- Ce sujet contient 6 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Ahikar, le il y a 9 années et 5 mois.
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- 19 juin 2015 à 19h30 #14417919 juin 2015 à 19h30 #157712
Bonjour à tous,
La devinette de cette semaine a pour thème : Musique et cosmos.
La voici :
Grand admirateur de Mallarmé, et tout particulièrement d’Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, il a écrit qu’en musique la pensée tonale classique est fondée sur un univers défini par la gravitation et l’attraction, et la pensée sérielle, par un univers en perpétuelle expansion.
De qui s’agit-il ?
Excellent week-end,
Ahikar
22 juin 2015 à 18h17 #157715Je sais !! …mais je n'ai pas de mérite :-(Je viens de voir l'exposition qui est consacrée à ce grand compositeur ; elle se termine d'ailleurs bientôt !Un indice pour ceux qui cherchent la réponse ? ;-)Sandrine
25 juin 2015 à 11h36 #157725Bonjour à tous, bonjour Ahikar,Il s'agit de Pierre Boulez… La phrase est écrite en gros sur un des murs de l'exposition .Amicalement,Sandrine
25 juin 2015 à 18h00 #157726Pourrait-on avoir, Ahikar, l'explication des expressions “pensée tonale” et “pensée sérielle”, S'il vous plait? Ces deux adjectifs appliqués au mot “pensée” me laissent perplexe…
Il est vrai que c'est du Boulez! Son expression semble aussi complexe et hermétique que sa musique.
Pomme
25 juin 2015 à 19h53 #157727Bravo Sandrine ! Il s’agit bien de Pierre Boulez. Je conseille d’ailleurs à tous d’aller voir l’exposition, elle est vraiment remarquable.
« La pensée tonale classique est fondée sur un univers défini par la gravitation et l’attraction ; la pensée sérielle sur un univers en perpétuelle expansion.» Pierre Boulez, Relevés d’apprenti, page 297, Seuil, Paris 1966.
Cette pensée me paraît extrêmement importante, car elle donne, pour peu qu’on l’accepte, toute sa légitimité à la musique sérielle. Un autre grand penseur, Claude Lévi-Strauss, n’aime pas et rejette la musique sérielle. Il la compare dans Le cru et le cuit au voyage d’un explorateur parti en mer, et dont seul le voyage est réel, non les terres à découvrir. Ce qui est extrêmement intéressant, c’est de voir que tout est toujours une question de fondements. Pour Pierre Boulez, la musique sérielle est fondée et il l’aime. Pour Claude Lévi-Strauss, la musique sérielle n’est pas fondée et il ne l’aime pas. Autrement dit, pour aimer quelque chose, il faut le croire fondé. On ne peut aimer quelque chose si l’on ne croit pas en ses fondements. Aimer n’est donc pas seulement une appréciation des sens et relève dans certains cas comme celui-ci d’une décision de la raison. Pour ma part, je pencherais ici pour Pierre Boulez.
Merci à tous ceux qui ont cherché et à bientôt pour une autre devinette.
Amitiés,
Ahikar
(À l’intention de Pomme : Je découvre à l’instant votre question. Je ne suis pas sûr que les quelques lignes que j’avais préparées en commentaire répondent à votre interrogation. J’essaierai si vous voulez d’y apporter une réponse, mais il faudra me laisser un peu de temps.)
30 juin 2015 à 6h57 #157748Bonjour Pomme,
Je vous mets un lien d’une conférence de Jérôme Ducros faite en 2012 au Collège de France, et qui illustre bien les différences entre le tonalisme et l’atonalisme. Illustrée de nombreux exemples musicaux, cette conférence répondra, je l’espère, à votre question.
https://www.youtube.com/watch?v=Yot1zZAUOZ4
Concernant les adjectifs « tonal » et « sériel » accolés au substantif « pensée », ils me semblent tout à fait légitimes, puisque toute création est toujours précédée d’une pensée. Il n’y a guère que dans l’écriture automatique telle que la concevait André Breton qu’il serait inapproprié de parler de « pensée automatique », puisque le but de l’écriture automatique était justement de court-circuiter la raison.
Bien amicalement,
Ahikar
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