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- Ce sujet contient 2 réponses, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Alice Lym, le il y a 10 mois et 3 semaines.
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- 16 décembre 2023 à 15h07 #343338
Chers amis,
J’ai récemment publié chez Nombre 7 Éditions un roman intitulé « la baignoire de Joséphine ». J’aimerais beaucoup pouvoir le lire sur littérature audio. La lecture orale devrait à peu près être d’une durée de quatre heures.
Voici le contenu de la quatrième de couverture :
« Un couple parisien et leurs deux fils s’envolent pour la Martinique. Sur la côte atlantique de l’île, l’ambiance familiale alternera entre les désirs des parents d’être au plus près des besoins de leurs enfants et celui, au contraire, de les voir devenir plus autonomes. Ce récit, sincère et détaillé, du point de vue de la mère, se présente comme un témoignage de la difficulté d’être de bons parents quand les enfants deviennent des adultes.Née en 1957, Alice Lym, après avoir lu « Le journal d’Anne Frank » à 17 ans, entame, pour ne plus l’abandonner, la rédaction de son propre journal. Depuis 2004, elle publie des romans permettant de suivre la vie de la famille Valente, une famille singulièrement proche de la sienne. « La baignoire de Joséphine », qui peut être lu indépendamment des romans précédents, constitue le 18e roman de cette chronique au long cours. »
Je vous joins également deux extraits :
Premier extrait : le début du roman
« Marc était fraîchement diplômé d’un Master de Comptabilité-Contrôle-Audit. Il avait vingt-trois ans et entrait chez Lartigue-frères. Cette société était l’un des plus prestigieux cabinets d’expertise et de commissariat aux comptes de France. Le jeune consultant qui avait la chance d’y commencer sa vie professionnelle voyait à l’issue de cette expérience la qualité de son CV très considérablement améliorée. Marc s’interrogeait, alors qu’il gagnait, le 15 décembre 2014 au matin de sa première journée de travail, la haute tour de l’entreprise sur l’esplanade de La Défense. Du plus loin qu’il se souvenait, il avait été scolairement soutenu par ses parents. Il l’avait caché à ses camarades de classe. Il s’était senti différent. Il en avait souffert. Après le baccalauréat et jusqu’aux examens de licence, son père, principalement, l’avait aidé. Roland s’était ensuite fait plus discret mais il était encore intervenu aux étapes déterminantes de son parcours. Son dernier soutien datait de l’automne 2014, lorsque Marc avait passé les tests et entretiens d’embauche chez Lartigue-frères.
Marc savait d’où il venait. Son père avait joué le rôle « d’entraîneur », compétent et vigilant. Il était doué pour être prêt avant un examen oral ou écrit. Il faisait preuve d’une belle souplesse propice à la réussite. Il était capable « d’absorber » très systématiquement ce que lui exposait son père, qu’il s’agisse de programmes universitaires ou de comportements adaptés à un éventuel futur employeur. Il était guidé. Il apprenait et retransmettait, sous la forme souhaitée, ses connaissances, au bon moment. Il excellait particulièrement devant les recruteurs. Il franchissait les obstacles, les fossés et les rivières au-delà des barrières tel un pur-sang au meilleur de sa forme.
Mais il n’oubliait pas, et surtout ce matin-là, vêtu du costume impeccable du tout nouveau consultant brillamment embauché chez Lartigue-frères, qu’il devait ses qualités à l’action de son père. Pouvait-on comparer les efforts qu’il avait fournis dans le passé, tourné vers un moment précis (un examen ou un entretien), un effort, qui plus est, consenti à deux (avec son père) et sa prochaine activité professionnelle, durable et dépourvue de soutien paternel ? La différence lui semblait immense.
