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- 2 novembre 2008 à 12h46 #1423582 novembre 2008 à 12h46 #147928
DIVERS – La Matrone d’Éphèse
Pétrone, Le Satyricon – Eumolpe
CHAPITRE CXI.
Il y avait à Éphèse une dame en si grande réputation de chasteté, que les femmes mêmes des pays voisins venaient la voir par curiosité, comme une merveille. Cette dame, ayant perdu son mari, ne se contenta pas des signes ordinaires de la douleur ; de marcher, les cheveux épars, à la suite du char funèbre ; de se meurtrir le sein devant tous les assistants : elle voulut encore accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure, le garder dans le caveau où on l’avait déposé, selon la coutume des Grecs, et pleurer nuit et jour auprès de lui. Son affliction était telle, que ni parents, ni amis ne purent la détourner du dessein qu’elle avait formé de se laisser mourir de faim. Les magistrats eux-mêmes, ayant voulu faire une dernière tentative, se retirèrent sans avoir pu rien obtenir. Tout le monde pleurait comme morte une femme qui offrait un si rare modèle de fidélité, et qui avait déjà passé cinq jours sans prendre aucune nourriture. Une servante fidèle l’avait accompagnée dans sa triste retraite, mêlant ses larmes à celles de sa maîtresse, et ranimant la lampe placée sur le cercueil, toutes les fois qu’elle était prête à s’éteindre. Il n’était bruit, dans la ville, que de ce sublime dévouement, et les hommes de toute classe le citaient comme un exemple vraiment unique de chasteté et d’amour conjugal. Dans ce même temps, il advint que le gouverneur de la province fit mettre en croix quelques voleurs, tout proche de ce même caveau où notre matrone pleurait la perte récente de son époux. La nuit suivante, le soldat qui gardait ces croix, de peur que quelqu’un ne vînt enlever les corps de ces voleurs, pour leur donner la sépulture, aperçut une lumière qui brillait au milieu des tombeaux, et entendit les gémissements de notre veuve. Cédant à la curiosité innée chez tous les hommes, il voulut savoir qui c’était, et ce qu’on faisait en cet endroit. Il descend donc dans le caveau ; et, d’abord, à l’aspect de cette femme d’une beauté plus qu’humaine, il s’arrête, immobile d’effroi, comme s’il avait devant les yeux un fantôme ou une apparition surnaturelle. Mais bientôt ce cadavre étendu sur la pierre, ce visage baigné de larmes, ces marques sanglantes que les ongles y ont creusées, tout ce qu’il voit dissipe son illusion ; et il comprend enfin, comme cela était vrai, que c’était une veuve qui ne pouvait se consoler de la mort de son époux. Il commença donc par apporter dans le caveau son pauvre souper de soldat, puis il exhorta la belle affligée à ne pas s’abandonner plus longtemps à une douleur inutile, à des gémissements superflus. — La mort, lui dit-il, est le terme commun de tout ce qui existe ; le tombeau est pour tous le dernier asile. — Enfin il épuisa tous les lieux communs qu’on emploie pour guérir une âme profondément ulcérée. Mais ces consolations qu’un inconnu ose lui offrir irritent encore plus la douleur de la dame : elle se déchire le sein de plus belle, s’arrache les cheveux, et les jette sur le cadavre. Le soldat ne se rebute point pour cela ; il lui réitère, avec de nouvelles instances, l’offre de partager son souper. Enfin, la suivante, séduite sans doute par l’odeur du vin, ne put résister à une invitation si obligeante, et tendit la main vers les aliments qu’il lui présentait ; puis, dès qu’un léger repas eut restauré ses forces, elle se mit à battre en brèche l’opiniâtreté de sa maîtresse. — Et que vous servira, lui dit-elle, de vous laisser mourir de faim, de vous ensevelir toute vivante, de rendre au destin une âme qu’il ne réclame pas encore ?
Non, madame, des morts les insensibles restes
N’exigent point de nous des transports si funestes.
Croyez-moi, revenez à l’existence ; défaites-vous d’une erreur trop commune chez notre sexe ; et, tandis que vous le pouvez, jouissez de la lumière des cieux. Ce cadavre, ici présent, vous dit assez quel est le prix de la vie. Comment fermer l’oreille aux discours d’un ami qui vous engage à prendre des aliments, et à ne pas vous laisser mourir ? La pauvre veuve, exténuée par une si longue abstinence, laissa vaincre son obstination : elle but et mangea avec la même avidité que la suivante, qui s’était rendue la première.
2 novembre 2008 à 12h51 #147929Extrait de La Prétieuse, roman de l'Abbé de PURE (1620-1680)
– La Matrone d’Ephèse.
