Accueil › Forums › Textes contemporains › (O) LYM, Alice – Étoile de l’océan
- Ce sujet contient 4 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Christine Sétrin, le il y a 2 années et 6 mois.
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- 28 mai 2022 à 20h27 #257180
Je propose mon dernier roman « Etoile de l’océan » récemment paru chez Thebookédition.
Ce roman poursuit la saga de la famille Valente. Il s’agit du récit de l’été 2015 dans une petite ville bretonne bien connue de la famille. Une nouveauté s’inscrit dans ce récit : la petite amie du fils aîné fera partie du voyage !Un bref commentaire d’un ami : « ce livre est le prétexte pour étudier les variations, adaptations ou rejets relatifs à la nouvelle venue dans la famille . Ker Bihan ressemble à un terrarium où la laborantine (Nine) est à la fois actrice et sujet. Elle observe, note et fait la synthèse des phénomènes. Ce qui ne l’empêche pas de peser sur les évènements. A la différence près que le chercheur-observateur est détaché de son sujet d’étude… »
et voici un extrait :
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Une joyeuse impatience habitait la famille Valente à son retour des Antilles. La « roue de la vie » tournait. Marc découvrirait son premier emploi ainsi que la vie de couple au quotidien. Nine approfondirait son rôle de « belle-mère » dont elle avait déjà entraperçu quelques aspects. Depuis le printemps dernier, un Delphine habitait en effet chez eux « en pointillés ». La famille passerait encore quelques jours dans cette « configuration ». Marc occupait sa chambre, le plus souvent avec Delphine. Ils avaient acheté leurs premiers meubles pour leur prochaine installation, un lit, un canapé et une télévision « haut de gamme », un « home cinéma » très exactement. Ils dormaient de temps à autre dans leur appartement, cours de Valbois. Le « centre de gravité » de leur vie oscillait entre le domicile des parents et leur futur logement.
-… c’est simple, disait Roland à Nine… le jour où l’ordinateur de Marc disparaîtra de sa chambre… tu verras… ils n’habiteront plus ici…
La prévision n’aurait pu être plus précisément respectée. Du jour au lendemain et sans le moindre signe annonciateur, l’ordinateur, en même temps que Marc et Delphine, disparurent de l’horizon de Roland et Nine. Celle-ci en était heureuse. Son fils s’affirmait. Il devenait un homme. Quels parents souhaiteraient décemment que leurs enfants demeurent indéfiniment sous le toit familial ? Nine n’en découvrit pas moins « le » silence « parfait », aussi bien du côté du téléphone que des mails ou des SMS. Le vide et l’absence, abyssale.
-… peut-être est-ce le propre des garçons, se disait-elle… peut-être une fille veillerait-elle davantage à « entretenir » une sorte de vernis… de forme… social… ou de politesse… de courtoisie… mais voilà, c’est un garçon… et il avance… il agit… et les liens… les commentaires… les « paroles » ne l’occupent pas… pas vraiment… et puis… il doit être débordé… avec son travail… et sa vie… avec Delphine… et le silence… (au fond)… doit être normal…
Nine dut s’habituer. Ni les « bonjours », ni les « bonsoirs », ni les « comment vas-tu ? » ne rythmaient plus le fil des jours. Elle était cependant assez tranquille. Marc habitait de l’autre côté du boulevard et elle pouvait bien supposer qu’une fois par semaine (a minima), ils se retrouveraient, tous les cinq, puisque telle était la nouvelle structure familiale, autour d’un dîner par exemple, le week-end très probablement. Les mois passèrent. Les espoirs de Nine ne furent pas déçus. Les liens se tissèrent globalement sous cette forme. Les conversations téléphoniques, mails ou SMS, « gratuits », pour échanger simplement, ne trouvèrent pas leur place. Peu importait à Nine. Ils parvenaient à « être ensemble » d’une façon riche et vivante à son goût. L’évolution lui convenait.
****9 juin 2022 à 13h38 #259171Oui
9 juin 2022 à 19h30 #259216O
12 juin 2022 à 18h49 #259516O
25 juin 2022 à 18h29 #261537Texte validé 🙂
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