Sa dernière année universitaire, en alternance chez ZA-Infrastructures, avait été une réussite. Elle ne parvenait cependant pas à le rassurer. Il éprouvait, ce matin-là, en se dirigeant vers le cabinet internationalement réputé, le sentiment, tout compte fait plus ou moins cocasse, d’être victime de son propre succès. Il avait allègrement franchi une série d’obstacles si impressionnants qu’il s’apprêtait à travailler avec les plus brillants diplômés issus de l’élite du système éducatif français. Lartigue-frères était connu pour son ambiance dure et exigeante. Les dés étaient jetés. Il allait se lancer, sans filet. Il n’avait plus le choix. Le courant de la rivière, puissant et toujours plus rapide, l’emportait dans un esquif qu’il ne maîtrisait pas. (… ) »
Deuxième extrait (pages 93 et 94) :
le contexte : à son arrivée, à l’aéroport de Fort-de-France, la famille loue une voiture et traverse l’île pour atteindre son lieu de vacances situé sur la côte Atlantique.La circulation devint si dense que Marc proposa de quitter les grands axes et d’emprunter les voies secondaires. « .. Mais oui bien sûr, s’enthousiasma Nine ((((la mère))) qui aurait sautillé sur son siège si un tel exercice avait été possible… il est parfait le GPS de Marc… il évite les bouchons… vous vous souvenez… cet été ? … quand on allait à Ker-Bihan… on a traversé des petits villages… et des coins perdus… au fin fond de la Bretagne… c’était passionnant… » Débuta alors la véritable aventure de la traversée de l’île en dehors des sentiers battus. Leur modeste Citroën C3 s’engagea sur des routes qu’ils eurent la surprise de voir se transformer en routes de montagne. Celles-ci ne comprenaient souvent qu’une seule voie, sans visibilité, dont les montées accusaient des angles d’inclinaison impressionnants. D’immenses arbres aux racines exubérantes bordaient la chaussée. La petite voiture, chargée de quatre personnes, dont trois grands hommes (parmi lesquels l’un d’entre eux, le père, était pourvu d’un poids respectable), contenait, pour l’heure, dans son coffre une belle quantité de bagages. Son moteur n’était pas des plus puissants et elle ne gravissait qu’à grand-peine des côtes incroyablement pentues. Nine prenait son temps. Elle s’arrêtait, bloquait son frein à main et passait en première. Elle demandait aux hommes de descendre pour franchir les passages les plus raides. Ils aboutirent plusieurs fois dans des impasses en pleine forêt ou au sommet d’un morne qui leur dévoilait une vue magnifique sur de vastes étendues de forêt bordées par l’océan. Ils contemplaient le panorama puis faisaient demi-tour. Aucun panneau indicateur n’était en vue et les informations du GPS étaient devenues aléatoires et erratiques. La lumière déclinait rapidement et, à dix-huit heures, une nuit d’encre tombait sur la forêt. Roland n’était pas rassuré mais la joie régnait dans la voiture. L’aventure était plutôt originale, plutôt drôle. Ils hésitèrent. Ils tergiversèrent. Ils firent des tours, des détours, des allers et des retours, jusqu’au moment où la route leur découvrit enfin une contrée plane, dégagée et habitée. Ils purent de nouveau se repérer et remportèrent la grande victoire de pénétrer enfin sur le territoire de la commune du Vauclin. Des panneaux indiquaient la direction de la résidence hôtelière qui se trouvait, selon toute vraisemblance, près de l’UCPA. (…) »
Je vous remercie d’avance et vous adresse mes très chaleureux remerciements pour votre magnifique travail
Alice
PS. Je peux, si vous le souhaitez, vous adresser le PDF complet du roman.18 janvier 2024 à 17h28 #344641Chère Alice Lym,
Votre texte “La Baignoire de Josephine” a été largement approuvé par notre comité.
Votes exprimés : 11
Absention : 1
Votes positifs : 10
Nous vous invitons à nous en proposer une lecture audio dès que vous serez prête !
Excellente fin de journée,
Pauline
18 janvier 2024 à 18h04 #344647Bonjour !
Merci infiniment à vous tous, qui œuvrez avec tant de générosité pour le bon fonctionnement de littérature audio, un lieu si précieux quand on aime les livres…à très bientôt
Alice - AuteurMessages
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