GENAME: “[…] je suis fort guéri de cette compassion et si vous voulez me permettre de vous dire succinctement une histoire que je sais d'une femme dolente, et d'un exemple de deuil et d'amitié s'il en fût jamais, je vous ferai bien voir jusqu'où peut aller la passion d'une femme qui aime parfaitement son mari, et la différence qu'il y a entre la douleur et l'amour. Mais de grâce, Mesdames, je vous supplie qu'en me permettant de vous en faire le récit, vous me promettiez de croire et de vous assurer que j'en suis une copie très fidèle, et qui n'invente rien.
Il y avait une des plus jolies femmes d'Ephèse, que le destin rendit veuve dans le fort de sa jeunesse et de sa beauté. L'amour avait jeté dans son coeur de si fortes racines, et y avait gravé si profondément les traits de son mari que la mort ne put en éteindre les flammes, ni en effacer les impressions. La douleur en était si violente et le ressentiment si vif et si pressant qu'elle se résolut de mourir pour suivre chez les morts un mari qui lui avait été plus cher que la vie. Vous allez voir une preuve irréprochable de cette forte amitié, et un exemple singulier de l'extrême passion d'une honnête personne pour son mari. Ne pouvant plus souffrir le jour depuis celui de la perte de sa chère moitié, et ne pouvant goûter ce reste de vie qui consistait dans son faible corps atténué également de sa délicatesse naturelle et de sa profonde tristesse, elle crut qu'elle ne pouvait faire un pas qui la conduisît plus près de ces désirs, et qui l'éloignât le plus du déplaisir de sa perte, qu'en se donnant le plaisir de jouir de sa peine, et de passer le reste de sa vie dans les soupirs et dans les larmes auprès du corps de son cher époux. Elle ne voulut point d'autre demeure que le monument où était le tombeau de ce mari tant aimé; elle se sevra des ordinaires aliments pour rejoindre avec plus de diligence les Mânes d'un objet sans lequel elle ne pouvait vivre. Cette louable douleur attira de toutes parts des admirateurs. Les maris la prêchaient comme un miracle du sexe, du monde, et surtout du mariage. Les femmes, sans envie pourtant de l'imiter ni de la suivre, publiaient partout la généreuse résolution et la fidèle affection de cette jeune dame, avec toute l'exagération que l'estime et l'admiration peut faire faire dans des éloges si justes et si bien mérités. Mais ce monument qui lui avait été si glorieux dans le commencement de sa douleur, lui fut à la fin fatal, et soit par la malice du destin, soit par la longueur et la durée de sa tristesse, ce tombeau qui avait été comme un autel à sa gloire, devint un lieu de scandale pour sa vertu, et on sut que sa douleur aussi infidèle que son sexe fut aussitôt changée en une joie, non seulement interdite, mais encore excessive jusqu'au point de permettre qu'on fît injure au corps de ce mari transi et gelé dans le sein de la mort, pour garantir un nouveau galant, que l'amour de cette affligée avait rendu coupable, et dont il ne pouvait éviter autrement la punition. Elle était personne de qualité; et ce galant n'était qu'un soldat qui gardait certains suppliciés que les lois avaient jugés indignes, non seulement de la vie, mais même des derniers devoirs qu'on rend aux morts. Ce soldat prenant plus de soin de cette affligée, que de son criminel, et donnant beaucoup plus à ses plaisirs qu'à son devoir, se laissa enlever ce pendu que les parents eurent soin d'inhumer diligemment, cependant que la sentinelle était dans le monument à consoler la femme fidèle qui n'en sortait point, et qui semblait avoir entrepris de s'ensevelir toute vive avec son mari mort. Ce galant fut bien surpris du soudain progrès qu'il fit auprès de cette beauté, et son bonheur lui eût semblé parfait, si l'enlèvement de ce corps commis à sa garde, ne l'eût interrompu de mille craintes et d'une juste appréhension de la peine qu'il avait méritée, et qu'il voyait inévitable sans la bonté de cette aussi charitable veuve, que bonne femme, qui lui donna le moyen de se tirer d'un pas si dangereux, en tirant son mari du tombeau, et aidant au soldat à le pendre en la place du coupable qu'on avait dépendu. Voilà ce que je sais de la fidèle amitié des anciennes femmes, de la force des larmes en fait de douleur, et de l'autorité que peut avoir la considération de ces aimables désespoirs, de ce deuil extrême et de cette tristesse opiniâtrée chez les personnes judicieuses et sévères qui ont le discernement bon et l'âme libre, qui jugent bien et parlent franchement.”
Cette histoire parut un peu injurieuse au sexe, et scandalisa même un peu ces aimables personnes qui, quoique dans une conversation libre, ne laissèrent pas de trouver à dire à cette liberté qui pouvait déplaire, et qui n'oblige aucunement le sexe.(Abbé MICHEL DE PURE.- La Prétieuse, ou Le Mystère des Ruelles. – Troisième partie – 1657)
2 novembre 2008 à 12h53 #147930Jean de La Fontaine – Fables, Livre XII
La Matrone d'Ephèse
S'il est un conte usé, commun et rebattu,
C'est celui qu'en ces vers j'accommode à ma guise.
