DESPORTES, Philippe – Le jour chasse le jour… (Poème)
Le jour chasse le jour, comme un flot l’autre chasse;
Le tems léger s’envole et nous va décevant,
Misérables mortels, qui tramons en vivant,
Desseins dessus desseins, fallace sur fallace.
Le cours de ce grand ciel qui les autres embrasse,
Fait que l’âge fuitif passe comme le vent ,
Et sans voir que la mort de près nous va suivant,
En mille et mille erreurs notre esprit s’entrelasse.
L’un, esclave des grands, meurt sans avoir vécu;
L’autre de convoitise ou d’amour est vaincu :
L’un est ambitieux , l’autre est chaud à la guerre.
Ainsi diversement les desirs sont poussés;
Mais que sert tant de peine, ô mortels insensés!
Il faut tous à la fin retourner à la terre.