(N) (N) (O) AZI, Ali Cherif – Poèmes (Sélection 1)

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La dame des agapes

Le sentiment premier, de la dame des agapes
Etait d'un ton enjoué, d'enfouir dans son sac
Les plaisirs secrets, des enfants du ressac,
Qui des senteurs volées, de ses farces et attrapes,
N'ont eu de souvenir, que la tenace frappe
Et la saveur fugace du délice que l'on traque
Pour autant la mégère, a bien jeté son vrac
Aux enfants de ses maitres, dont la monnaie se tape

Les gardiens de quai

Et si pour vous la prose
est une seconde nature,

Puisse -t-elle m'enseigner
votre digne posture
Qui castre l'enfant
qu'on avait ignoré
Et prend pour épouse
une veuve éplorée
Cette sombre attitude
qui méprise la nature
Et qui préfère à ses charmes mordorés
La monotone allure de ces gardiens de quais.

Le temps s’est arrêté

Un petit café, une petite terrasse
Des dominos, une table basse
Des algérois qui se prélassent
Sous la pénombre ils prennent la tasse

Ici le temps s’est arrêté
Même le soleil est fatigué
Le jeu de dames est apprêté
Pour les petits vieux qui font le gué

Il parait même qu’ils rajeunissent
Sous se climat aux bons auspices
Il parut même si propice
Que les romains prirent jadis

Le parti de s’établire
De Thagaste à Agadir,
En des Cités altières
Å l orgueil millénaire

Mais ici le temps s’est arrêté
Depuis lors ils nous ont quittés
Il faut croire que rien ne dure
Pas une cité, pas une masure
Quand le soleil tape si fort
Sur les esprits, et sur les corps

Ali Cherif Azi