– Et pourquoi donc le choisis-tu ?
Qui t'engage à cette entreprise ?
N'a-t-elle point déjà produit assez d'écrits ?
Quelle grâce aura ta Matrone
Au prix de celle de Pétrone ?
Comment la rendras-tu nouvelle à nos esprits ?
– Sans répondre aux censeurs, car c'est chose infinie,
Voyons si dans mes vers je l'aurai rajeunie.Dans Ephèse, il fut autrefois
Une dame en sagesse et vertus sans égale,
Et selon la commune voix
Ayant su raffiner sur l'amour conjugale.
Il n'était bruit que d'elle et de sa chasteté :
On l'allait voir par rareté :
C'était l'honneur du sexe : heureuse sa patrie :
Chaque mère à sa bru l'alléguait pour patron ;
Chaque époux la prônait à sa femme chérie ;
D'elle descendent ceux de la prudoterie,
Antique et célèbre maison.
Son mari l'aimait d'amour folle.
Il mourut. De dire comment,
Ce serait un détail frivole ;
Il mourut, et son testament
N'était plein que de legs qui l'auraient consolée,
Si les biens réparaient la perte d'un mari
Amoureux autant que chéri.
Mainte veuve pourtant fait la déchevelée,
Qui n'abandonne pas le soin du demeurant,
Et du bien qu'elle aura fait le compte en pleurant.
Celle-ci par ses cris mettait tout en alarme ;
Celle-ci faisait un vacarme,
Un bruit, et des regrets à percer tous les coeurs ;
Bien qu'on sache qu'en ces malheurs
De quelque désespoir qu'une âme soit atteinte,
La douleur est toujours moins forte que la plainte,
Toujours un peu de faste entre parmi les pleurs.
Chacun fit son devoir de dire à l'affligée
Que tout a sa mesure, et que de tels regrets
Pourraient pécher par leur excès :
Chacun rendit par là sa douleur rengrégée.
Enfin ne voulant plus jouir de la clarté
Que son époux avait perdue,
Elle entre dans sa tombe, en ferme volonté
D'accompagner cette ombre aux enfers descendue.
Et voyez ce que peut l'excessive amitié ;
(Ce mouvement aussi va jusqu'à la folie)
Une esclave en ce lieu la suivit par pitié,
Prête à mourir de compagnie.
Prête, je m'entends bien ; c'est-à-dire en un mot
N'ayant examiné qu'à demi ce complot,
Et jusques à l'effet courageuse et hardie.
L'esclave avec la dame avait été nourrie.
Toutes deux s'entraimaient, et cette passion
Etait crue avec l'âge au coeur des deux femelles :
Le monde entier à peine eût fourni deux modèles
D'une telle inclination.Comme l'esclave avait plus de sens que la dame,
Elle laissa passer les premiers mouvements,
Puis tâcha, mais en vain, de remettre cette âme
Dans l'ordinaire train des communs sentiments.
Aux consolations la veuve inaccessible
S'appliquait seulement à tout moyen possible
De suivre le défunt aux noirs et tristes lieux :
Le fer aurait été le plus court et le mieux,
Mais la dame voulait paître encore ses yeux
Du trésor qu'enfermait la bière,
Froide dépouille et pourtant chère.
C'était là le seul aliment
Qu'elle prît en ce monument.
La faim donc fut celle des portes
Qu'entre d'autres de tant de sortes,
Notre veuve choisit pour sortir d'ici-bas.
Un jour se passe, et deux sans autre nourriture
Que ses fréquents soupirs, que ses fréquents hélas,
Qu'un inutile et long murmure
Contre les dieux, le sort, et toute la nature.
Enfin sa douleur n'omit rien,
Si la douleur doit s'exprimer si bien.
Encore un autre mort faisait sa résidence
Non loin de ce tombeau, mais bien différemment,
Car il n'avait pour monument
Que le dessous d'une potence.
Pour exemple aux voleurs on l'avait là laissé.
Un soldat bien récompensé
Le gardait avec vigilance.
Il était dit par ordonnance
Que si d'autres voleurs, un parent, un ami
L'enlevaient, le soldat nonchalant, endormi,
Remplirait aussitôt sa place,
C'était trop de sévérité ;
Mais la publique utilité
Défendait que l'on fit au garde aucune grâce.
Pendant la nuit il vit aux fentes du tombeau
Briller quelque clarté, spectacle assez nouveau.
Curieux, il y court, entend de loin la dame
Remplissant l'air de ses clameurs.
