamais été doué avec les mots. J'étais plus du genre à m'exprimer avec mon corps. C'est pourquoi j'aimais tant la danse. Alors encore une fois, je ne lui répondis pas. Avec une délicatesse qui m'était rare, j'embrassais doucement ses lèvres, les caressant de la langue, dégustant leur chaleur et leur vie. Je voulais qu'il sache à quel point il m'était précieux, à quel point je voulais qu'il soit heureux, qu'il soit à moi. Je ne pu me retenir longtemps, la chaleur montant à nouveau en moi, me donnant le vertige. Mon baiser se fit possessif, enfiévré.
— Jure-moi que tu ne partiras pas, soufflais-je contre sa peau.
— Je te le jure, haleta-t-il.
— Jure-moi que plus jamais tu n'essaieras de te barrer sans me prévenir.
— Je te le jure Thomas.
Je savais que les choses ne seraient pas faciles, que nous aurions à nous habituer à notre nouvelle façon d'être ensemble, mais je ne m'inquiétais pas. C'était Sam. C'était moi. Nous avions toujours été ensemble et rien ne pourrais jamais changer cela.
— Je t'aime, murmura-t-il.
— Plus que les crumbles aux pommes ? Demandais-je en riant.
— Oui, répondit-il en souriant.
— Moi aussi je t'aime, c'est juste que je ne l'avais pas encore réalisé…
Extrait non conservé de l'interview d'Eve, Mère de Samuel, pour le magasine « Adoption ».
— Que s'est-il passé entre eux ?
— Ils ont fini par s'engueuler pour tout et n'importe quoi, sans raison apparente, pendant presque deux mois. Samuel était très mal, agressif, presque violent, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Puis un jour, ils sont revenus tous les deux, le visage tuméfié, œil au beurre noir et tout le bataclan. Erica et moi étions folles d'inquiétude. Pourtant, ils nous ont annoncés qu'ils avaient résolu leurs conflits, qu'ils avaient décidé de se mettre ensemble.
— Vous voulez dire qu'ils sont en couple ?
— Oui, depuis plus de six mois. Oh, il y a eu des moments difficiles, mais ils les affrontent ensemble. Ils sont heureux. Et après tout, c'est tout ce qui compte, non ?
1 juin 2013 à 17h25 #155950N
Essentiellement à cause de la langue: les mots vulgaires, les incorrections grammaticales, les fautes, etc… je ne supporte pas.
Pomme
1 juin 2013 à 21h03 #155952N
Pour les mêmes raisons que Pomme
2 juin 2013 à 12h36 #155953Une autre idée de la littérature m'oblige à dire NON…..en espérant pour vous qu'un autre site vous accueille
3 juin 2013 à 8h34 #155955N
12 juin 2013 à 19h53 #155966Bonjour,
Au niveau du style lui-même, je trouve que votre texte n'est pas mal écrit (j'ai déjà lu largement pire !). Par contre, le sujet que vous abordez n'est vraiment pas ma tasse de thé donc, j'avoue que j'ai pas vraiment aimé, pour cette raison…
C'est vrai qu'il y a des fautes d'orthographe, de syntaxe et de conjugaison vraiment basiques. Vous auriez tout intérêt, je pense à le faire relire et corriger par quelqu'un d'autre.
Une autre remarque : l'utilisation du passé simple m'a paru assez souvent inadapté. Vous devriez peut-être essayer de l'écrire au présent. Je pense que cela le rendrait plus percutant.
En ce qui me concerne, je préfère ne pas me prononcer mais je voulais vous proposer ces quelques améliorations et vous encourager !
Cordialement,
Plume
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