Il entre, est étonné, demande à cette femme,
Pourquoi ces cris, pourquoi ces pleurs,
Pourquoi cette triste musique,
Pourquoi cette maison noire et mélancolique.
Occupée à ses pleurs à peine elle entendit
Toutes ces demandes frivoles,
Le mort pour elle y répondit ;
Cet objet sans autres paroles
Disait assez par quel malheur
La dame s'enterrait ainsi toute vivante.
Nous avons fait serment, ajouta la suivante,
De nous laisser mourir de faim et de douleur.
Encore que le soldat fût mauvais orateur,
Il leur fit concevoir ce que c'est que la vie.
La dame cette fois eut de l'attention ;
Et déjà l'autre passion
Se trouvait un peu ralentie.
Le temps avait agi. Si la foi du serment,
Poursuivit le soldat, vous défend l'aliment,
Voyez-moi manger seulement,
Vous n'en mourrez pas moins. Un tel tempérament
Ne déplut pas aux deux femelles :
Conclusion qu'il obtint d'elles
Une permission d'apporter son soupé ;
Ce qu'il fit ; et l'esclave eut le coeur fort tenté
De renoncer dès lors à la cruelle envie
De tenir au mort compagnie.
Madame, ce dit-elle, un penser m'est venu :
Qu'importe à votre époux que vous cessiez de vivre ?
Croyez-vous que lui-même il fût homme à vous suivre
Si par votre trépas vous l'aviez prévenu ?
Non Madame, il voudrait achever sa carrière.
La nôtre sera longue encor si nous voulons.
Se faut-il à vingt ans enfermer dans la bière ?
Nous aurons tout loisir d'habiter ces maisons.
On ne meurt que trop tôt ; qui nous presse ? attendons ;
Quant à moi je voudrais ne mourir que ridée.
Voulez-vous emporter vos appas chez les morts ?
Que vous servira-t-il d'en être regardée ?
Tantôt en voyant les trésors
Dont le Ciel prit plaisir d'orner votre visage,
Je disais : hélas ! c'est dommage,
Nous-mêmes nous allons enterrer tout cela.
A ce discours flatteur la dame s'éveilla.
Le Dieu qui fait aimer prit son temps ; il tira
Deux traits de son carquois ; de l'un il entama
Le soldat jusqu'au vif ; l'autre effleura la dame :
Jeune et belle elle avait sous ses pleurs de l'éclat,
Et des gens de goût délicat
Auraient bien pu l'aimer, et même étant leur femme.
Le garde en fut épris : les pleurs et la pitié,
Sorte d'amour ayant ses charmes,
Tout y fit : une belle, alors qu'elle est en larmes
En est plus belle de moitié.
Voilà donc notre veuve écoutant la louange,
Poison qui de l'amour est le premier degré ;
La voilà qui trouve à son gré
Celui qui le lui donne ; il fait tant qu'elle mange,
Il fait tant que de plaire, et se rend en effet
Plus digne d'être aimé que le mort le mieux fait.
Il fait tant enfin qu'elle change ;
Et toujours par degrés, comme l'on peut penser :
De l'un à l'autre il fait cette femme passer ;
Je ne le trouve pas étrange.
Elle écoute un Amant, elle en fait un Mari ;
Le tout au nez du mort qu'elle avait tant chéri.
Pendant cet hyménée un voleur se hasarde
D'enlever le dépôt commis aux soins du garde.
Il en entend le bruit ; il y court à grands pas ;
Mais en vain, la chose était faite.
Il revient au tombeau conter son embarras,
Ne sachant où trouver retraite.
L'Esclave alors lui dit le voyant éperdu :
L'on vous a pris votre pendu ?
Les lois ne vous feront, dites-vous, nulle grâce ?
Si Madame y consent j'y remédierai bien.
Mettons notre mort en la place,
Les passants n'y connaîtront rien.
La Dame y consentit. O volages femelles !
La femme est toujours femme ; il en est qui sont belles,
Il en est qui ne le sont pas.
S'il en était d'assez fidèles,
Elles auraient assez d'appas.Prudes vous vous devez défier de vos forces.
Ne vous vantez de rien. Si votre intention
Est de résister aux amorces,
La nôtre est bonne aussi ; mais l'exécution
Nous trompe également ; témoin cette Matrone.
Et n'en déplaise au bon Pétrone,
Ce n'était pas un fait tellement merveilleux
Qu'il en dût proposer l'exemple à nos neveux.
Cette veuve n'eut tort qu'au bruit qu'on lui vit faire ;
Qu'au dessein de mourir, mal conçu, mal formé ;
Car de mettre au patibulaire,
Le corps d'un mari tant aimé,
Ce n'était pas peut-être une si grande affaire.
Cela lui sauvait l'autre ; et tout considéré,
Mieux vaut goujat debout qu'Empereur enterré. - AuteurMessages
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